CAGNOTTE de soutien pour Karine

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Tout part d’un appel poignant sur Facebook.

Cet appel poignant, c’est Karine qui le lance.
Un post Facebook en guise de bouteille à la mer.
« A ce moment-là, j’avais l’impression d’être seule sur un petit radeau, perdue au milieu de l’océan ».
L’image est juste. Un océan de solitude, d’abandon, de démarches administratives.
Néanmoins, du fond de son désarroi, Karine a le bon réflexe : se tourner vers les autres. Pour mille qui passent indifférents, un visage quelquefois se tourne.
Les réseaux sociaux ne sont pas qu’un déversoir de haine et de connerie. De temps en temps surnage ce genre de message. Il faut savoir en capter la lumière. En déceler la détresse. En apprécier les mots simples et directs, livrés sans auto-apitoiement.
Le témoignage de Karine met en relief la brutalité de la société. Son indifférence aux malheurs qu’elle engendre elle-même.
Mais la solidarité est passée par là. En retour, Karine a reçu de nombreux messages de soutien, d’encouragement. « Le jour où j’ai envoyé ce post, je me sentais très seule et désespérée et j’ai envoyé ce petit mot, vraiment comme une bouteille à la mer. Très vite, j’ai été surprise par le nombre de réactions et de réponses… »
D’anciens collègues et amis se sont manifestés. « Au passage, ça m’a permis de retrouver le contact avec deux amis, Sophie et aussi Pascal, avec qui je n’avais pas parlé depuis longtemps… Ce qui m’a fait beaucoup de bien aussi. »
Une bouffée d’air pour elle.
« J’étais vraiment loin d’imaginer tout ça, lorsque j’ai envoyé ma bouteille à la mer! Aujourd’hui, je me sens moins seule et je retrouve de l’espoir. »
Aujourd’hui elle n’est plus seule, c’est vrai.
« Et puis j’ai contacté l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires. Et là, à ma grande surprise, j’ai trouvé des personnes, qui ont vraiment été à l’écoute. Il m’ont immédiatement apporté une aide précieuse et vont m’accompagner et me conseiller dans mes démarches. »

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Les démarches ont quelque peu avancé depuis.

Le 27 mai, un membre du collectif l’a accompagnée voir l’ancien médecin-conseil de la Sécurité Sociale qui épaule régulièrement l’association. Malheureusement, son pronostic administratif n’a pas du tout été encourageant.
Selon lui, les discopathies cervicales n’étant pas au stade d’hernies, la pathologie ne rentre pas dans les « tableaux » de reconnaissance des maladies professionnelles par la sécu. Dans ces cas, il existe alors une voie de recours pour faire reconnaître les pathologies hors tableaux. Mais selon le médecin, le taux d’IPP (incapacité permanente) de Karine est loin des 20% minimum pour avoir accès à cette voie de recours. L’IPP de Karine serait de moins de 10% selon lui.
Depuis, son pronostic s’est vu confirmé, Karine a reçu une réponse défavorable de la Sécu indiquant que sa pathologie est hors tableaux et son taux d’IPP inférieur à 20%…
Un conseiller Pôle emploi, lui aussi proche de l’association, confirme que si son statut de travailleuse handicapée est reconnu, Karine pourra prétendre à toucher 90 % de son ancien salaire pendant qu’elle suivra sa formation de reconversion. Et ce quelque soit la durée de la ou les formations.
Malgré tout, le médecin a conseillé à Karine de faire une demande de reconnaissance de son statut de travailleuse handicapée. Ce statut lui donnera accès à des bilans d’orientation professionnelle et éventuellement des financements de formations. Selon lui, cette demande va être acceptée.

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Visite médicale du travail : un parcours de combattante

Or, cette requête serait bien facilitée par l’appui d’un avis de la médecine du travail. Et seul son employeur peut faire passer à Karine cette visite. Son employeur, une boite d’intérim dans laquelle elle a fidèlement travaillé de 2014 à fin 2021, ne semble pas empressé d’accéder à cette modeste sollicitation. « J’avais demandé à mon agence intérim de me permettre de voir un médecin du travail pour faire un bilan et éventuellement avoir une reconnaissance de maladie professionnelle. Ils ont complètement ignoré ma demande et depuis m’ont laissé tomber. »

Le simple devoir d’humanité devrait commander. Et la responsable de la boite d’intérim aurait dû prendre ce rendez-vous sans délai. Sans barguigner.
Trop souvent, les beaux discours de façade s’effacent au profit de tergiversation mesquines, d’atermoiements aux conséquences douloureuses.
L’incompréhension de Karine amplifie son mal-être. Qu’a-t-elle fait, ou ne pas fait, pour générer cette réserve ? Elle a travaillé pendant 8 ans pour ces personnes. Qui aujourd’hui lui tournent le dos.
Quand on pense que l’avenir de Karine tient peut-être à une simple visite médicale à 50 euros…
Là encore, l’association fait l’interface. Cette visite aura lieu ou un système D sera trouvé.
Mais quel déploiement d’énergie, que de temps perdu pour une simple formalité.

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La situation doucement se débloque. Doucement.
Mais l’urgent du quotidien ?

La situation doucement se débloque. Les démarches avancent. L’espoir renaît.
Toutefois, le problème immédiat de Karine reste prégnant.
Une fois ses maigres allocations chômage englouties dans son loyer, comment faire pour survivre ? Pour assurer les inévitables dépenses de base ?
Si la demande d’APL auprès de la CAF a été relancée, la réponse mettra environ 3 mois à arriver.
En attendant, la vie ne s’arrête pas. Les factures continuent de tomber avec la régularité d’un métronome. Le frigo reste à remplir.
L’association a bien entendu paré au plus pressé, financièrement parlant. Mais ses fonds ne sont pas sans fond.
La colère donne de la force.
Mais c’est la solidarité qui va permettre à Karine de ne pas sombrer pendant cette période de transition, où elle se reconstruit, se projette de nouveau.

Pour ce, une cagnotte a été mise en place :

https://www.helloasso.com/associations/cordistes-en-colere-cordistes-solidaires/collectes/cagnotte-pour-karine

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Une cagnotte pour Karine ?

Reprenant confiance dans les autres, Karine a repris confiance en elle. Et du coup s’est remise à dessiner. A créer.
Au plus profond de sa douleur, elle ne le pouvait plus. Même cet échappatoire lui était interdit.
Son cerveau restait bloqué, braqué sur ses problèmes, submergé par les questionnements. Sa main paralysée. Inerte et impuissante.
Aujourd’hui Karine forme des projets artistiques. Envisage de nouveau l’avenir. Son avenir, au-delà de la simple subsistance.
Après en avoir fermé beaucoup, son bouleversement professionnel lui ouvre de nouvelles portes. Et si on faisait en sorte que le malheur qui l’a frappée se transforme en opportunité ?

Elle mérite de s’offrir une nouvelle vie Karine.
Il faut juste qu’on l’aide un peu.

 

 

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