
ALERTE À DESTINATION DES CORDISTES des cordistes ayant travaillé en avril-mai 2023 sur le chantier HF4 d’Arcelor Mittal Dunkerque.


Association d'autodéfense de cordistes
Intérimaires, embauché(e)s, indépendant(e)s : lutte, entraide, partage d'infos et témoignages

Dossier paru en mai 2025 dans la revue L’âge de faire

« Désormais quand il y a une grève France, plus personne de s’en aperçoit », essayait de se convaincre Nicolas Sarkozy en 2007. Mais plus que de s’en convaincre, lui comme ses successeurs et prédécesseurs se seront attachés décennie après décennie à démanteler, diviser, segmentariser, le monde du travail pour faire la peau à toute forme de collectif de travailleurs et travailleuses.
Depuis que le syndicalisme est apparu dans l’histoire du monde ouvrier il y a bien plus d’un siècle, ses formes n’ont cessé de bouger et de se ré-inventer pour faire face aux incessantes modifications des conditions de travail. Sous-traitance, intérim, développement de l’auto-entrepreneuriat, ubérisation, filialisation, … Celles et ceux qui dans ce monde n’ont pour vivre que leur force de travail à vendre, ne sont pas au bout de leurs peines ni de leurs surprises.
Pour ce mois de mai 2025, la revue L’âge de faire consacre un dossier entier sur la question des nouvelles formes de syndicalismes. Dans ce cadre, et armée de nombreuses questions, une camarade de la revue était venue à notre rencontre à l’occasion de l’AG annuelle des cordistes, qui s’est tenue en janvier à Lille.
Ci-dessus son papier au sujet de la lutte des travailleuses et travailleurs cordistes.
Et si ça vous passionne, vous trouverez même le reste du dossier sur ce lien : https://cordistesencolere.fr/wp-content/uploads/2025/05/ADF_206.pdf

Salut camarade cordiste!
C’est reparti, une autre équipe organise une journée secours sur corde et échanges autour de nos conditions de travail. Cette fois-ci ça se passera ce dimanche 18 mai à Toulouse.
Au programme : révision des techniques simples de sauvetage sur cordes le matin, un repas partagé, puis l’après-midi réunion locale cordistes avec deux thèmes de discussion : la question du sexisme au travail & les risques spécifiques selon les chantiers.
Pense à prendre ton casque + ton kit si tu en as un.
Partage à tes collègues !


Hier, lundi 4 mars, la Cour d’appel de Montpellier a rendu son jugement concernant le grave accident dont avait été victime Adrien en chutant de 10 mètres au travers d’un toit industriel du port de Sète, en 2015.
Condamnée une première fois en première instance, la société SUD ACROBATIC et son gérant Sébastien Gimard avaient fait appel de leurs condamnations.
La Cour d’appel a tranché et condamné de nouveau l’entreprise et son gérant à 3000€ d’amende pour SUD ACROBTATIC et 6 mois de prison avec sursis pour Sébastien Gimard.
Sur le plan civil, l’entreprise et son gérant ont été jugés « entièrement responsables du préjudice subi par Andrien Santoluca et ont été condamnés à lui payer la somme de 1 000 euros ».
Les indemnités liées à ses nombreux préjudices seront demandées dans une autre procédure au civil, devant le Pôle social du tribunal judiciaire qui devra statuer sur la faute inexcusable de l’employeur.
Nous donnerons plus de précisions sur ce jugement lorsque les motivations écrites de la Cour auront été rédigées.
En tout cas, encore bravo à Adrien pour son courage et sa détermination à faire reconnaître et condamner des pratiques si courantes mais tout autant inacceptables, notamment en terme d’absence de planification et de supervision des travaux en hauteur.
C’est par ce type de jugement que notre profession pourra enfin être tirée vers le haut !
—————————————-
REVUE DE PRESSE :

