LETTRE OUVERTE au syndicat patronal

Malgré le désistement de France Travaux sur Cordes, la demande de création d’un code APE/NAF propre aux travaux sur cordes sera déposée fin mai 2022 auprès de l’INSEE. Cette demande est portée par deux organisations de salariés (l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires et le syndicat Solidarité cordistes) et deux organisations d’employeurs (le SETAD Rhône-Alpes Auvergne et la CAPEB Grand Paris).
Actuellement, 55% des entreprises exerçant dans les travaux sur cordes sont enregistrées sous le code 4399D – Autres travaux spécialisés de la construction. Au total, ce sont près de 80% des entreprises qui relèvent des différents codes de la section F – Construction.
Cette nouvelle classification permettra de rassembler ces 80% d’entreprises, qu’elles exercent dans le bâtiment ou les travaux publics.

Un tel code permettra :

    • une connaissance des causes principales exposant les travailleurs cordistes aux accidents du travail ;

    • la possibilité d’entreprendre des actions de prévention ciblées ;

    • la reconnaissance institutionnelle de notre activité comme une profession en tant que telle ;

    • une vision réelle sur l’évolution des indicateurs économiques de l’activité des travaux sur cordes (chiffre

    • d’affaires global, nombre de salariés, nombre d’entreprises, répartition dans les différents secteurs d’activité…).

 


Nous adressons aujourd’hui le courrier ci-dessous à France Travaux sur Cordes. Un courrier en guise d’ultime sollicitation. Un courrier pour insister sur l’enjeu que représente la création d’un code APE propre au travaux sur cordes.

ACCIDENT DU TRAVAIL : Les volte-face de France Travaux sur cordes et la publication inédite d’une étude menée en 2010 par la Sécurité Sociale

Ci-contre, un autre des textes qui seront diffusés lors du championnat de France cordistes à Lyon.

Au travers de ce dernier, nous revenons sur les multiples fausses promesses du syndicat patronal France Travaux sur Cordes (ex-SFETH). Financement et mise en place d’une plateforme collaborative de recensement des accidents, demande de création d’un code APE propre aux travaux sur cordes… Tour à tour, les engagements pris par FTC en 2019 sont abandonnés.
À chaque fois, la priorité n’est plus l’étude et la prise en compte des accidents.
À chaque fois, FTC contribue à laisser des mêmes causes reproduire des mêmes accidents.

Au cours de ses multiples recherches, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires a pu mettre la main sur le rapport d’une étude menée en 2010 par la Sécurité sociale (Direction des risques professionnels de la CNAM). Bien qu’effectuée sur la base d’un échantillon de 357 entreprises identifiées à l’époque par le SFETH comme étant spécialisées dans les travaux sur cordes, cette étude n’a étrangement jamais été rendue publique…
Et pour cause, sur les trois années étudiées (2007 à 2009), les taux de fréquence et de gravité des accidents du travail constatés pour ces 357 entreprises étaient jusqu’à 1,5 fois supérieur à ceux du BTP, et jusqu’à 3,5 fois supérieurs aux moyennes de tous les secteurs confondus.

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Ci-dessous, vous trouverez un tableau mettant ces chiffres en parallèle de ceux produits en 2018 et 2019 par le SFETH sur la base des déclarations volontaires d’à peine une trentaine de leurs entreprises membres.

Pour l’avenir, seul un code APE – Travaux sur cordes, et une nouvelle étude menée par la Sécurité Sociale nous permettront d’avoir une lecture précise sur les multiples accidents dont ont été et sont encore trop souvent victimes les cordistes .

Continuer à ignorer les accidents, ne pas les analyser, sera nous condamner à les voir se reproduire sans cesse…

MARSEILLE – une soirée ouvrière riche en débat et rencontres

Ce samedi 14 mai, Cordistes en colère cordistes solidaires était à Marseille, au local Manifesten, pour une rencontre débat autour du travail et les luttes qui y ont trait.
Les camarades du Collectif Autonome du Bâtiment de Marseille étaient là aussi. C’était l’occasion d’élargir la réflexion à d’autres corps de métier que le nôtre.
Les conversations ont creusé divers sujets. Le sexisme sur les chantiers, la gestion souvent viriliste du travail, les accidents, la sécurité…
Et surtout les moyens de lutte pour faire valoir nos droits.

Ce collectif assure une permanence un mercredi sur 2, à 18 h 30, au local Solidaires 13, 29 boulevard Longchamp 13001 Marseille.
Vous pouvez les contacter au 07 51 47 21 56 et là : btp13@riseup.net

Nous avons laissé quelques bouquins en dépôt-vente chez Manifesten.
N’hésitez pas à aller y faire un tour, c’est au 59 rue Thiers.

