
L’Inspection du travail l’affirme : 393 personnes ont été exposées à l’amiante après l’incendie à ArcelorMittal Dunkerque en 2023


Association d'autodéfense de cordistes
Intérimaires, embauché(e)s, indépendant(e)s : lutte, entraide, partage d'infos et témoignages

Jeudi 5 décembre 2024, il y a près d’un an, au 7 rue de Verdun il est 9 heures le procès va commencer. Nous sommes deux de l’association à être présents en plus des proches de notre collègue cordiste qui a chuté lourdement en 2021. On est venu à Valence pour le soutenir, l’accompagner dans la salle du procès et suivre les débats. Il est 9h05, les dossiers s’enchaînent au pôle social.
Certains dossiers ne seront pas plaidés, celui de notre collègue si. Ce sera le deuxième. On attend une heure dans la salle de l’audience à écouter la première affaire. Une fois les premiers avocat·es partis, c’est à notre tour. Théo est présent avec son avocat Me Stéphane Teyssier. Il y a aussi les avocat·es de la défense : l’agence d’intérim Menco et l’entreprise de travaux sur cordes Altitude Construction qui sont appelées à comparaître ce jour-là pour s’expliquer sur leur supposée faute inexcusable ayant contribué à l’accident.
Sur ce chantier, ils sont trois, lui, un autre intérimaire et le chef d’équipe qui est embauché. Si contrairement à Théo les autres collègues ont plusieurs années d’expérience, tous sont uniquement titulaires du CQP1, premier niveau de formation cordiste. À son arrivée, Théo ne reçoit aucune formation renforcée à la sécurité. Celle-ci est pourtant imposée par le code du travail lorsque des intérimaires (et CDD) sont affectés sur un poste à risque (les travaux en hauteur font parti de ces risques). En lieu et place, c’est sur le tas que Théo découvre les choses.
Le chantier consiste à poser du grillage pour sécuriser un talus surplombant une petite falaise de cinq mètres.
Le premier jour, au moment de mettre son baudrier, l’un des collègues lui dit « Tu peux tout de suite enlever ton anti-chute de ton baudrier, tu verra avec les machines on galère déjà sur une corde. » Débutant dans le métier et n’ayant aucune expérience dans le TP, Théo n’ose pas contre argumenter sur la sécurité. Dès lors, l’ensemble de l’équipe travaillera sur une seule corde pendant toute la semaine. Pour gagner quelques minutes de temps de travail ? Par d’ancestrales habitudes ?
En tout cas, même le patron qui le mardi vient travailler sur le chantier ne soulève pas cette défaillance de sécurité pourtant élémentaire, mais qui semble si terriblement quotidienne.
Continuer la lecture de « RÉCIT : Théo, une chute lors d’un chantier en talus »

« Les travailleurs reçoivent une formation adéquate et spécifique aux opérations envisagées et aux procédures de sauvetage. » Art. R4323-89 du code du travail
« La formation à la sécurité dont bénéficient les travailleurs chargés de l’utilisation ou de la maintenance des équipements de travail est renouvelée et complétée aussi souvent que nécessaire pour prendre en compte les évolutions de ces équipements. » Art. R4323-3 du code du travail
Qui dans son entreprise bénéficie d’une journée organisée et encadrée pour recycler nos formations cordistes? Combien d’entre nous avons eu le MAC de financé? Et si oui, depuis combien de temps?
Lorsque nos patrons respecteront leurs obligations, on trouvera bien d’autres choses à faire quand on se retrouve entre ouvrières et ouvriers cordistes. En attendant, quand ça fait des mois, voire des années, qu’on a n’a pas pratiqué les exercices même basiques de sauvetage sur cordes, les gestes et automatismes se font lointains. Et le jour où ils pourraient être nécessaires, arriverait-on à être à la hauteur?
Impensable d’imaginer le contraire et se trouver spectateur impuissant du drame d’un collègue.
Alors, les 12 avril et 18 mai se sont tenues deux journées de révision des techniques simples de sauvetage sur cordes. Dans les calanques à Marseille. Et à Toulouse.
À chaque fois, s’est suivi un repas partagé et une réu locale pour évoquer nos conditions de travail, envisager les manières d’y faire face.
Clairement on s’en lassera pas!
À quand et où la prochaine?
Ces deux journées en images dans l’article complet ↓
Continuer la lecture de « Marseille et Toulouse : journées sauvetage sur cordes en images »
Salut camarade cordiste!
C’est reparti, une autre équipe organise une journée secours sur corde et échanges autour de nos conditions de travail. Cette fois-ci ça se passera ce dimanche 18 mai à Toulouse.
Au programme : révision des techniques simples de sauvetage sur cordes le matin, un repas partagé, puis l’après-midi réunion locale cordistes avec deux thèmes de discussion : la question du sexisme au travail & les risques spécifiques selon les chantiers.
Pense à prendre ton casque + ton kit si tu en as un.
Partage à tes collègues !