Vendredi 7 mars 2025, l’entreprise CAN sera jugée pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Grasse (06). Régis, travaillait comme cordiste pour cette entreprise spécialisée dans les travaux sur cordes en milieux naturels.
Fin août 2018 il est envoyé sur un chantier des Alpes-Maritimes pour fragmenter un rocher de plus d’une tonne obstruant un sentier. Pour faire péter l’imposant obstacle, l’employeur le charge d’utiliser des cartouches pyrotechniques de catégorie P2. Régis, comme tous ses collègues à la CAN, ne dispose pas des formations adéquates. Régis n’a même aucune formation pour cela. Heurté à la tête par un impact de roche au moment de l’explosion, il meurt sur le coup.
Six longues années après, la justice se penchera enfin sur les responsabilités ayant conduit à ce terrible accident.
Aux côtés des proches de Régis, l’association Cordistes en colère cordistes solidaires sera partie civile et appelle à un rassemblement de soutien dès 7h30 devant le tribunal.

INVITATION : Mouvement de contestation inédit à Saint-Nazaire, avancée des négociations à la DGT, intervention collective lors du championnat des cordistes, campagne et banderoles autour des accidents dans le TP, tournée de présentation et de réunions locales sur Lyon, Paris, Marseille et Toulouse… De l’année 2024 nous pouvons dores et déjà dire qu’elle fut dynamique, résistante et riche en enseignements.
Pourtant, même si nous pouvons être indéniablement fier.es du courage des collègues qui ne se laissent pas faire et qui se soutiennent, il reste que faute d’un rapport de force collectif efficace nous continuerons à subir l’increvable ténacité de nos patrons pour imposer leurs conditions et ne rien lâcher. Toujours autant d’exposition non maîtrisée aux risques, toujours pas de réelle supervision des chantiers avec un encadrement insuffisamment formé, toujours pas de recensement officiel des accidents, toujours à dormir dans des camions pour compenser les taux horaires de merde, des IGD à la baisse, toujours virables à volonté avec les contrats à la semaine, toujours l’impression d’abuser lorsqu’on réclame du matos, des clients toujours plus pressés, une hiérarchie souvent lâche, une ambiance de couillus et de compétition, des collègues féminines contraintes de se démener et refaire leurs preuves en permanence… et en fin de parcours des collègues brisé.es, des morts et des familles inconsolables. Faut-il rappeler que si nous sommes une des professions les plus mortelles, et que si cette année 4 collègues ont perdu la vie au boulot, nous sommes aussi une des niches les plus rentables du BTP ?
Depuis 6 ans, l’assemblée annuelle de l’association permet de prendre de la hauteur, de faire le point sur les activités en cours et de se projeter sur l’année à venir. Une occasion pensée pour se rencontrer, se retrouver, continuer à s’organiser et se filer des tuyaux. Une invitation ouverte à toutes et tous (métiers de la corde confondus et sympathisant.es bienvenus !), sur tout un week-end.
Pour faire honneur à AFAST (Association Flandres Artois Secours Technique) qui nous accompagne depuis plusieurs années lors des exercices de secours, nous avons décidé de se donner rencard cette fois-ci sur les grisailleuses et non moins chaleureuses terres du Nord.
Ce sera à Lille les 18 et 19 janvier prochains.
Alors, tu viens ?



Mardi 19 novembre, 18h.
Les trains s’éloignent de Bruxelles et filent à toute allure nous reconduisant vers nos pénates.
Éric dans sa Picardie, Greg dans les Cévennes, pendant que Valou a de son côté déjà redémarré une nouvelle semaine de chantier. Une semaine tout pile qui se termine après une tournée intense de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaire.
La semaine de tournée démarre à Crolles le mardi précédent à l’occasion de la restitution de l’étude menée par des chercheurs de l’université de Lyon, portant sur les conditions de travail des ouvrières et ouvriers cordistes. Après une première étude publiée en 2017, ce groupe de chercheurs présente ce soir-là un deuxième volet d’étude. Celui-ci approfondissant certains sujets spécifiques déjà mis à jour en 2017 : sollicitation des épaules, fatigue et charge physiologique, la nécessaire adaptation des cordistes face à des chantiers souvent insuffisamment organisés, le turn-over important et la précarité liée aux situations de mobilité qu’elles soient subies ou choisies.
Nous y reviendrons dans une prochaine publication.

