MICKAËL – Employeur et donneur d’ordre jugés en appel le 14 avril à Nîmes (Rassemblement le 14 avril dès 8h)

Le 6 mars 2018, Mickaël Beccavin, perdait la vie en faisant une chute de 15 mètres sur un chantier de construction près de la gare de Nîmes.
Mickaël travaillait comme cordiste.
Il avait 38 ans, et était père d’une petite fille, Chloé, âgée de 8 ans au moment de l’accident.

Le 7 mai 2021, le tribunal correctionnel de Nîmes jugeait les entreprises Sud Acrobatic, EIFFAGE Construction Gard, et Ciciarelli pour homicide involontaire dans le cadre de cet accident.

Le 4 juin 2021, le délibéré était rendu.

Lire ici le rappel des faits

L’UTILISATION D’UNE NACELLE ÉTAIT POSSIBLE
Finalement, seule l’entreprise EIFFAGE construction était reconnue coupable d’homicide involontaire. Dans son jugement, le tribunal reconnaissait qu’EIFFAGE « dans sa précipitation à devancer le planning et à livrer les parkings, n’a pas respecté son obligation première qui s’imposait à elle, de privilégier les protections collectives des travailleurs, préférant faire intervenir des cordistes en façade pour plusieurs semaine de travail. »
On apprenait au cours de l’audience, que l’utilisation d’une nacelle aurait été possible à condition d’étayer les parkings en niveaux inférieurs. Sauf qu’EIFFAGE aura préféré choisir le respect de son planning en livrant ces parkings plutôt qu’en permettant l’utilisation d’une nacelle…
À ce titre, et pour deux autres chefs d’inculpations, EIFFAGE était condamnée à une amende 100 000€ et à verser des dommages et intérêts aux proches de Mickaël.

L’entreprise Ciciarelli échappait elle à toute poursuite grâce à un rachat de sa structure par l’entreprise SIM Fermetures.

De son côté, l’entreprise Sud Acrobatic, l’employeur direct de Mickaël, était relaxée du chef d’homicide involontaire, le tribunal estimant qu’elle n’avait pas été en mesure d’intervenir dans le choix de faire réaliser les travaux aux moyens de cordes plutôt que par tout autres moyens de protections collectives (nacelle ou échafaudage).
Sud Acrobatic n’était condamnée à verser aucune indemnité aux proches de Mickaël.
En revanche cette entreprise était condamnée à 4000 € d’amende pour « réalisation de travaux sans remise d’un Plan particulier de sécurité et de protection de la santé ». À ce titre, le tribunal reconnaissait dans son jugement que le PPSPS fournit par Sud Acrobatic au lendemain de l’accident était « défaillant dans son contenu, ayant très bien pu être rédigé après l’accident ».

 


LA FAUTE ULTIME MISE SUR LE DOS DE MICKAËL
LIRE LA SUITE ICI

PARIS – débats, rencontres


Ce jeudi 3 mars, on était une douzaine de cordistes au El Zokalo bar.
Au programme, les IGD, indemnités de grand déplacement, objets de tant de controverses.
Ceci sur la base de la fiche pratique disponible sur notre site : https://cordistesencolere.fr/wp-content/uploads/2021/06/FICHE-IPD-IGD-temps-de-trajet-v.2021-06.pdf
Les échanges ont été nourris, denses, enrichissants.
Les écarts entre les pratiques observés par les travailleurs et la législation se sont montrés criants.
Au final, nous avons débordé sur des points de culture sociale, grande absente du système éducatif. On se rend compte que nombre d’entre nous sommes très mal informés sur nos droits et l’utilité du système social, et c’est à nous de nous organiser pour acquérir ces connaissances !
Et évidemment c’était à nouveau l’occasion de boire une petite mousse entre collègues.

Le prochain rendez-vous parisien est fixé au JEUDI 28 AVRIL, Journée Internationale de la Santé et la Sécurité au Travail. Tout un programme…
Nous aurons largement l’occasion de communiquer sur le menu de cette journée, et certainement de celui du lendemain.

SOUVENIR – Quentin aurait eu 26 ans aujourd’hui

Podcast à écouter :

Pour l’occasion, nous vous proposons de redécouvrir ce texte paru dans l’ouvrage édité collectivement par l’association en 2019.


QUENTIN, UN BON GAMIN

Texte issu du livre Chroniques sur cordes, Éric Louis, septembre 2019

Lecture : Sibylle Luperce
Réalisation : Dassou Territavou
Création musicale : France Timmermans
Enregistré dans le Studio Octave Tierce, à Amiens.

 

 

PARIS – Réunion du groupe local de cordistes – jeudi 3 mars dès 19h

On l’attendait, voilà la prochaine réunion cordistes sur Paris !

Après une première rencontre au mois de janvier, les cordistes d’Île-de-France remettent ça ! Tu habites dans la région Parisienne, tu y bosses le temps d’un chantier, ou tu y es juste de passage, viens faire un tour !
Ce sera l’occasion d’échanger sur les éventuels problèmes qu’on rencontre les uns, les autres sur les chantiers.
On en profitera aussi pour échanger sur les dernières actions de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires. Faire le bilan de ce qui a fonctionné, ce qui est encore en cours, ce qui pose débat… Mais surtout, ce sera l’occasion d’imaginer la suite ensemble !

Au programme de cette prochaine réunion :

    • 19h – Calendaires, indemnités kilométriques, heures de route :
      Comprendre la réglementation des indemnités de déplacement. Et quelles stratégies pour les faire appliquer ?

    • 20h30 – Groupe cordistes Île-de-France :
      Quoi faire ensemble ? Quelles idées d’actions à mener ?

____________________

Pourquoi un groupe local de cordistes ?

L’Île de France c’est LE coin en France où se concentrent le plus de chantiers sur cordes à l’année. Certains d’entre nous y vivent, et beaucoup d’autres viennent de loin pour y travailler le temps d’un chantier, d’une mission ou d’une saison. Parfois on s’y croise, mais souvent on reste paradoxalement presque autant isolé que n’importe où ailleurs.
Pourtant, un tel nombre de cordistes au mètre carré est une force.
Pourquoi rester seul en cas de conflit avec notre employeur alors que de nombreux collègues se trouvent souvent à peine à deux ou trois stations métro ?
Un groupe local de travailleurs cordistes, ça permet de tisser un réseau de solidarité au plus près de là où l’on bosse, de nous filer des conseils, de nous serrer les coudes en cas de besoin… Un groupe qui peut permettre de réagir collectivement en cas de litige avec un employeur. Un groupe qui peut permettre de faire valoir les droits et intérêts des cordistes salariés, intérimaires et indépendants.

RDV donc JEUDI 3 MARS dès 19h !

Ça se passera au :
EL ZOKALO Bar
( 49 rue Pixérécourt, PARIS 20ème)

GRETA de Die – Intervention auprès des stagiaires cordistes.

Vendredi 28 janvier, trois membres de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, sont venus à la rencontre d’une trentaine de stagiaires cordistes du Greta de Die.
En bref, des cordistes en activité qui viennent à la rencontre de leurs futurs collègues de chantier pour échanger sur les réalités du terrain, les questions récurrentes de droit du travail, les enseignements tirés des accidents et les outils de prévention pour s’en prémunir.

Au programme :

Historique de la profession (origines, développement et ses différents acteurs).
Questions fréquentes du droit du travail (droit de retrait, conventions collectives, grille de salaire, heures de route, déplacements, fourniture des EPI, …).
Prévention des risques, type d’accidents les plus récurrents et conséquences pour les accidentés.
Formations existantes et réglementation applicable aux risques spécifiques les plus courants dans le métier de cordiste (chutes de hauteur, risques naturels, espaces confinés, consignations, protections respiratoires, risques industriels, amiante, plomb, explosifs, conduite d’engins, …)

Des échanges, beaucoup de questions, du partage d’informations et d’expériences.
Une journée bien remplie, qui donne envie de reconduire l’expérience.
Merci encore au Greta de Die pour son accueil et d’avoir permis la tenue d’une telle journée, qui était une première dans l’établissement. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté partagée de faire évoluer la profession vers de meilleures pratiques.

27 JANVIER – Grèves et manifestations pour la HAUSSE DES SALAIRES et les CONDITIONS DE TRAVAIL


Aujourd’hui des grèves est manifestations sont appelées dans toute la France et dans tous les secteurs.
Le mot d’ordre : hausse des salaires !
En conséquence logique de la forte inflation que nous subissons toutes et tous au quotidien.
En conséquence logique du décalage entre les efforts demandés aux travailleurs depuis bientôt deux ans de crise sanitaire et les innombrables cadeaux et déductions fiscales offertes aux employeurs.
En conséquence logique des coupes dans ce qui est le fruit de notre salaire indirect (nos cotisations) : chômage, retraite, service de santé, allocations familiales …
En conséquence logique de salaires qui stagnent, et dont surtout les plus bas et plus précaires, tous ces smicards ou d’à-peine-plus qui peinent à boucler les fins de mois et remplir le frigo.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, de nombreuses grèves spontanées et éparpillées éclatent dans une multitude d’entreprises depuis décembre dernier. Des grèves pour exiger une revalorisation des salaires. Des grèves tellement inattendues et déterminées qu’elles réussissent à obtenir gain de cause dans de nombreuses entreprises.

Pour unir toutes ces forces et exiger une hausse des salaires et de meilleures conditions de travail pour toutes et tous, soyons nombreuses et nombreux dans la rue !
Et dans les temps qui viennent, rappelons-nous que la grève est un droit et surtout une arme pour arracher des avancées collectives !
.

ET DANS LES TRAVAUX SUR CORDES ?

Nos IGD et nos économies faites grâce à des nuits en camion ou entassés à plusieurs en Formule 1, nous permettent souvent encore d’avoir des rémunérations correctes. Mais il faut se rappeler que tout ce « beurre dans les épinards » n’est pas du salaire ! Les indemnités, ne nous font pas cotiser pour le chômage, pour la retraite, pour la sécu (et donc le montant de nos indemnités journalières en cas d’accident!).
Depuis peu une équivalence existe entre les niveaux de CQP et les grilles de salaires issues des conventions collectives du BTP.
C’est équivalences sont ridicules !
Il faut exiger de les revaloriser.
Et pour celles et ceux qui débutent, pour les plus précaires d’entre nous, il faut déjà s’en servir et les faire appliquer, car combien encore d’offre d’emploi au SMIC ou à peine plus ?


ATTENTION
● Il faut négocier le principe : CQP TC = encadrement de CQP C = supervision = N3 minimum
Il faut aussi négocier au regard de toutes nos compétence métier : Un couvreur-zingueur qualifié et CQP1 ne doit pas se contenter de 10,91€ en Île-de-France !!
.


VOIR le communiqué intersyndical d’appel à la grève pour aujourd’hui : https://www.cgt.fr/actualites/france/interprofessionnel/salaires/le-27-janvier-lheure-est-la-mobilisation-de-toutes-et-tous

LE DROIT DE GRÈVE C’EST QUOI ? : https://cordistesencolere.fr/coin-documentation/le-droit-de-greve-comment-ca-marche/