Salut camarade cordiste!
On organise une journée secours sur corde et échanges autour de nos conditions de travail le samedi 12 avril dans les calanques à Marseille.
Au programme : pratique des secours le matin, un repas partagé, puis échanges sur les actus de la profession et nos conditions de travail l’après-midi.
Pour plus d’info et pour s’inscrire (qu’on prévoie le matos en conséquence), c’est ici : https://framaforms.org/secours-sur-cordes-12-avril…
Partage à tes collègues !

Module prévention des risques et droits des travailleurs pour nos alternants !
Le GRETA à Die organise pour tous ses alternants, un module de formation à la prévention des risques et aux droits des travailleurs, dispensé par l’association Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires (CCCS).
Au programme :
• Historique de la profession (origines, développement et ses différents acteurs).
• Questions fréquentes du droit du travail (droit de retrait, conventions collectives, grille de salaire, heures de route, déplacements, fourniture des EPI, …).
• Prévention des risques, type d’accidents les plus récurrents et conséquences pour les accidentés.
• Formations existantes et réglementation applicable aux risques spécifiques les plus courants dans le métier de cordiste (chutes de hauteur, risques naturels, espaces confinés, consignations, protections respiratoires, risques industriels, amiante, plomb, explosifs, conduite d’engins…)


Exposition non maîtrisée des cordistes sur les chantiers en risques naturels – Radiographie d’une activité hautement accidentogène
Brochure A4,
24 pages, juin 2024
« On connaît les cordistes pour les innombrables images sensationnelles en haut de la tour Eiffel, à la rescousse de la cathédrale Notre-Dame, sur une cheminée industrielle ou au fond d’un silo.
Mais ils peuvent aussi être accrochés à même la roche pour sécuriser des flancs de falaises abruptes.
Aujourd’hui et de plus en plus, on sait que ces images cartes postales cachent un nombre particulièrement élevé d’accidents.
Pour beaucoup, graves, et parfois même mortels…
Mais sait-on que les chantiers de sécurisation de talus et falaises sont ceux qui tuent le plus nos collègues ?
Face aux enjeux économiques et/ou d’accès pour les populations, on peut supposer que tous les moyens sont convoqués pour rouvrir une route ou une voie ferrée fermée à la suite d’un éboulement rocheux.
Mais imagine-t-on que, très souvent, aucune étude, aucun moyen adapté n’ont été mise œuvre pour assurer la sécurité de celles et ceux qui sont envoyés au cœur du danger pour sécuriser ces falaises menaçantes ?
Quand, en 2022, deux de nos collègues (Benjamin et Jérôme) perdaient la vie, emportés par des éboulements rocheux, et que d’autres s’en sortaient gravement blessés, les premières réactions patronales et médiatiques évoquaient alors, par des tournures fatalistes, des accidents « imprévisibles ».
Mais la mort au travail peut-elle être une fatalité à accepter ? »
Au travers de la brochure que nous publions aujourd’hui, nous tentons d’analyser les multiples ressorts à l’origine des trop nombreux accidents de travail qui se produisent sur ces chantiers en milieux naturels.
À la fois activité de niche et secteur en développement, les travaux de sécurisation de falaises et de talus sont de plus en plus en courant dans les départements présentant des reliefs escarpés. Notamment du fait des conséquences du changement climatique.
Longtemps laissée à la charge quasi exclusive des entreprises chargées de la réalisation de ces travaux (travaux sur cordes pour la plupart), la gestion de la sécurité de ces chantiers nécessite pourtant des compétences et des moyens bien spécifiques. Les chutes de pierres et de masses rocheuses y constituant l’un des principaux risques, seuls des moyens et formations adaptés, ainsi que de réelles études géotechniques impliquant maître d’ouvrage, maître d’œuvre, bureaux d’étude, coordination SPS et entreprises de travaux pourraient permettre d’inverser cette lourde accidentologie.
Pourtant aujourd’hui, et sur bien des chantiers, tout repose sur le fragile et hypothétique « pied montagnard » des cordistes. Avoir ou non une connaissance empirique de la montagne devient alors le seul rempart face à la loterie des vies emportées par les éboulements rocheux.
Donneurs d’ordre et employeurs n’hésitant pas à parler de « risques non-maîtrisables » qu’il conviendrait d’accepter au regard du caractère spécifique de ce type de chantiers.
Mais alors, les dispositions du code du travail seraient-elle à géométrie variable selon le caractère d’exception ou non de tel ou tel chantier ?
La brochure qui suit à pour objectif de dresser un premier état de lieux de cette activité hautement accidentogène. Appelant d’autres études plus poussées. Appelant à une réelle prise de conscience et des mesures concrètes de la part des acteurs concernés.
Enfin, cette brochure est aussi pensée comme un outil de sensibilisation à destination de nos collègues cordistes. Notamment au travers des pages 13 à 15 listant les principaux risques en présence, avec des points d’alerte et de nombreuses références documentaires et réglementaires.
Car non, à notre question rhétorique posée plus haut, nous répondons avec force : jamais la mort au travail ne pourra être une fatalité à accepter !


