






Ces 18 et 19 janvier 2025, c’était les rencontres annuelles des ouvrières et ouvriers cordistes à Lille.
Vous avez raté ça ?
Quelle tristesse pour vous !
Mais vu qu’on est sympas, on vous partage quand même un petit aperçu de tout ça.
Samedi, c’était assemblée générale avec retours sur les actions menées en 2024. Puis des échanges sur les luttes et rapports de force en cours pour obtenir des évolutions réglementaires renforçant toujours plus la sécurité au travail face aux appétences et pressions économiques. Des évolutions réglementaires, pour une supervision des travaux effective et efficace sur chaque chantier. Pour toujours plus de montées en compétences. Pour une réelle existence juridique, administrative et statistique du métier de cordiste. Pour une meilleure compilation des données d’accidents de travail. Pour la définition de vraies recommandations sur les travaux en silos et en milieux naturels… Des échanges aussi, pour tenter de rendre toujours plus efficaces et réactifs nos outils de solidarité, de lutte et d’accompagnement du quotidien aux côtés de nos collègues et leurs proches, quand les drames toujours trop nombreux continuent de se produire. Cette année, sera aussi l’occasion de renforcer à nouveau les liens et la fluidité de fonctionnement entre l’association et le syndicat Solidarité cordistes. Décision est notamment prise que chaque adhérent du syndicat reçoive dans un même temps une adhésion à l’association. Les deux structures fonctionnant de façon conjointe comme une seule et même organisation.

Samedi soir, c’était aussi l’occasion de tirer enseignement des luttes ouvrières du passé. En 1974, 42 mineurs perdent la vie suite à un coup de grisou au fond de la mine de Liévin. La justice officielle bâcle le procès pénal et condamne un seul ingénieur, qui sert de fusible à toute la compagnie houillère, alors gérée par l’État. Lucien, du collectif Lievin 74 venu pour l’occasion, nous a ensuite raconté le combat mené en parallèle avec l’organisation d’un tribunal populaire, qui mènera sa propre enquête et mettra à jour les responsabilités et raisons structurelles ayant mené au drame. Mais aussi et surtout, le combat contre deux idées fortes construites et défendues alors par le patronat. Le mythe du mineur-héros de la nation prêt, à ce titre, à accepter tous les dangers. Et l’idée que de telles catastrophes seraient le fruit d’une fatalité immuable et vengeresse. Des combats qui nous font écho aujourd’hui avec l’idée, dangereuse par certains aspects, de « métier passion ». Écho aussi, avec l’idée d’accidents qui seraient toujours la faute d’erreur humaine, individuelle et non structurelle. Sans compter les éboulement rocheux, qui bien que faisant l’objet de toutes les attentions pour protéger les routes et autres infrastructures, seraient une fatalité, un risque à accepter pour les cordistes qui y sont exposés.











Dimanche matin, rendez-vous était ensuite donné à la salle d’escalade Arkose Lille. Au programme, démo d’un sauvetage avec convoyage d’une victime sur cordes tendues, suivie de révision des techniques plus classiques de sauvetages sur cordes avec évacuation vers le bas, « décrollage », passage de nœud à la descente,… Le tout, organisé (comme à chaque fois) d’une main de maître par les collègues de la team AFAST – Association Flandres-Artois Secours Technique qu’on remercie encore et encore.
N’oublions jamais que ces techniques doivent pouvoir être mises en œuvre sur tous les chantiers et relèvent de la responsabilité de l’employeur. Un sauvetage doit impérativement être anticipé et faire l’objet de procédures formalisées, adaptées à chaque intervention et testées avant le début des travaux. Les employeurs ont pour obligation d’assurer un recyclage régulier des formations, et une présence sur chaque chantier de personnes compétentes pour mettre en œuvre ces procédures de sauvetage et assurer leur supervision. Dans ce contexte dégradé, et face aux manquements flagrants de nos patrons, auto-organisons notre sécurité, mais en aucune manière leurs décharges de responsabilités !
Et la suite?
Dimanche aprem, on se quitte plus déters que jamais à ne rien lâcher et continuer à s’organiser pour toujours plus de lutte et de solidarité.
Pour sûr, pendant l’année 2025 il va s’en passer des choses !
Vous voulez savoir quoi et y prendre part ?
Rejoignez l’équipe dans l’association !
Et sinon, dès maintenant vous pouvez bloquer les 17 et 18 janvier 2026.
L’année prochaine, on remettra le couvert, mais cette fois pour les rencontres on quittera la douce bruine lilloise pour le tendre soleil marseillais.
2026, c’est Marseille bébé !
PS : à la fin du week-end on reçoit des photos d’une magnifique banderole déployée sur un pont lillois. Des cordistes qui ont lié l’utile à l’agréable ?