Entre Crolles et Bruxelles, se sont intercalés Lyon, Paris, Marseille, Toulouse.
À chaque étape, rendez vous était donné aux cordistes pour une soirée en deux temps. D’abord une rencontre locale de cordistes, spécifique sur les problématiques du métier. Suivie d’une lecture à trois voix par Valou, Éric et Greg de textes tirés des bouquins édités par l’association, davantage tournée vers un public plus large.
Les cordistes sont là. Attentifs plusieurs heures durant.
Il faut dire que les problématiques auxquelles ils sont confrontés ne manquent pas : salaires, indemnités, sécurité, etc.



LYON – Mercredi 13 novembre
18h – Réunion locale cordistes
19h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
Librairie la Gryffe, 5 rue Sébastien Gryphe (LYON 7ème)
PARIS – Jeudi 14 novembre
18h – Réunion locale cordistes
19h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
Bar El Zokalo, 49 Rue Pixérécourt (PARIS 20ème)
MARSEILLE – Vendredi 15 novembre
18h – Réunion locale cordistes
20h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
Manifesten, 51 rue Adolphe Thiers (MARSEILLE 1er)
TOULOUSE – Samedi 16 novembre
14h – Réunion locale cordistes
18h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
La Chapelle, 36 Rue Danielle Casanova (TOULOUSE)
Des toitures en zinc aux falaises abruptes à sécuriser, des parois vitrées d’immeubles aux cheminées industrielles, des ponts et barrages à entretenir aux silos de stockage à décolmater à coups de pioche le métier de cordiste est tout autant polymorphe qu’il est poly-accidentogène.
Cordiste est l’une des professions les plus à risque du BTP aux côtés des couvreurs notamment.
Depuis 2006, ce sont près de 40 cordistes qui ont perdu la vie au travail, pour environs 5 à 6000 équivalents temps pleins.
Avec un recours massif à la sous-traitance, à l’intérim, avec des contrats courts, un manque courant de matériel, d’organisation et de formation, le BTP est lui-même structurellement, et depuis bien des années, le secteur qui présente le plus d’accidents du travail, notamment graves et mortels. Continuer la lecture de « TOURNÉE DÉBATS/LECTURES + réunions locales cordistes »
-> Lire sur le site du journal CQFD: https://cqfd-journal.org/Les-prolos-au-championnat-du
Les 27 et 28 juin, à Marseille, se tenait le Championnat de France des cordistes. Une compétition organisée par les syndicats patronaux, lors de laquelle l’association et syndicat Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires était bien décidée à mettre son grain de sel.
La foule a les yeux tournés vers le haut. Les cliquetis des mousquetons et les cris d’encouragement saturent l’immense hangar de la Cité des Arts de la Rue, à Marseille. Une cordiste atteint enfin le sol et enfonce un interrupteur rouge pour interrompre le chronomètre. Elle fait partie de la centaine de cordistes venu·es concourir à la 11e édition du Championnat de France des cordistes. Deux jours de compétition, les 27 et 28 juin derniers, qui les ont vu·es s’affronter lors de différentes épreuves de travaux en hauteur : des vitres à nettoyer à six mètres du sol, des ampoules à changer tout aussi loin du sol ou encore des mannequins simulant des blessés à évacuer à travers de longs tuyaux fixés au toit. Face à leurs prouesses physiques, il est facile d’oublier que les personnes ici réunies pratiquent un métier du bâtiment particulièrement dangereux : les cordistes meurent onze fois plus au travail que la moyenne nationale [1]. C’était sans compter sur la présence des membres de l’association et syndicat Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires [2], venu·es porter leurs luttes au cœur de la compétition : dénoncer les accidents, les morts au travail et exiger de meilleures conditions professionnelles.
Continuer la lecture de « Article de CQFD: Les prolos au championnat du patronat »