Travailler sur cordes implique en toutes circonstances d’être en mesure de porter secours à un collègue resté en suspension.
Sorti de formation, rares sont les occasions de réviser et perfectionner ces techniques. Imposer du temps et des moyens pour cela serait une nécessité dans chaque entreprise. À défaut, c’est aussi à nous cordistes de nous en saisir et d’en faire valoir l’importance.
C’est dans ce sens et en guise de petite contribution que, le dimanche 7 avril 2024, le collectif BTP autonome et l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, proposent un atelier de révision des secours sur cordes.
Au programme :
La journée se passera aux ateliers des 8 Pillards, au 15 rue des Frères Cubeddu, Marseille 14ème.
Pour des questions évidentes de sécurité, une jauge maximum de participants est définie. Du coup, pour vous inscrire et pour toutes infos : appelez le 07 82 85 10 54

Dans le cadre de son 4ème Plan Santé au Travail, le ministère du travail vient de publier une nouvelle fiche thématique appuyée sur un récit d’accident mortel du travail. Dans cette dernière, le focus est mis sur le cas d’un accident ayant causé la mort de deux cordistes qui intervenaient sur l’installation d’une via ferrata. Outre un rappel des circonstances de cet accident, le document s’attarde sur deux mesures de prévention obligatoires.
1/ ÉTUDES GÉOTECHNIQUES nécessaires avant et pendant tous travaux exposant les travailleurs à un risque d’éboulement rocheux :
« Ces études géotechniques sont réalisées pour s’assurer notamment de la résistance des parois rocheuses servant de support d’amarrage aux cordistes. Elles permettent également de s’assurer que les cordistes ne sont pas exposés à un risque de chute de blocs qui pourraient venir les percuter. Les risques doivent être réévalués à chaque nouvelle situation de travail (purge, minage, débroussaillage, éboulement changeant la topologie initiale du terrain, etc.) ou changement de conditions climatiques conséquent (fortes pluies, sécheresse, dégel, etc.), et les travailleurs informés et formés en conséquence. »
2/ OBLIGATION STRICTE du travail sur deux cordes :
Le document rappelle que seuls les travaux d’élagage bénéficient d’une exception à cette obligation absolue. Tous les autres types de travaux réalisés aux moyen de cordes doivent intervenir avec la seconde corde de sécurité.
Le document précise également : « Dans les cas où l’analyse des risques mettrait en évidence des dangers apportés par la corde de sécurité (vent emmêlant les cordes, déstabilisation de pierres, machine en mouvement, etc.), il est nécessaire de modifier le mode opératoire de telle sorte que la corde de sécurité puisse être utilisée sans risque. »
Dans la quasi totalité de ces accidents, des défaillances en termes de supervision des travaux étaient relevées.
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Les fiches thématiques du ministère sont à retrouver ici : https://travail-emploi.gouv.fr/sante-au-travail/stop-aux-accidents-du-travail-graves-et-mortels/article/fiches-thematiques-et-recits-d-accidents-du-travail-mortels