Quand des cordistes, des anciens cordistes, des formateurs, des avocats, des journalistes, des inspecteurs du travail, des proches de victimes d’accidents mortels se croisent, qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires d’association…
Et qu’est-ce qu’ils font ? Ils fondent une association.
Au vu de la colère, de l’indignation, de la volonté d’agir, des revendications, des alertes, de l’envie de solidarité qui transparaissent dans les publications de cette page, on devrait crouler sous les adhésions. Mais ne vous inquiétez pas, nous saurons être forts.
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Le 15 décembre 2018, dans les locaux de Maître Ludot, avocat au barreau de Reims, s’est constituée une association de défense des cordistes.
Créée par et pour les cordistes (et leur proches),
cette association développera ses activités selon 4 axes principaux :
Le soutien aux accidentés du travail, et à leurs proches. Quand l’accident survient, d’autant plus quand il est grave, les victimes et leurs proches sont projetés dans des problématiques multiples auxquels ils ne sont pas préparés. Au traumatisme s’ajoute l’esseulement, l’indifférence des employeurs et de la justice, quand ce n’est pas le cynisme. Il est nécessaire de casser ce sentiment d’abandon mortifère. Être épaulé moralement, psychologiquement et juridiquement permet de se sentir plus fort. De se sentir exister tout simplement.
Le soutien aux salariés dans les conflits liés au travail. L’association aura comme objectif d’offrir au cordiste engagé dans un conflit avec son employeur un appui juridique, sur la base des conseils d’avocats et d’inspecteurs du travail, mais aussi par une mise en commun de nos propres connaissances. Trop souvent, le salarié abandonne une partie de ses droits, impuissant parce que seul devant la machine qu’il a à affronter. En face, les employeurs se fédèrent, se syndiquent, s’entraident, se soutiennent, cotisent, anticipent. Il est indispensable de rétablir le rapport de force, aujourd’hui de très loin en notre défaveur.
En amont, l’implication dans la défense des conditions de travail. L’association fera valoir les droits des cordistes auprès des instances qui chapeautent le métier, toutes d’émanation patronale. Elle sera ainsi un contre-pouvoir qui portera la parole des cordistes. Car ce sont eux, qui tous les jours travaillent sur les chantiers, et produisent la valeur ajoutée. A terme, il s’agit d’influer sur ces instances afin d’apporter au cordiste des avancées sociales et des garanties de sécurité dans l’exercice de son métier.
La collecte et le partage d’informations. L’association se propose de recueillir les témoignages d’expériences vécues par les uns et les autres, et de les diffuser au plus grand nombre. Il est important que des cordistes ayant des connaissances dans un domaine particulier les rendent accessibles à tous. Le savoir sous toutes ses formes constitue une arme. C’est pourquoi il est également essentiel de lancer des passerelles vers d’autres formes d’organisation qui dispensent des savoirs divers, comme les SCOP d’éducation populaire, les journaux alternatifs… Loin des canaux officiels qui n’ont de cesse de vouloir faire de nous des moutons bien-pensants, et surtout bien-votants.
La suite dépendra de nous tous. Les 12 et 13 janvier, après le procès de l’accident d’Arthur et Vincent, soyons nombreux et nombreuses à nous retrouver près de Reims (le lieu exact reste à définir) pour nous rencontrer, échanger, et continuer de construire ensemble les outils de notre propre autodéfense .