De nombreux cordistes marseillais étaient aussi présents, ce qui a donné l’envie de bientôt se revoir.
Une prochaine réunion du groupe cordistes marseillais sera bientôt annoncée.

Restez attentifs 😉

𝗟𝗔 𝗚𝗔𝗭𝗘𝗧𝗧𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗟𝗢𝗦 𝗔𝗨 𝗖𝗛𝗔𝗠𝗣𝗜𝗢𝗡𝗡𝗔𝗧 𝗗𝗘𝗦 𝗣𝗔𝗧𝗥𝗢𝗡𝗦

Jeudi 19 et vendredi 20 mai, se tiendra le championnat de France cordistes à Lyon. L’association Cordistes en colère, cordistes solidaires sera présente. L’occasion de rencontrer les cordistes qui seront également présents. L’occasion aussi d’y faire valoir les problématiques des travailleurs et travailleuses. L’occasion encore et toujours de revendiquer le respect de nos droits et de meilleures conditions de travail.

Ci-dessous la Gazette qui sera diffusée par l’association au cours de ces deux jours.

Télécharger la gazette en PDF

LYON – Jeudi 19 mai : Cordistes, rencontre et discussions


𝗟𝗮 𝗽𝗮𝗿𝗼𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗿𝗱𝗶𝘀𝘁𝗲𝘀 𝗮𝘂𝗿𝗮-𝘁-𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘀𝗮 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 𝗮𝘂 𝗰𝗵𝗮𝗺𝗽𝗶𝗼𝗻𝗻𝗮𝘁 𝗼𝗿𝗴𝗮𝗻𝗶𝘀𝗲́ 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗮𝘁𝗿𝗼𝗻𝘀 ?

𝗥𝗲𝘁𝗿𝗼𝘂𝘃𝗼𝗻𝘀 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗷𝗲𝘂𝗱𝗶 𝟭𝟵 𝗺𝗮𝗶 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗙𝗿𝗶𝗰𝗵𝗲 𝗟𝗮𝗺𝗮𝗿𝘁𝗶𝗻𝗲 (𝗟𝘆𝗼𝗻).

L’association Cordistes en colère, cordistes solidaires vous propose de venir découvrir les réalités ouvrières de ce métier. Mais aussi et surtout, de venir débattre et réfléchir ensemble autour des luttes et des tentatives amorcées pour se défendre collectivement…

Avec au programme, projection du reportage sur l’accident de Régis à la CAN, rencontres, débat, stand de l’association avec notamment des livres d’Éric Louis.

RDV donc jeudi 19 mai dès 19h à la Friche Lamartine
(21 Rue Saint-Victorien, 69003 Lyon)

MARSEILLE – Cordistes et ouvriers du BTP, quelles luttes, quelles solidarités ?

SAMEDI 14 MAI 2022 à 19h

« 𝐸𝑛 ℎ𝑎𝑢𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠, 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑟𝑟𝑎𝑔𝑒𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑒́𝑜𝑙𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒𝑠, 𝑎𝑢 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑜𝑢𝑟 𝐸𝑖𝑓𝑓𝑒𝑙 𝑜𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑎𝑙𝑎𝑖𝑠𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑟𝑑𝑖𝑠𝑡𝑒𝑠 𝑣𝑜𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑜𝑢𝑡. 𝐼𝑙 𝑠𝑜𝑛𝑡 8500 𝑒𝑛 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒, 𝑎𝑢𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑐𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡… »

𝗖𝗼𝗿𝗱𝗶𝘀𝘁𝗲 : 𝗨𝗻 𝗺𝗲́𝘁𝗶𝗲𝗿 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻𝗻𝗮𝗻𝘁 𝗲𝘁 𝗵𝗼𝗿𝘀 𝗻𝗼𝗿𝗺𝗲𝘀 ?
C’est en tout cas l’image que tentent de nous vendre les patrons de ce secteur.
C’est aussi le côté carte postale que l’on retrouve encore dans bien des médias.
Et c’est surtout cette illusion qui attire un nombre toujours plus important de nouveaux cordistes chaque année.

