La veille du procès de l’association accusée de diffamations par la société Jarnias, retrouvons-nous pour à nous organiser sur Paris et sa région !
Pourquoi un groupe local de cordistes ?
L’Île de France c’est LE coin en France où se concentrent le plus de chantiers sur cordes à l’année. Certains d’entre nous y vivent, et beaucoup d’autres viennent de loin pour y travailler le temps d’un chantier, d’une mission ou d’une saison. Parfois on s’y croise, mais souvent on reste paradoxalement presque autant isolé que n’importe où ailleurs. Pourtant, un tel nombre de cordistes au mètre carré est une force. Pourquoi rester seul en cas de conflit avec notre employeur alors que de nombreux collègues se trouvent souvent à peine à deux ou trois stations métro ? Un groupe local de travailleurs cordistes, ça permet de tisser un réseau de solidarité au plus près de là où l’on bosse, de nous filer des conseils, de nous serrer les coudes en cas de besoin… Un groupe qui peut permettre de réagir collectivement en cas de litige avec un employeur. Un groupe qui peut permettre de faire valoir les droits et intérêts des cordistes salariés, intérimaires et indépendants.
RDV donc LUNDI 27 MAI dès 18h !
Ça se passera au : EL ZOKALO Bar ( 49 rue Pixérécourt, PARIS 20ème)
Le lundi 29 avril 2024, plusieurs dizaines de cordistes intérimaires sur le chantier naval de St Nazaire apprennent que leurs Indemnités de Grand Déplacement (IGD) du mardi 30 avril ainsi que du mercredi 1 er mai risquent de ne pas être payées, sous prétexte que le mercredi férié n’est pas travaillé. Tous travaillent pour l’ancienne entité Altitude 44 du nouveau groupe Altitude Services.
Après avoir pris connaissance de cela, plusieurs collègues se réunissent à la pause de midi pour discuter et savoir ce qu’il est possible de faire pour obtenir ce qui leur est dû de droit. Au retour de la pause, une vingtaine d’intérimaires (aucun CDI n’a pris part à la discussion) décident de ne pas retourner travailler (sans dire le mot grève) avant de savoir ce qu’il en est des IGD. Un des intérimaires appelle le responsable technique et chef de chantier d’Altitude 44 aux Chantiers de l’Atlantique, et l’informe que les cordistes intérimaires ne reprendrons pas le travail tant que la situation ne sera pas claire et réglée.
Malgré la réponse floue du responsable, l’ensemble de l’équipe décide de reprendre le travail à 14h dans l’attente d’une réponse. Ils font cependant comprendre qu’en cas de réponse négative, ils refuseront de travailler le lendemain, mardi 30 avril.
Nous venons de recevoir ce communiqué par mail. Signé « Des cordistes énervé.es auto-organisé.es« , ces cordistes relatent plusieurs actions menées à l’occasion du 28 avril, journée internationale de la santé et la sécurité au travail. Des banderoles auraient notamment été hissées près de Marseille, Grenoble et dans les Cévennes. Ci-dessous, le communiqué et l’ensemble des photos reçues :
DÈS 8h30 : RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN à Fanny au Pôle social du tribunal Judiciaire de Reims (place Myron Herrick)
En mars 2012, Arthur Bertelli et Vincent Dequin perdaient la vie ensevelis sous des tonnes de sucre au fond d’un silo de l’usine Cristal Union à Bazancourt, dans la Marne. Plus de 12 ans plus tard, l’interminable parcours judiciaire n’est toujours pas clôturé. Après deux reports en novembre et janvier dernier, ce 12 avril 2024, se tiendra le volet civil, avec la demande de reconnaissance de la faute inexcusable de la chaîne d’employeurs ayant envoyé ces cordistes à la mort. Fanny était la compagne de Vincent. Fred est un rescapé de l’accident. Aux côtés d’Arthur et Vincent, il était aussi au fond du silo et s’en est sorti in-extremis. Après avoir été condamnées pour homicides involontaires par la Cour d’appel de Reims, les sociétés Cristal Union et Carrard Services seront jugées au côté de la société SETT intérim qui était l’employeur direct des cordistes.
