Le pont de neige s’était écroulé en blessant un cordiste : la société NGE condamnée pénalement

Le Dauphiné du 20 novembre 2025

Le pont de neige s’était écroulé en blessant un cordiste : son entreprise condamnée
Le 15 septembre dernier, le tribunal de Bonneville jugeait une affaire d’accident du travail qui s’était déroulé aux Houches le 6 août 2021 [voir le précédent article ci-dessous]. Un cordiste de 25 ans avait été blessé suite à l’effondrement du pont de neige sur lequel il intervenait. Amarré à la falaise, le jeune homme avait effectué un mouvement de pendule et heurté la roche, ce qui avait entraîné de lourdes séquelles sur sa santé. Le tribunal a rendu son délibéré ce jeudi 20 novembre. La SAS NGE Fondations est reconnue coupable de “blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois dans le cadre du travail”, et “de réalisation de travaux de bâtiment ou génie civil sans remise du plan particulier de sécurité et de protection de la santé des travailleurs”. Elle écope de 30 000 € d’amende dont 20 000€ avec sursis. Elle devra aussi verser 5 100 € aux parties civiles (le cordiste et ses parents, chez qui il vivait au moment de l’accident).


Le Dauphiné du 16 septembre 2025

Le pont de neige s’était écroulé sous les pieds du cordiste : 50 000 € d’amende requis contre son employeur
Le 6 août 2021, la rupture d’un pont de neige lors d’un chantier aux Houches avait entraîné de lourdes séquelles pour un salarié entraîné dans la chute. Son entreprise, poursuivie pour blessures involontaires, passait devant le tribunal de Bonneville ce lundi 15 septembre.

Les travaux se déroulaient dans le secteur de la centrale hydroélectrique. Archives photo Le DL/S.V.

 

Le 6 août 2021, un homme de 25 ans s’était grièvement blessé alors qu’il travaillait dans le secteur de la centrale électrique des Houches. Malgré la période estivale, un pont de neige de 12 mètres de haut sur 3 de large gênait le chantier. Après le largage infructueux de blocs rocheux de 700 kg sur le pont par hélicoptère, il avait été décidé d’utiliser des explosifs. Mais alors que le jeune homme intervenait sur le pont pour faire les forages nécessaires, ce dernier s’était écroulé sous ses pieds. Retenu par sa corde, il avait percuté la falaise. Le choc lui avait fait perdre connaissance. Six mois d’arrêt de travail s’étaient ensuivis.

Ce lundi 15 septembre, son entreprise est poursuivie devant le tribunal correctionnel de Bonneville pour blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois, et réalisation de travaux sans remise du plan particulier de sécurité et de protection de la santé des travailleurs.

Des séquelles importantes

À la barre, le représentant de cette société de 10 000 salariés basée à Saint-Priest, explique que le risque de rupture avait été pris en compte. Pour preuve, c’est l’intervention d’un cordiste et pas d’un “piéton” qui a été validée. Selon lui, l’amarrage était de la responsabilité du cordiste qui aurait dû s’ancrer plus haut pour éviter le mouvement de pendule qu’il a effectué. D’ailleurs ce dernier n’a pas porté plainte et il travaille toujours dans l’entreprise, c’est donc qu’il ne la tient pas responsable de ses séquelles. Séquelles qui consistent en une perte d’audition de 70 % à une oreille, en migraines, pertes de mémoire et vertiges toujours présents quatre ans plus tard, plus une opération de l’épaule, et qui l’ont obligé à changer de poste ; il est désormais conducteur d’engin.

Appelé à la barre, l’inspecteur du travail liste divers manquements dus au fait qu’« il fallait faire vite ».

Le procureur estime, lui, que « la faute éventuelle du salarié n’exonère pas la responsabilité de l’employeur » : l’étude du pont aurait dû être faite. Vu l’absence d’antécédents judiciaires de la société et son sérieux général sur le volet de la sécurité, il requiert 50 000 € d’amende avec sursis total.

L’avocate de la victime Me Debord, demande que les parents et la sœur de la victime soient reconnus partie civile « au vu de la douleur et des troubles dans l’existence » que l’accident du fils, qui vivait encore chez ses parents, a entraînés.

Pour la défense, assurée par M Przyborowski, il n’y a pas eu de manquements de l’entreprise : un second cordiste était présent sur le chantier bien que ce ne soit pas obligatoire, le recours aux explosifs n’avait pas à figurer dans le plan particulier de sécurité puisque ces derniers allaient être opérés par une autre entreprise, et le risque de chute « était considéré ». Elle demande la relaxe et le rejet de la constitution de partie civile des proches de la victime : « Il a 29 ans aujourd’hui, c’est un homme indépendant. »

L’affaire a été mise en délibéré.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *