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Pour participer à la cagnotte pour ZOÉ :
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Fin novembre, Zoé travaillait pour la société GGM (Guide du grand massif) sur un chantier de sécurisation de talus en Haute-loire.
Elle, comme une vingtaine d’autres cordistes intérimaires, y enchaînaient des (très) grosses semaines pour tenter de tenir les délais imposés. Le samedi 29 novembre, Zoé travaillait en équipe sur du forage au blaireau. C’est vers 17h, après une semaine de 60 heures de travail que l’accident s’est produit. Alors qu’elle et son binôme remontaient la foreuse à l’aide d’une corde enroulée autour du train de tige, son gant s’est coincé entre ces deux éléments. Son bras entier a suivi, s’enroulant de deux tours autour du train de tige avant, qu’in extremis, son binôme situé quelques mètres plus haut redescende, stoppe la foreuse et empêche le pire de se produire. Si la scène n’était pas suffisamment traumatisante, l’absence de procédure de sauvetage pré-établie associée aux conditions difficiles d’intervention (nuit, risque d’éboulement, etc.) ont demandé près de quatre heures d’intervention au service de secours avant de pouvoir évacuer Zoé vers l’hôpital. Durant tout ce temps, Zoé tenait bon face à la douleur immense, et ses collègues faisaient tout leur possible pour lui prodiguer les premiers soins, lui faire un attelle de fortune et la mettre en sécurité.
Sur ce chantier, tous les voyants étaient au rouge : absence de modes opératoires pré-établis ni de formation adaptée pour les phases de forage, la quasi totalité des cordistes sont intérimaires et seulement titulaires d’un CQP1, absence de planification et de simulation des procédures de sauvetage, amplitudes horaires démesurément élevées et pression à respecter des délais irréalistes, …
Dès le lundi suivant l’accident, c’est solidaires et unis que l’ensemble des collègues sur le chantier ont exercé leur droit de retrait tant que les conditions minimales de sécurité n’étaient pas réunies (procédure de sauvetage, présence d’un cordiste CQP2, définition de modes opératoires clairs et compris de tous, etc.). Pendant encore près de deux semaines, ils ont aussi fait front pour réussir à se faire payer et faire payer à Zoé leurs très nombreuses heures de travail que la société GGM souhaitait contester après coup.
Du côté de Zoé, après une grosse opération, plusieurs semaines d’hospitalisation et une longue ré-éducation à venir, Zoé s’en sort avec un bras lourdement traumatisé. Mais aussi et surtout avec un réel espoir de retrouver peu à peu toute sa mobilité. Son parcours va encore être long et l’ensemble de ses projets se trouvent pour l’instant chamboulés.
En guise de geste de solidarité, sa sœur a lancé une cagnotte que nous relayons ici. Une manière de nous montrer solidaire face aux nombreuses conséquences financières qu’elle va encore devoir assumer. Une manière de l’aider à poursuivre ses projets malgré cette grosse mise en suspend de son parcours professionnel.
Alors, petit ou grand soutien, quelques mots d’encouragement, on compte sur vous pour relayer et prendre part à cette initiative.
Pour participer à la cagnotte pour ZOÉ :
Plus largement, la fin d’année 2025 n’a pas laissé indemne notre profession. Après l’accident de Zoé, deux collègues cordistes ont perdu la vie à dix jours d’intervalle et en chutant mortellement sur de chantiers nantais. Matthieu, le 8 décembre après une rupture de sa corde. Dumitru, le 17 décembre après le décrochage de l’échelle de couvreur sur laquelle il intervenait.
Si pour ces trois accidents des enquêtes sont en cours pour en déterminer les circonstances exactes, ils nous rappellent déjà à quel point tout peu très vite basculer et entraîner de nombreuses conséquences dramatiques pour les victimes directes, les collègues témoins, les proches familles et amis…
Face à cela, c’est à nous toutes et tous de rester en alerte permanente. Pour se rappeler mutuellement les règles élémentaires de sécurité dont nous avons connaissance. Pour imposer aux entreprises de travailler avec un cadre organisationnel adapté (planification des travaux, moyen de prévention et procédure de sauvetage ; présence sur site permanente d’un collègue ayant les compétences pour assurer la supervision ; information et formation adaptées pour toutes les opérations à risques ; moyens et délais adaptés, etc.). Et en dernier recours, pour refuser de travailler si ces conditions minimales ne sont pas réunies !
Courage à toutes et tous !
Prudence et solidarité !