_______________________________________ INFO DE DERNIÈRE MINUTE : L’audience du 12 avril ne traitera finalement que du préjudice de Fanny. Pour Fred, il faudra attendre le 24 mai 2024 pour ce soit jugé par le Pôle social de la Moselle. _______________________________________
Le 24 novembre 2023 devait se tenir l’audience au Pôle social de Reims en vue de reconnaître la faute inexcusable des employeurs dans le cadre de l’accident ayant coûté la vie à Arthur et Vincent. Malgré un report de l’audience ce jour-là, plusieurs membres de l’association Cordistes en colère cordistes solidaires étaient reçus dans les studios de la radio rémoise Radio Primitive.
Durant une heure d’émission, Frédéric, Fanny, Frédérique, Éric et Greg sont revenus sur l’interminable parcours judiciaire ayant suivi ces accidents et sur les enjeux de cette audience à venir au Pôle social de Reims.
Au menu aussi, les activités de l’association et la sortie du livre « Un jour j’irai là-haut » d’Éric Louis.
Un grand merci à Nathalie, Jean-Noël et Mathieu, l’équipe de radio Primitive pour leur accueil et l’organisation improvisée de cette émission !
Invitation réunion auto-organisation cordistes à Marseille -> le samedi 9 mars de 16h à 19h -> 8 rue Barbaroux, 13001
Ci-dessous l’invitation de deux collègues de Marseille
« Nous sommes 2 cordistes marseillais.es à s’être rendu.es à l’AG de Cordistes en colère, cordistes solidaires à Paris fin janvier. Ça nous a donné envie de recréer des liens entre cordistes à Marseille, pour parler des problèmes au travail, se connaître un peu et parler de potentielles futures actions pour faire valoir nos droits.
Pour cela, on vous invite à une petite réunion/apéro, le samedi 9 mars de 16h à 18h-19h, au 8 rue Barbaroux à Marseille.
Voilà une proposition d’ordre du jour pour vous donner une idée de ce dont on voudrait discuter, mais bien sûr on pourra le modifier le jour de la réunion ! Puis, n’hésitez pas à ramener des choses à grignoter et à boire, on pourra se faire un petit apéro pour discuter hors réunion s’il y a l’envie 🙂
►Présentation de pourquoi cette réunion ►Présentation des personnes présentes et de leurs envies ►Quel lien on veut avoir entre nous ►Est-ce qu’on veut se voir régulièrement ou pas ? Pour quel genre d’activités ? ►Quels liens on voudrait avoir avec Cordistes en colère, et/ou le collectif BTP autonome/SUD Construction ? ►Propositions de 2 actions ►Organisation d’une aprem exercices secours sur corde ?
N’hésitez pas à faire passer le mail à vos camarades cordistes ! Au 9 mars on espère !«
LOGEMENT : 14 couchages à l’intérieur (+ matelas de sol possible) …….….……….……(prévoir oreiller et sac de couchage)
REPAS : Chacun apporte de quoi partager à manger et à boire (auberge espagnole). Les repas de samedi midi, samedi soir et dimanche midi seront prévu d’avance.
INSCRIPTIONS : Afin de dimensionner le nombre de couchages et les repas, merci de t’inscrire en cliquant sur le lien : https://forms.gle/auXfSGQBQGyWpoCH8
PRIX LIBRE : L’ensemble du week-end est à prix libre (repas, logement et frais divers). Chacun donne selon ses moyens en contribuant au pot commun.
Je m’inscris pour réserver une place de couchage :
En mai dernier, plusieurs cordistes, dont Thibaud et Ekaterina ont travaillé sur la tour Hekla dans le quartier de la défense, dans des conditions de travail indignes : matériel non fourni, mesures de sécurité non assurés. Face à ces conditions, ils font valoir leur droit de retrait. Plusieurs mois plus tard, au moment de recevoir leur paie, celle ci est amputée de nombreuses heures de travail effectués.
