- VIDÉO de notre intervention :
https://youtu.be/dLiAcm0fj2s - DÉTAILS des 14 propositions de mesures : https://cordistesencolere.fr/…/2025/03/Livret-FR.pdf
- Programme et vidéo complète des débats :
https://left.eu/events/stop-death-at-work/

Association d'autodéfense de cordistes
Intérimaires, embauché(e)s, indépendant(e)s : lutte, entraide, partage d'infos et témoignages
Hier, lundi 4 mars, la Cour d’appel de Montpellier a rendu son jugement concernant le grave accident dont avait été victime Adrien en chutant de 10 mètres au travers d’un toit industriel du port de Sète, en 2015.
Condamnée une première fois en première instance, la société SUD ACROBATIC et son gérant Sébastien Gimard avaient fait appel de leurs condamnations.
La Cour d’appel a tranché et condamné de nouveau l’entreprise et son gérant à 3000€ d’amende pour SUD ACROBTATIC et 6 mois de prison avec sursis pour Sébastien Gimard.
Sur le plan civil, l’entreprise et son gérant ont été jugés « entièrement responsables du préjudice subi par Andrien Santoluca et ont été condamnés à lui payer la somme de 1 000 euros ».
Les indemnités liées à ses nombreux préjudices seront demandées dans une autre procédure au civil, devant le Pôle social du tribunal judiciaire qui devra statuer sur la faute inexcusable de l’employeur.
Nous donnerons plus de précisions sur ce jugement lorsque les motivations écrites de la Cour auront été rédigées.
En tout cas, encore bravo à Adrien pour son courage et sa détermination à faire reconnaître et condamner des pratiques si courantes mais tout autant inacceptables, notamment en terme d’absence de planification et de supervision des travaux en hauteur.
C’est par ce type de jugement que notre profession pourra enfin être tirée vers le haut !
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REVUE DE PRESSE :
Vendredi 7 mars 2025, l’entreprise CAN sera jugée pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Grasse (06). Régis, travaillait comme cordiste pour cette entreprise spécialisée dans les travaux sur cordes en milieux naturels.
Fin août 2018 il est envoyé sur un chantier des Alpes-Maritimes pour fragmenter un rocher de plus d’une tonne obstruant un sentier. Pour faire péter l’imposant obstacle, l’employeur le charge d’utiliser des cartouches pyrotechniques de catégorie P2. Régis, comme tous ses collègues à la CAN, ne dispose pas des formations adéquates. Régis n’a même aucune formation pour cela. Heurté à la tête par un impact de roche au moment de l’explosion, il meurt sur le coup.
Six longues années après, la justice se penchera enfin sur les responsabilités ayant conduit à ce terrible accident.
Aux côtés des proches de Régis, l’association Cordistes en colère cordistes solidaires sera partie civile et appelle à un rassemblement de soutien dès 7h30 devant le tribunal.
INVITATION : Mouvement de contestation inédit à Saint-Nazaire, avancée des négociations à la DGT, intervention collective lors du championnat des cordistes, campagne et banderoles autour des accidents dans le TP, tournée de présentation et de réunions locales sur Lyon, Paris, Marseille et Toulouse… De l’année 2024 nous pouvons dores et déjà dire qu’elle fut dynamique, résistante et riche en enseignements.
Pourtant, même si nous pouvons être indéniablement fier.es du courage des collègues qui ne se laissent pas faire et qui se soutiennent, il reste que faute d’un rapport de force collectif efficace nous continuerons à subir l’increvable ténacité de nos patrons pour imposer leurs conditions et ne rien lâcher. Toujours autant d’exposition non maîtrisée aux risques, toujours pas de réelle supervision des chantiers avec un encadrement insuffisamment formé, toujours pas de recensement officiel des accidents, toujours à dormir dans des camions pour compenser les taux horaires de merde, des IGD à la baisse, toujours virables à volonté avec les contrats à la semaine, toujours l’impression d’abuser lorsqu’on réclame du matos, des clients toujours plus pressés, une hiérarchie souvent lâche, une ambiance de couillus et de compétition, des collègues féminines contraintes de se démener et refaire leurs preuves en permanence… et en fin de parcours des collègues brisé.es, des morts et des familles inconsolables. Faut-il rappeler que si nous sommes une des professions les plus mortelles, et que si cette année 4 collègues ont perdu la vie au boulot, nous sommes aussi une des niches les plus rentables du BTP ?
