Saint-Brieuc. Trois employeurs se renvoient la balle après la mort d’un cordiste breton
Un article de Jeróm FOUQUET,
paru le 02/10/2020 sur Ouest-France
Faute inexcusable Une audience au civil s’est tenue au tribunal de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), ce jeudi 1er octobre 2020. Trois employeurs étaient poursuivis pour faute inexcusable par la famille d’un jeune cordiste décédé dans l’entreprise Cristanol, à Bazancourt, dans La Marne, le 21 juin 2017. LIRE LA SUITE
Il y a une semaine, nous avions décidé de maintenir le Festi’cordes malgré les risques d’annulation que faisaient planer les mesures liées au Covid-19.
S’agissant d’un lieu privé, aucune interdiction ne nous concernait directement.
Mesurant avec sérieux les risques de contagion, nous avions établi un protocole sanitaire adapté à la tenue d’une telle rencontre.
Mais, mercredi 23 septembre, les annonces du gouvernement ont coupé court à nos efforts pour maintenir cette première édition du Festi’cordes.
La Drôme (comme 68 autres départements) est passée en « zone alerte », ce qui implique que les fêtes privées (mariages, anniversaires, …), tombolas et événements associatifs sont désormais limités à une jauge de 30 personnes.
En parallèle, les « grands évènements » (concerts, matchs, tournois,…) restent autorisés jusqu’à 1000 ou 5000 personnes selon les départements… Qu’on soit rassurés, le Tour de France est passé in-extremis, Roland-Garros peut se maintenir, et les élections sénatoriales ont bien eu lieu!
Bref, 0.05% de cas de Covid dans la Drôme justifie l’interdiction de toute vie sociale, associative, festive, militante. En revanche, pas de restriction pour continuer à aller bosser, consommer dans les centres commerciaux, aller voir des matchs de foot…
« Travaille, consomme et ferme ta gueule ! » scandent les gilets jaunes depuis 2018…
Pas de problème pour monter dans des bus, trams et métros bondés quand il est question d’aller turbiner. Par contre, être à plus de trente pour débattre de nos conditions de travail ou tisser de la solidarité au travers d’un évènement festif, ça c’est vraiment mal, nous dit M. Olivier Véran…
Vous l’aurez compris, c’est la mort dans l’âme qu’on reporte une seconde fois cette première édition du Festi’cordes.
Dès qu’on y verra plus clair, on fixera une nouvelle date (probablement en fin de printemps 2021).
À très bientôt !
L’équipe du Festi’Cordes.
PS : Les places réservées sur Hello-Asso restent évidement valables pour le printemps 2021. Si vous souhaitez un remboursement, envoyez un mail à festicordes@riseup.net
Récit de l’accident de travail d’un cordiste chez Carrard Services en 2010.
L’accident a eu lieu sur le site de la minoterie Rémoise Euromill.
Xavier finit de rouler posément sa cigarette. L’allume, et souffle la fumée l’air pensif.
Son regard tombe sur la petite boîte en plastique oblongue, posée sur la table basse du salon. « Ça, c’est mes médocs. 5 le matin, 6le midi, 4le soir. Tous les jours. C’est pour mapsychose paranoïaque. J’ai des hallucinations visuelles et auditives… » Le pilulier est le même que celui des personnes âgées, bourrées de médicaments. On le prépare d’avance, et le moment voulu, suffit d’ouvrir l’un des petits couvercles sur lequel est imprimé « matin », « midi », ou « soir », et d’avaler le contenu. Par automatisme.
Xavier a 43 ans.
Ça fait 10 ans pile-poil qu’il se gave de molécules. 10 ans qu’il ne travaille plus. Qu’il n’a plus d’activités sociales, ou physiques. LIRE la suite
Courant août, nous avons appris que la CAN venait de passer commande d’une soixantaine de kits EPI pour équiper ses cordistes intérimaires dès le mois de septembre.
Dans un même temps, des collègues en poste chez SAM-HYDRO (filiale de la société Hydrokarst) ont appris qu’une dizaine de kits seraient bientôt mis à leur dispositions.
La CAN et Hydrokarst (1), deux entreprises historiques. Deux des plus grosses entreprises de travaux sur cordes en France. Deux entreprises membres du SFETH et signataires de la convention des bonnes pratiques de 2018. Hydrokarst dont le PDG est aussi le président du SFETH…
Mais deux entreprises qui persistaient jusqu’alors à nier ouvertement leur obligation en terme de fourniture des EPI pour leur salariés intérimaires.
Même si plus tôt aurait été mieux, nous saluons l’avancée de ces deux entreprises qui font ainsi un pas de plus vers le respect des droits de leur salariés.
Les choses changent et les derniers récalcitrants vont devoir faire des choix…
DES RÉCALCITRANTS :
Ailleurs, nombre de cordistes intérimaires continuent encore aujourd’hui de travailler avec leur propres EPI et en supportent ainsi la charge financière.
Et pour cause, une large majorité d’EU continuent de s’asseoir sur leur obligations…
Cet été, certaines agences d’intérim sont allées jusqu’à conditionner ouvertement leurs offres d’emploi à la fourniture des EPI par les intérimaires ! Lire la suite
UN FESTOCH’, DES CORDES, DE LA SOLIDARITÉ, DES LUTTES Que l’on soit cordiste, élagueuse ou élagueur, chaque jour de l’année, on turbine dans notre coin, sur nos chantiers réciproques. De temps à autre, on se croise à quelques-uns au détour d’une nouvelle mission ou le temps d’un chantier en commun. Parfois on s’échange deux-trois infos sur facebook.
Mais jamais on a l’occasion de se retrouver à nombreux et nombreuses au même endroit.
Alors cette année, les 9, 10 et 11 octobre, rendez-vous toutes et tous à Cliousclat, dans la Drôme pour une première édition du Festi’Cordes ! *
MAIS C’EST QUOI LE FESTI’CORDES ? Un week-end pour les ouvriers et ouvrières de la corde, leur famille, leurs potes et pour tous les curieux de nos métiers de cordes et de verticalité. Un moment d’échanges sur les perspectives de lutte et de solidarité en tant que travailleurs. Mais aussi, un moment ouvert à toutes et à tous pour découvrir nos métiers, souvent peu ou mal connus.
Trois accidents mortels, liés à des chutes de hauteur, sont survenus en un mois dans la région, contre huit sur toute l’année 2019. La Direccte s’inquiète d’un relâchement sur les mesures de prévention depuis le déconfinement.