Micros Rebelles a interviewé Grégory Molina, membre et co-fondateur des cordistes en colères, cordistes solidaires, association qui a suivi et soutenu ces deux travailleur et travailleuse. Il nous parle des conditions de travail au sein de cette profession qui comptabilise près de 10 000 personnes en France.
Le 21 février dernier se tenait l’audience en Conseil de prud’hommes, à Paris, dans le conflit opposant l’entreprise de travaux sur cordes Jarnias et Jules, un de ses anciens ouvriers cordistes, venu réclamer le respect de ses droits. Il y a quelques mois, le jugement tombait. Il est aujourd’hui définitif.
Jules avait saisi la justice pour contester le fondement de son licenciement, motivé, selon Jarnias, par une faute grave qu’il aurait commise alors qu’il était embauché en durée indéterminée sur le chantier de Notre-Dame-de-Paris. Mais aussi pour réclamer le paiement en calendaire de ses indemnités de grand déplacement, ainsi que l’indemnisation de ses heures de trajet et frais de transport pour joindre, toutes les deux semaines, son domicile situé en région lyonnaise et le chantier parisien. On peut relire à ce sujet l’article « Entreprise décomplexée versus ouvriers lésés : les dessous du chantier Notre-Dame », qui revient largement sur les faits et apporte un récit détaillé du déroulé du jugement.
Mi-juillet, le conseil de prud’hommes de Paris a transmis sa décision écrite et étayée de ses motivations.
Sur le licenciement
Six mois à peine après son embauche en CDI de chantier, Jules commençait à être convoqué par la direction de Jarnias. Face à une baisse de l’activité sur le chantier, on lui demandait de partir. Tout simplement… Protégé par son contrat, Jules refusait. Légitimement. Tous les mois, on l’a ensuite reconvoqué pour s’assurer qu’il n’avait pas changé d’avis, ou l’y encourager fortement. Peu de temps après qu’il a tenu tête lors d’un énième entretien avec Xavier Rodriguez, le PDG de Jarnias, une faute grave lui était signifiée : avoir fait reposer tout le poids de son corps sur l’édifice encore branlant. Fait que Jules contesta immédiatement. Arc-boutée, l’entreprise le mettait à pied, puis au bout d’un mois le licenciait.
Pour ce préjudice, Jules réclamait un peu plus de 10 000 euros de rappels de salaire et d’indemnités. Dans son jugement, le conseil de prud’hommes écrit : « la SAS JARNIAS TRAVAUX SPÉCIAUX ne fait qu’affirmer que le salarié n’a pas respecté les mesures de sécurité en matière de tension de corde et de pression de son poids sur les gerbes sans apporter le moindre élément ». En conséquence, le conseil juge abusif ce licenciement, car dépourvu de cause réelle et sérieuse. Au centime près, Jarnias est donc condamné à verser à Jules les sommes demandées à ce titre.
DÈS 8h30 : RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN à Fanny et Fred
au Pôle social du tribunal Judiciaire de Reims (place Myron Herrick)
En mars 2012, Arthur Bertelli et Vincent Dequin perdaient la vie ensevelis sous des tonnes de sucre au fond d’un silo de l’usine Cristal Union à Bazancourt, dans la Marne. Près de 12 ans plus tard, l’interminable parcours judiciaire n’est toujours pas clôturé. Ce jour-là, ce sera le volet civil, avec la demande de reconnaissance de la faute inexcusable de la chaîne d’employeurs ayant envoyé ces cordistes à la mort. Fanny était la compagne de Vincent. Fred est un rescapé de l’accident. Au côté d’Arthur et Vincent, il était aussi au fond du silo et s’en est sorti in-extremis. Après avoir été condamnées pour homicides involontaires par la Cour d’appel de Reims, les sociétés Cristal Union et Carrard Services seront jugées au côté de la société SETT intérim qui était l’employeur direct des cordistes.
——————————————————— Toutes les infos sur l’accident et les suites judiciaires à lire ici : https://cordistesencolere.fr/dans-la-presse/accidents-de-travail/arthur-vincent-2012/