PRESSE – Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme

Vidéo et article parus le 28 avril 2022 sur l’HUMANITÉ.fr

Un rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.

Le sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».

A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»

Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».

2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,…, « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.

Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».

Source : L’Humanité.fr

PRESSE – Autopsie d’un accident du travail

Par Éric Louis, Le Club Médiapart, 25 avril 2022

Jeudi 28 avril, c’est la journée internationale de la santé et de la sécurité au travail. L’occasion de revenir sur l’omerta quasi-institutionnelle qui règne autour de ce fait de société : l’accident du travail. Et non pas fait divers, comme le prétend la presse quotidienne régionale. Voici le récit d’un accident du travail parmi tant d’autres. Parmi trop d’autres.

9 novembre 2021.

Thierry et Frédéric travaillent sur une canalisation. Opération simple. Ils en ont vu d’autres, les deux tuyauteurs. Des années de métier à traîner leurs guêtres dans les industries du coin.

D’autant plus que cette usine leur est familière. La sucrerie Cristal Union se trouve à quelques kilomètres seulement de leur employeur. Ou plutôt, c’est MCMI qui s’est installé près de la sucrerie. Le gérant fondateur de la petite boîte de maintenance ne s’est pas implanté là par hasard. Il travaillait même chez Cristal Union auparavant. La proximité de l’usine lui assure une activité sans enquiller des kilomètres chronophages. Il peut ainsi répondre aux urgences sans délai.

Dans ce coin du Santerre, tout à l’est de la Somme, l’activité industrielle n’est pas des plus denses. L’emploi s’y fait rare. La Somme est un département économiquement dévasté. Ses contrées les plus reculées en payent le prix fort.

Thierry et Frédéric ont démonté la vanne. La canalisation est ouverte. Béante. Elle est vide, bien sûr. L’installation a été consignée. Les flux de matière sont neutralisés en amont. Interdits de circuler. Évidemment. Heureusement. LIRE LA SUITE

GRETA de Die – Intervention auprès des stagiaires cordistes.

Vendredi 28 janvier, trois membres de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, sont venus à la rencontre d’une trentaine de stagiaires cordistes du Greta de Die.
En bref, des cordistes en activité qui viennent à la rencontre de leurs futurs collègues de chantier pour échanger sur les réalités du terrain, les questions récurrentes de droit du travail, les enseignements tirés des accidents et les outils de prévention pour s’en prémunir.

Au programme :

Historique de la profession (origines, développement et ses différents acteurs).
Questions fréquentes du droit du travail (droit de retrait, conventions collectives, grille de salaire, heures de route, déplacements, fourniture des EPI, …).
Prévention des risques, type d’accidents les plus récurrents et conséquences pour les accidentés.
Formations existantes et réglementation applicable aux risques spécifiques les plus courants dans le métier de cordiste (chutes de hauteur, risques naturels, espaces confinés, consignations, protections respiratoires, risques industriels, amiante, plomb, explosifs, conduite d’engins, …)

Des échanges, beaucoup de questions, du partage d’informations et d’expériences.
Une journée bien remplie, qui donne envie de reconduire l’expérience.
Merci encore au Greta de Die pour son accueil et d’avoir permis la tenue d’une telle journée, qui était une première dans l’établissement. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté partagée de faire évoluer la profession vers de meilleures pratiques.

PRESSE – Revue 21, témoignage de Marion et Fanny

article paru dans la Revue 21 #57, hiver 2022

Nouveau témoignage de Marion et Fanny sur leur combat depuis l’accident du travail qui en mars 2012 a coûté la vie à leurs compagnons (Arthur et Vincent). Un témoignage touchant, intime, sincère et combatif.
Un témoignage rare et précieux. À lire absolument!

Cliquer sur l’image pour lire l’article en PDF.

𝗕𝗘𝗟𝗚𝗜𝗤𝗨𝗘 – 𝗚𝗿𝗮𝘃𝗲 𝗮𝗰𝗰𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻 𝘀𝗶𝗹𝗼

Un cordiste perd la vie
enseveli sous de la matière toxique

C’est un triste air de déjà vu que l’on découvre aujourd’hui dans la presse belge. Un jeune cordiste de 26 ans est décédé enseveli dans un silo d’hydroxyde de zinc de l’usine Hydrométal à Engis.

Selon la presse, Il travaillait pour une société externe de cordistes basée à Chaudfontaine et spécialisée dans les exercices de nettoyage.

Les explications diffusées dans la presse ne permettent pas encore de comprendre précisément les circonstances de l’accident.

Toutes nos pensées vont ce soir à sa famille et ses collègues. . .

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Lire les deux articles parus aujourd’hui :

> lacapitale.sudinfo.be
> www.rtl.be

ARTHUR et VINCENT – Pas de pourvoi en cassation : Cristal Union et Carrard Services définitivement condamnées

Le 30 novembre, nous apprenons que ni Cristal Union, ni Carrard Services ne se sont pourvus en cassation.
Les peines prononcées par la Cour d’appel de Reims mercredi dernier sont donc officiellement définitives !
Voilà enfin le volet pénal de cette affaire qui se clôture, près de 10 ans après le drame…

Reste maintenant les audiences devant le pôle social pour la reconnaissance de la faute inexcusable des entreprises devant les juridictions civiles.
Pour ces échéances encore, nous seront aux côtés de Frédéric et des proches d’Arthur et Vincent.

Toutes nos pensées vont vers elles et eux, après tant d’années d’attente, de combats, de douleur et de déceptions avec un jugement final en demie teinte.