En réalité, les cordistes n’échappent en rien aux conditions de travail des près de 2 millions d’ouvriers et d’ouvrières du BTP. Un secteur qui année après année, reste tristement le plus accidentogène. Alors qu’ils représentent moins de 10 % des salariés en France, celles et ceux qui œuvrent quotidiennement sur les chantiers sont victimes de 18 % des accidents graves et de plus de 20 % des morts au travail chaque année.
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𝗖𝗵𝗲𝘇 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗿𝗱𝗶𝘀𝘁𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗺𝗲́𝘁𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗱𝘂 𝗕𝗧𝗣, derrière les images d’Épinal se cachent des statuts précaires avec une forte proportion d’intérimaires (la plupart en contrat à la semaine), et un auto-entreprenariat en fort développement. C’est aussi des rémunérations composées majoritairement de primes et d’indemnités, avec des salaires qui peinent à décoller du SMIC. C’est des manques récurrents sur les fiches de paye. C’est l’exploitation massive de personnes sans papiers, dans le mépris total du droit du travail. C’est des corps mis à rudes épreuves et souvent brisés après quelques années seulement. C’est une précarité de l’emploi qui empêche tout réel suivi médical, alors que se renouvellent quotidiennement les expositions à l’amiante, au plomb, et à tous les sublimes produits dits « CMR » (Cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques). Expositions face auxquelles peu, voire aucune protection n’est mise en place, et qui patiemment, silencieusement, mais sûrement, rongent de l’intérieur. C’est des chantiers dispersés qui obligent à être quotidiennement sur les routes et leurs innombrables dangers quand se cumulent stress, rendement et fatigue des longues journées éreintantes.
Et c’est aussi un nombre important d’accidents graves, et trop souvent, mortels…
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𝗣𝗼𝘂𝗿 𝘁𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗼𝘂𝘃𝗿𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗲𝘁 𝗼𝘂𝘃𝗿𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗕𝗧𝗣, la galère c’est aussi l’isolement et l’absence d’outils pour réussir à se défendre. Avec une dispersion dans plein de petites boîtes, une multiplicité de statuts différents et beaucoup de travail au black, c’est la solidarité qui en prend un coup et le chacun pour soi que le patronat cherche à imposer.

Face à ce constat, faisons bloc et organisons nous pour imposer le respect de nos droits et pour de meilleures conditions de travail !

Rencontre et débat avec l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires et le nouveau Collectif BTP Autonome – Solidaires Construction13.
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𝗥𝗗𝗩 𝘀𝗮𝗺𝗲𝗱𝗶 𝟭𝟰 𝗺𝗮𝗶 𝗱𝗲̀𝘀 𝟭𝟵𝗵 𝗮̀ 𝗠𝗮𝗻𝗶𝗳𝗲𝘀𝘁𝗲𝗻
(59 Rue Adolphe Thiers, 13001 Marseille)

Assemblée Générale du SYSOCO : 21 mai à Lyon

Joyeux 1er mai à toutes et tous !

L’AG du SYSOCO se tiendra le 21 mai à Lyon à 9h (le lendemain du championnat de France Cordiste), dans la salle de réunion de la librairie La Gryphe, 5 rue Sébastien Gryphe dans le 7ème arrondissement.
Par ailleurs, le SYSOCO tiendra un stand lors du championnat les 19 et 20 mai à la sucrière de Lyon.
Venez nous rencontrer et discuter, venez voir les derniers travaux du syndicat !
Des solutions d’hébergement ou de covoiturage sont possible, posez vos questions en commentaires ou en MP !

PRESSE – Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme

Vidéo et article parus le 28 avril 2022 sur l’HUMANITÉ.fr

Un rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.

Le sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».

A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»

Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».

2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,…, « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.

Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».

Source : L’Humanité.fr

PRESSE – Autopsie d’un accident du travail

Par Éric Louis, Le Club Médiapart, 25 avril 2022

Jeudi 28 avril, c’est la journée internationale de la santé et de la sécurité au travail. L’occasion de revenir sur l’omerta quasi-institutionnelle qui règne autour de ce fait de société : l’accident du travail. Et non pas fait divers, comme le prétend la presse quotidienne régionale. Voici le récit d’un accident du travail parmi tant d’autres. Parmi trop d’autres.

9 novembre 2021.

Thierry et Frédéric travaillent sur une canalisation. Opération simple. Ils en ont vu d’autres, les deux tuyauteurs. Des années de métier à traîner leurs guêtres dans les industries du coin.

D’autant plus que cette usine leur est familière. La sucrerie Cristal Union se trouve à quelques kilomètres seulement de leur employeur. Ou plutôt, c’est MCMI qui s’est installé près de la sucrerie. Le gérant fondateur de la petite boîte de maintenance ne s’est pas implanté là par hasard. Il travaillait même chez Cristal Union auparavant. La proximité de l’usine lui assure une activité sans enquiller des kilomètres chronophages. Il peut ainsi répondre aux urgences sans délai.

Dans ce coin du Santerre, tout à l’est de la Somme, l’activité industrielle n’est pas des plus denses. L’emploi s’y fait rare. La Somme est un département économiquement dévasté. Ses contrées les plus reculées en payent le prix fort.

Thierry et Frédéric ont démonté la vanne. La canalisation est ouverte. Béante. Elle est vide, bien sûr. L’installation a été consignée. Les flux de matière sont neutralisés en amont. Interdits de circuler. Évidemment. Heureusement. LIRE LA SUITE