Depuis 6 ans, l’assemblée annuelle de l’association permet de prendre de la hauteur, de faire le point sur les activités en cours et de se projeter sur l’année à venir. Une occasion pensée pour se rencontrer, se retrouver, continuer à s’organiser et se filer des tuyaux. Une invitation ouverte à toutes et tous (métiers de la corde confondus et sympathisant.es bienvenus !), sur tout un week-end.
Pour faire honneur à AFAST (Association Flandres Artois Secours Technique) qui nous accompagne depuis plusieurs années lors des exercices de secours, nous avons décidé de se donner rencard cette fois-ci sur les grisailleuses et non moins chaleureuses terres du Nord.
Ce sera à Lille les 18 et 19 janvier prochains.
Alors, tu viens ?
Mardi 19 novembre, 18h.
Les trains s’éloignent de Bruxelles et filent à toute allure nous reconduisant vers nos pénates.
Éric dans sa Picardie, Greg dans les Cévennes, pendant que Valou a de son côté déjà redémarré une nouvelle semaine de chantier. Une semaine tout pile qui se termine après une tournée intense de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaire.
La semaine de tournée démarre à Crolles le mardi précédent à l’occasion de la restitution de l’étude menée par des chercheurs de l’université de Lyon, portant sur les conditions de travail des ouvrières et ouvriers cordistes. Après une première étude publiée en 2017, ce groupe de chercheurs présente ce soir-là un deuxième volet d’étude. Celui-ci approfondissant certains sujets spécifiques déjà mis à jour en 2017 : sollicitation des épaules, fatigue et charge physiologique, la nécessaire adaptation des cordistes face à des chantiers souvent insuffisamment organisés, le turn-over important et la précarité liée aux situations de mobilité qu’elles soient subies ou choisies.
Nous y reviendrons dans une prochaine publication.
Entre Crolles et Bruxelles, se sont intercalés Lyon, Paris, Marseille, Toulouse.
À chaque étape, rendez vous était donné aux cordistes pour une soirée en deux temps. D’abord une rencontre locale de cordistes, spécifique sur les problématiques du métier. Suivie d’une lecture à trois voix par Valou, Éric et Greg de textes tirés des bouquins édités par l’association, davantage tournée vers un public plus large.
Les cordistes sont là. Attentifs plusieurs heures durant.
Il faut dire que les problématiques auxquelles ils sont confrontés ne manquent pas : salaires, indemnités, sécurité, etc.
LYON – Mercredi 13 novembre
18h – Réunion locale cordistes
19h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
Librairie la Gryffe, 5 rue Sébastien Gryphe (LYON 7ème)
PARIS – Jeudi 14 novembre
18h – Réunion locale cordistes
19h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
Bar El Zokalo, 49 Rue Pixérécourt (PARIS 20ème)
MARSEILLE – Vendredi 15 novembre
18h – Réunion locale cordistes
20h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
Manifesten, 51 rue Adolphe Thiers (MARSEILLE 1er)
TOULOUSE – Samedi 16 novembre
14h – Réunion locale cordistes
18h – Débat / lecture autour des luttes ouvrières cordiste
La Chapelle, 36 Rue Danielle Casanova (TOULOUSE)
Des toitures en zinc aux falaises abruptes à sécuriser, des parois vitrées d’immeubles aux cheminées industrielles, des ponts et barrages à entretenir aux silos de stockage à décolmater à coups de pioche le métier de cordiste est tout autant polymorphe qu’il est poly-accidentogène.
Cordiste est l’une des professions les plus à risque du BTP aux côtés des couvreurs notamment.
Depuis 2006, ce sont près de 40 cordistes qui ont perdu la vie au travail, pour environs 5 à 6000 équivalents temps pleins.
