SÉBASTIEN – Gironde : une enquête ouverte après la mort d’un ouvrier tué dans une chute de 20 mètres à Vayres

Hier après-midi, Sébastien Gibouin, un collègue cordiste a perdu la vie au travail. Il a chuté au travers d’un toit alors qu’il travaillait sur le site de la verrerie O-I de Vayres dans le Nord-Gironde.
Sébastien avait 43 ans.
Un nouveau drame pour notre profession si durement touchée.
Un bien triste début d’année.

Dans cette terrible épreuve, toutes nos pensées et notre soutien vont à sa famille, à ses collègues, à ses proches.


Article paru le 04/01/2023 dans Sud-Ouest

L’accident du travail est survenu alors que l’employé de 43 ans effectuait des travaux de désamiantage, mardi 3 janvier

Les investigations, confiées aux gendarmes de la compagnie de Libourne, se poursuivent ce mercredi 4 janvier après un accident du travail mortel, survenu mardi sur le site de la verrerie O-I de Vayres Nord-Gironde. Un drone télé piloté par un enquêteur spécialisé doit notamment survoler le site et particulièrement le toit pour des constatations aériennes.

Mardi 3 janvier en début d’après-midi, un ouvrier qui travaillait, pour le compte d’une société extérieure, au désamiantage et à la rénovation de la toiture du site industriel, qui produit plusieurs centaines de millions de bouteilles chaque année, a fait une chute de près de 20 mètres.

Selon les premiers éléments, il serait passé à travers une partie de toit en Plexiglas. Les pompiers appelés à son secours n’ont pu que constater le décès de cet homme de 43 ans.

À ce stade, l’entreprise ne peut fournir davantage d’informations. « Un protocole d’urgence a été mis en place, mardi 3 janvier, sur notre site de O-I Vayres, en réponse à un décès impliquant un sous-traitant », explique la responsable de communication de O-I France. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’employeur du sous-traitant et les autorités locales. Dans le cadre du protocole d’urgence, l’entreprise met en place un soutien aux salariés sur le site. Le travail dans cette zone a été suspendu jusqu’à nouvel ordre. Nous adressons nos plus sincères condoléances à la famille et ses collègues en cette période difficile. »

PRESSE – L’action syndicale a t’elle sa place sur le chantier de la Tour Eiffel ?

Paru sur Le Club Médiapart, 22 décembre 2022

Discrimination à la Tour Eiffel

Fabien, lorsqu’on le sollicite pour revenir travailler sur la 20ème campagne de peinture de la Tour, n’hésite pas longtemps, à l’aune de son expérience passée. Pendant la formation plomb, un simple SMS met fin, avant même qu’elle ne commence, à une période de travail sûre de deux mois. Une éternité, dans le milieu des cordistes où la norme, c’est le contrat d’une semaine renouvelable à l’infini..

Ce lundi 14 novembre 2022, Fabien revient à la Tour Eiffel.

Revient, parce qu’il y a déjà bossé. En tant que cordiste. A l’occasion de la 20ème campagne de peinture.

Environ tous les 7 ans, la vieille dame métallique plus que centenaire reçoit sa petite cure de jouvence. D’autant que bientôt, les yeux et les caméras du monde entier seront braqués sur Paris. Hors de question de montrer un tas de ferraille bouffé de rouille à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de 2024 !

Alors, depuis 2019, des équipes se succèdent, pinceau en main. Mais avant la caresse des pinceaux, c’est le fracas des marteaux. Les éléments se corrodent. Les anciennes peintures cloquent. Il faut assainir avant d’appliquer la peinture.

Et au cœur des couches de peintures les plus anciennes, du plomb. Que les ouvriers écaillent. Libérant ainsi de volatiles poussières de plomb sur la capitale. A 200 ou 300 mètres de haut, on n’ose imaginer la portée de ces particules poussées par un vent taquin…

Et que dire des sorties scolaires organisées sur la Tour, dont les gosses mangeaient leur pique-nique, assis par terre, les mains traînant sur le sol contaminé.

A tel point que les médias s’étaient déjà alarmés de ce scandale sanitaire.

Avec l’incendie de Notre Dame en 2019, les parisiens ont plus de chance de choper le saturnisme que de trouver un Vélib en état de rouler.

Les ouvriers sont évidemment en première ligne. Au moins eux portent des protections adéquates.