Que leurs combats tracent la route d’une profession unie, solidaire et combative, pour faire obstacle aux logiques de rendement et pour que plus personne ne puisse perdre sa vie en tentant de la gagner…


Ci-dessous un article paru dans Le Monde, le 1er décembre 2021
par Aline Leclerc

DÉLIBÉRÉ – Décès d’Arthur et Vincent : Cristal Union et Carrard condamnés en appel

Le 21 septembre 2021, s’était tenu à Reims le procès en appel de l’accident du travail qui avait coûté la vie en mars 2012 à Arthur Bertelli et Vincent Dequin. Tous deux ensevelis sous des tonnes de sucre dans un silo de l’usine Cristal Union à Bazancourt.
Cet après-midi (mercredi 24 novembre), le délibéré a été rendu.

Peines en partie confirmées :
Cristal Union et Carrard Services sont de nouveau reconnues coupables d’homicide involontaire et chacune condamnées à 100 000€ d’amende.
Les peines sont confirmés pour Michel Mangion, le chef d’établissement de Cristal Union, avec 6 mois de prison avec sursis et 15 000€ d’amende.

Une partie des peines amoindries :
Contrairement au jugement de première instance,
David Duval, chef d’établissement de Carrard est relaxé.
La mise sous surveillance judiciaire des deux sociétés pendant 2 ans, et l’obligation de d’affichage et de publication des peines prononcées par le tribunal correctionnel en mars 2019 sont abandonnées.

L’abandon de la mise sous surveillance judiciaire des entreprises est donc la grande déception de ce rendu. Il s’agissait de la peine qui aurait eu le plus de sens pour assurer la protection de la santé et de la sécurité des ouvriers travaillant sur les sites de ces sociétés. D’autant plus au regard des nombreux accidents graves et mortels qui continuent de se produire au sein des usines Cristal Union .

Reste donc, presque uniquement les amendes pénales de 100 000€ .
Que signifie une telle somme pour des groupes comme Cristal Union et Atalian (à qui appartient Carrard Services) qui pèsent chacun plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel ?

Les condamnés ont 5 jours pour se pourvoir en cassation…


REVUE DE PRESSE

Accident du travail : Cristal Union et Carrard Services condamnés
Le Monde, 01/12/2021

Cordistes décédés dans un silo :
Cristal Union et Carrard Services condamnées

L’Union, 24/11/2021

Reims : Cristal Union et Carrard services condamnés à 100 000€ d’amende suite à la mort de deux cordistes dans un silo en 2012
France 3 Champagne, 24/11/2021

 » La vie ne tient qu’à un fil quand on est accroché à une corde »
Radio Parleur, Twiter, 24/11/2021

La colère est dans la rue / Contre matinale #41
Le Média,  24/11/2021

PRESSE : Le dernier chantier de Régis, cordiste, mort sur le coup

DOCUMENTAIRE VIDÉO

« Régis, mort au travail : la situation dramatique des cordistes« ,
le documentaire de France Timmermans et Franck Dépretz,
19 min., Blast, le 17/11/2021


ARTICLE / ENQUÊTE

Le dernier chantier de Régis, cordiste, mort sur le coup
Par Franck Dépretz, journaliste indépendant,
publié le 17/11/2021 sur BLAST

Régis Brugière de Barante était un cordiste chevronné, mais la mission qui lui a coûté la vie le 27 août 2018 n’avait rien à voir avec les travaux sur cordes. « Pionnière » dans ce domaine, son entreprise l’avait envoyé fragmenter des roches avec des cartouches pyrotechniques sans qu’il n’ait reçu la formation obligatoire pour les manipuler. Pas suffisamment à distance de l’explosion, un éclat de roche fatal l’a frappé à la tête. Ce jeune papa de 38 ans a rejoint la longue liste – pour une si petite profession – des 26 cordistes morts au travail, recensés depuis 2006 par l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires. Troisième volet de notre enquête sur les cordistes, une profession hautement mortelle.

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VIDÉO – Émission ARRÊT SUR IMAGES

« Un gamin qui meurt au fond d’un silo, personne n’en parle »

L’invisibilité des accidents du travail dans les médias
Arrêt sur Images, 27 octobre 2021

Un livreur Uber circulant à scooter meurt percuté par un conducteur qui a pris la fuite, lundi 25 octobre à Lille, rapporte « La Voix du Nord ». La même journée, c’est un intérimaire de 18 ans qui décède dans un abattoir à Lanfains, dans les Côtes-d’Armor : il s’est retrouvé coincé sous une cuve contenant des centaines de kilos de poulets, selon « Ouest France ». Samedi 23 octobre, un ouvrier de 28 ans meurt sur le chantier d’un immeuble en construction à Pleurtuit, en Ille-et-Vilaine : la dalle en béton d’un balcon s’est effondrée sur lui, selon France Bleu Armorique. En l’espace de trois jours seulement, ces travailleurs sont morts dans l’exercice de leur activité professionnelle. Mais il y a de grandes chances que vous n’en ayez pas entendu parler. Les accidents du travail sont ignorés dans les médias, ou alors abordés en quelques lignes, souvent dans la seule presse locale. Pourquoi une telle invisibilité ? Pour y répondre, trois invités : Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), ancien ouvrier chez Ford à Blanquefort, candidat NPA à l’élection présidentielle de 2022 ; Véronique Daubas-Letourneux, sociologue du travail, enseignante à l’École des Hautes études en santé publique et spécialiste des questions de santé au travail ; et Éric Louis, ancien cordiste, cofondateur de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, fondée à la suite de la mort d’un de ses collègues, Quentin Zaraoui-Bruat, en juin 2017, enseveli dans un silo de céréales. […]

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Source : Arrêt sur Images


À lire aussi : «Le sujet des accidents du travail est invisibilisé», Interview de Véronique Daubas-Letourneux autrice du livre « Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles », Médiapart, le 27/10/2021