Avec un recours massif à la sous-traitance, à l’intérim, avec des contrats courts, un manque courant de matériel, d’organisation et de formation, le BTP est lui-même structurellement, et depuis bien des années, le secteur qui présente le plus d’accidents du travail, notamment graves et mortels. Continuer la lecture de « TOURNÉE DÉBATS/LECTURES + réunions locales cordistes »
-> Lire sur le site du journal CQFD: https://cqfd-journal.org/Les-prolos-au-championnat-du
Les 27 et 28 juin, à Marseille, se tenait le Championnat de France des cordistes. Une compétition organisée par les syndicats patronaux, lors de laquelle l’association et syndicat Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires était bien décidée à mettre son grain de sel.
La foule a les yeux tournés vers le haut. Les cliquetis des mousquetons et les cris d’encouragement saturent l’immense hangar de la Cité des Arts de la Rue, à Marseille. Une cordiste atteint enfin le sol et enfonce un interrupteur rouge pour interrompre le chronomètre. Elle fait partie de la centaine de cordistes venu·es concourir à la 11e édition du Championnat de France des cordistes. Deux jours de compétition, les 27 et 28 juin derniers, qui les ont vu·es s’affronter lors de différentes épreuves de travaux en hauteur : des vitres à nettoyer à six mètres du sol, des ampoules à changer tout aussi loin du sol ou encore des mannequins simulant des blessés à évacuer à travers de longs tuyaux fixés au toit. Face à leurs prouesses physiques, il est facile d’oublier que les personnes ici réunies pratiquent un métier du bâtiment particulièrement dangereux : les cordistes meurent onze fois plus au travail que la moyenne nationale [1]. C’était sans compter sur la présence des membres de l’association et syndicat Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires [2], venu·es porter leurs luttes au cœur de la compétition : dénoncer les accidents, les morts au travail et exiger de meilleures conditions professionnelles.
Continuer la lecture de « Article de CQFD: Les prolos au championnat du patronat »Cordistes, collègues, camarades,
Sont autant de mots qui s’accordent pareil au féminin et au masculin. Cependant, sur le terrain, nous, cordistes meufs, subissons des inégalités de traitement. À l’instar de nos collègues hommes nous avons une voix à élever et des revendications à faire entendre.
Si nous représentons 2% de la profession, chacune est consciente de l’environnement essentiellement masculin dans lequel elle évolue. Parce que nous sommes doublement exploitées, nous sommes en première ligne dans la lutte pour nos conditions de travail. Soyons uni.es sur les sujets qui touchent tou.te.s les cordistes mais aussi sur nos revendications spécifiques.
Nous soulevons quatre points qui touchent particulièrement les meufs de la corde :
• Les vêtements de travail et les EPI. Cet aspect concerne d’ailleurs toutes les morphologies hors norme. L’équipement c’est la base, notre efficacité et notre sécu en dépendent. Les gants en taille 7 existent, les baudriers taille 0 ou les chaussures en 36 existent. Pourquoi faut-il batailler pour en obtenir, que ce soit auprès des boîtes de corde ou d’intérim, voire les acheter de sa poche ?
Continuer la lecture de « SEXISME ET VIRILISME : Les femmes cordistes ne l’acceptent plus »
Jeudi 27 et vendredi 28 juin, s’est tenu le championnat de France cordistes 2024 à Marseille. Même sans stand officiel autorisé, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires était présente. L’occasion de rencontrer les collègues cordistes présents. L’occasion aussi d’y diffuser les dernières actualités du métier et des luttes en cours. L’occasion encore et toujours de revendiquer le respect de nos droits et de meilleures conditions de travail.
Ci-dessous la Gazette qui y a été diffusé au cours de ces deux jours.
Au sommaire :
– Notre présence pourquoi? Encore et toujours!
– Données sur les accidents
– Évolutions à venir dans les travaux sur cordes
– Sexisme et virilisme dans la corde, les femmes cordistes ne l’acceptent plus
– Vague de révolte sur les chantiers de l’Atlantique
– Deux grèves à Profil, fraîchement racheté par le groupe Jarnias
– Les dernières publications
– Grilles de salaires 2024, quel salaire négocier ?