Ce n’a pas toujours été le cas. En 2020, Fabien, alors en poste sur le monument, avait listé, avec son équipe les carences en terme de protection :

● Cartouches filtrantes non conformes, et au surplus non renouvelées dans les temps.
● Combinaison de travail non-conformes.
● Absence de formation et d’information sur les tâches à accomplir.
● Mode opératoire d’évolution sur la structure non fourni.
● Absence de procédure claire en cas de survenance d’un accident.
● Absence d’encadrants détenteurs du CQP niveau 2.
●Différence de traitement salarial entre les salariés titulaires et les intérimaires.
● Non respect des temps de vacation régissant le port du masque.
● Manque d’équipements.
● Absence de fiches de suivi des EPI. (Équipement de protection individuelle)
● Non respect des règles conventionnelles pour tous les jours de repos en situation de grand déplacement (calendaire, voyage périodique).
● Modification très régulière des protocoles et des horaires des ouvriers

Une fronde avait été menée afin d’obtenir des conditions de travail conformes aux standards en vigueur.

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JÉRÔME – Un cordiste en activité décède après une chute de plus de 300 mètres

Jérôme AUBERT, un collègue cordiste, a perdu la vie au travail ce mercredi.
Dans cette terrible épreuve, toutes nos pensées et notre soutien vont à sa famille, à ses collègues, à ses proches.

Article paru dans le Dauphiné Libéré, le 27/11/2022

Ce mercredi 26 octobre, un cordiste de 40 ans a trouvé la mort sur la commune de Queige, alors qu’il était en intervention pour effectuer des travaux de purge rocheuse.

Alors que trois cordistes de la société iséroise Hydrokarst effectuaient des travaux de purge rocheuse sur une falaise située à 1 300 m d’altitude, en amont du ruisseau du Nant Bruyant, pour préparer une quatrième prise d’eau de captation pour alimenter la microcentrale des communes de Queige et Villard-sur-Doron, un des intervenants a fait une chute mortelle suite à un dérochement.

Une intervention nécessaire pour connecter une 4e prise d’eau

« Il y a deux ans, nous avions inauguré notre microcentrale hydraulique, gérée par la société SUMATEL. Alimentée par trois prises d’eau, la société Hydrokarst a été sollicitée pour effectuer les travaux préparatoires de la 4e prise d’eau, située au ruisseau du Nant Bruyant », déclare Édouard Meunier, maire de Queige. Ce projet de microcentrale alimente en électricité plus de 4 500 habitants du Beaufortain.

Le maire se dit « profondément attristé par le dramatique accident qui s’est déroulé sur ce chantier préparatoire », ce 26 octobre aux alentours de 15 h.

Il précise que la société Hydrokarst est spécialisée dans ce genre de travaux risqués et complexes, mais aussi qu’elle est l’une des meilleures. L’ouvrier a trouvé la mort vraisemblablement suite à un dérochement conséquent. « Les trois cordistes étaient arrimés à la falaise à distance séparée. Mais visiblement, des dizaines de mètre cube de roche se sont détachées de la paroi sur laquelle un des cordistes était sécurisé. Ses collègues très choqués l’ont vu chuter de plusieurs mètres, il est mort sur le coup », raconte le maire. D’ailleurs, c’est la CRS de Modane qui a été mobilisée en urgence, mais qui n’a pu que constater le décès.

Une enquête ouverte en cosaisine

« À ce jour, une enquête est ouverte en cosaisine entre la CRS Alpes et l’inspection du travail, car même s’il est fortement probable que l’accident ait été causé par un dérochement, l’homme a fait une chute conséquente de plus de 300 mètres et nous devons définir les vraies causes et circonstances du drame », déclare Anne Gaches, Procureure d’Albertville.

Alerte accident du travail : encore un mort chez Cristal Union

Article paru sur le Blog Médiapart d’Éric LOUIS, le 24/10/2022

 

Ce mercredi 19 octobre 2022, une nouvelle fois, un ouvrier a été victime d’un très grave accident du travail dans la sucrerie d’Erstein, dans le Bas Rhin. Une fois de plus, Cristal Union, fabricant de la marque Daddy Sucre a failli à son devoir de préservation de la santé et de la sécurité d’un de ses travailleurs.

On en sait peu sur les circonstances du drame. Comme d’habitude lorsqu’il s’agit d’un accident du travail. La vie des ouvriers dans ce pays ne vaut pas grand-chose.

Quand l’accident survient pour l’un d’entre eux, il a droit à quelques lignes dans la presse régionale. Encore les informations y sont-elles floues.

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PRESSE – CHAMONIX – Dramatique accident sur le chantier du Montenvert

Deux jeunes ouvriers (Gaëtan 23 ans et Rémy 30 ans) sont décédés et un troisième a été blessé mercredi 27 juillet en début d’après-midi alors qu’ils travaillaient sur des pylônes à mise en place d’un blondin.
La chute d’un pylône a propulsé ces deux collègues dans le vide.

Qu’il s’agisse de cordistes ou non, toutes nos pensées et notre soutien vont aujourd’hui aux proches des victimes et aux collègues présents sur ce chantier.

ACCIDENT DE MICKAËL : Délibéré de la Cour d’appel de Nîmes et pourvoie en cassation de la société EIFFAGE

EXTRAIT DU JOURNAL TÉLÉVISÉ 19/20
du 17/06/2022 sur FR3 Pays-gardois

Le 14 avril 2022 à Nîmes, s’était tenu le procès en appel de l’accident qui avait coûté la vie à Mickaël BECCAVIN en mars 2018 (lire ici le rappel des faits et de la procédure).

Lire aussi le compte-rendu de l’audience du 14 avril 2022.

Jeudi 17 juin, la Cour d’appel de Nîmes a rendu son délibéré. Dans son jugement, elle confirme l’intégralité du jugement de première instance, tant dans ses dispositions pénales que civiles. Ainsi, l’entreprise EIFFAGE Construction Gard est reconnue coupable d’homicide involontaire pour « avoir eu recours à de la sous-traitance sans faire accepter le sous-traitant par le maître d’ouvrage. » Mais surtout, pour recours non justifié à des travaux sur cordes plutôt qu’à toute autre solution de protection collective (nacelle, échafaudage).

EIFFAGE est ainsi condamnée à une amende de 100 000€ et à verser des dommages et intérêts aux proches de Mickaël.

La société SUD ACROBATIC, n’ayant pas fait appel de sa condamnation initiale, n’avait quand a elle pas été rejugée. Sa peine reste inchangée : 4000 euros d’amende pour « réalisation de travaux sans remise d’un Plan particulier de sécurité et de protection de la santé » sans avoir à verser aucune indemnité aux proches de Mickaël.

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DERNIÈRE MINUTE :

Comme c’était à craindre, la société EIFFAGE n’accepte toujours pas sa condamnation et s’est pourvue en cassation… Est-ce bien étonnant pour un groupe qui pèse plusieurs milliards d’euros ? Ils n’ont en tout cas rien à perdre à user tous les recours existants…

Pendant ce temps-là, les parties civiles voient leur attente et leur calvaire judiciaire prolongé d’au moins une à deux années supplémentaires… Une énorme pensée aux proches de Mickaël à qui nous apportons tout notre soutien et notre fraternité.

PRESSE – Benjamin, décès d’un cordiste en Nouvelle Calédonie

NOUVELLE CALÉDONIE
Mort d’un collègue cordiste après un éboulement

C’est un triste air de déjà vu que l’on découvre ce week-end sur le site de Nouvelle-Calédonie 1ère.
Vendredi 3 juin, Benjamin, un jeune cordiste de 30 ans, a perdu perd la vie après avoir été enseveli sous l’éboulement de blocs rocheux.
Selon la presse, il effectuait une purge de sécurisation sur une concession minière de l’Etoile du Nord, à Koumac.

Les « risque naturels » sont ils des fatalités non maîtrisables ?
Cette question notre profession devra accepter de la prendre à bras le corp.
Sur 26 cordistes décédés au travail depuis 2006, au moins 5 ont perdu la vie suite des éboulements rocheux. Au moins 6 aujourd’hui…

Toutes nos pensées vont aujourd’hui à sa famille et ses collègues.

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L’article paru sur Nouvelle-Calédonie 1ère :

Un homme a perdu la vie vendredi, sur une concession minière de l’Etoile du Nord, à Koumac. Il s’agit d’un cordiste d’une trentaine d’années, qui effectuait avec ses collègues une purge de sécurisation après un éboulement. A ce stade, la piste de l’accident est privilégiée. LIRE LA SUITE