– Accidents de trajet : des droits à faire valoir
Exposition non maîtrisée des cordistes sur les chantiers en risques naturels – Radiographie d’une activité hautement accidentogène
Brochure A4,
24 pages, juin 2024
« On connaît les cordistes pour les innombrables images sensationnelles en haut de la tour Eiffel, à la rescousse de la cathédrale Notre-Dame, sur une cheminée industrielle ou au fond d’un silo.
Mais ils peuvent aussi être accrochés à même la roche pour sécuriser des flancs de falaises abruptes.
Aujourd’hui et de plus en plus, on sait que ces images cartes postales cachent un nombre particulièrement élevé d’accidents.
Pour beaucoup, graves, et parfois même mortels…
Mais sait-on que les chantiers de sécurisation de talus et falaises sont ceux qui tuent le plus nos collègues ?
Face aux enjeux économiques et/ou d’accès pour les populations, on peut supposer que tous les moyens sont convoqués pour rouvrir une route ou une voie ferrée fermée à la suite d’un éboulement rocheux.
Mais imagine-t-on que, très souvent, aucune étude, aucun moyen adapté n’ont été mise œuvre pour assurer la sécurité de celles et ceux qui sont envoyés au cœur du danger pour sécuriser ces falaises menaçantes ?
Quand, en 2022, deux de nos collègues (Benjamin et Jérôme) perdaient la vie, emportés par des éboulements rocheux, et que d’autres s’en sortaient gravement blessés, les premières réactions patronales et médiatiques évoquaient alors, par des tournures fatalistes, des accidents « imprévisibles ».
Mais la mort au travail peut-elle être une fatalité à accepter ? »
Au travers de la brochure que nous publions aujourd’hui, nous tentons d’analyser les multiples ressorts à l’origine des trop nombreux accidents de travail qui se produisent sur ces chantiers en milieux naturels.
À la fois activité de niche et secteur en développement, les travaux de sécurisation de falaises et de talus sont de plus en plus en courant dans les départements présentant des reliefs escarpés. Notamment du fait des conséquences du changement climatique.
Longtemps laissée à la charge quasi exclusive des entreprises chargées de la réalisation de ces travaux (travaux sur cordes pour la plupart), la gestion de la sécurité de ces chantiers nécessite pourtant des compétences et des moyens bien spécifiques. Les chutes de pierres et de masses rocheuses y constituant l’un des principaux risques, seuls des moyens et formations adaptés, ainsi que de réelles études géotechniques impliquant maître d’ouvrage, maître d’œuvre, bureaux d’étude, coordination SPS et entreprises de travaux pourraient permettre d’inverser cette lourde accidentologie.
Pourtant aujourd’hui, et sur bien des chantiers, tout repose sur le fragile et hypothétique « pied montagnard » des cordistes. Avoir ou non une connaissance empirique de la montagne devient alors le seul rempart face à la loterie des vies emportées par les éboulements rocheux.
Donneurs d’ordre et employeurs n’hésitant pas à parler de « risques non-maîtrisables » qu’il conviendrait d’accepter au regard du caractère spécifique de ce type de chantiers.
Mais alors, les dispositions du code du travail seraient-elle à géométrie variable selon le caractère d’exception ou non de tel ou tel chantier ?
La brochure qui suit à pour objectif de dresser un premier état de lieux de cette activité hautement accidentogène. Appelant d’autres études plus poussées. Appelant à une réelle prise de conscience et des mesures concrètes de la part des acteurs concernés.
Enfin, cette brochure est aussi pensée comme un outil de sensibilisation à destination de nos collègues cordistes. Notamment au travers des pages 13 à 15 listant les principaux risques en présence, avec des points d’alerte et de nombreuses références documentaires et réglementaires.
Car non, à notre question rhétorique posée plus haut, nous répondons avec force : jamais la mort au travail ne pourra être une fatalité à accepter !