Le mardi 30 avril à 16h30, l’ensemble des cordistes sont convoqués par un responsable de la société Altitude Services sur les Chantiers de l’Atlantique. Pendant près de 20 minutes, il fait part d’un « message de la direction » suite au « petit mouvement de contestation fort désagréable ». En introduction, il prévient les cordistes que ce ne sera pas une discussion : Il va parler et qu’il va donc falloir l’écouter. Le ton est donné.
Il rappelle que les IGD ne sont en rien une obligation, la direction aurait en réalité fait un « cadeau » aux cordistes en leur accordant le paiement de ces deux IGD. Pourtant, la convention collective du bâtiment est claire, l’article 8.23 y stipule : « Le remboursement des dépenses définies à l’article 8.22 [indemnité de grand déplacement] est obligatoire pour tous les jours de la semaine, ouvrables ou non, pendant lesquels l’ouvrier reste à la disposition de son employeur sur les lieux du déplacement. »
Pour la plupart des collègues cordistes, leur lieu de résidence se trouve à plusieurs heures de routes et donc il est impossible de faire le trajet aller retour en une journée. La plupart d’entre eux ont alors été contraints de rester sur place.
Au cours de sa « causerie », il rapporte que la direction a été très fortement froissée par l’envoi du mail de l’association. Se montrant ensuite menaçant, il précise que la direction se renseignerait pour durcir les règles des IGD, en demandant par exemple des justificatifs liés au déplacement (plusieurs jurisprudences interdisent cette pratique : Cass. Soc. N°13-12.118 du 13/11/2014 et n°05-44795 du 24/01/2007).
Pour finir, c’est aux auteurs du mail qu’il s’en prend. Ces personnes qui n’ont pas « eu les couilles » de signer de leur propre nom, il attend qu’elles se présentent à son bureau. Pour rappel, ce mail si décrié, n’était rien autre qu’une confirmation par écrit d’un accord oral obtenu la veille (le mail se trouve ici).
Pour nombre de cordistes sommé.es ce jour-là d’« écouter », cette causerie qui n’en était pas une, a une fois de plus montré le mépris que les responsables ont envers les salarié.es intérimaires. Il n’a pas été possible d’aborder les questions liées au manque de matériel ou de sécurité au travail. Si cette réunion voulait déstabiliser et rompre les liens de confiances qu’il existe entre les travailleurs et travailleuses sur cordes qui ont décidé le lundi 29 avril de ne pas se laisser faire, cela a eu l’effet inverse. Les collègues sont sortis déterminé.es pour porter de nouvelles revendications sur les conditions de travail, de sécurité et de rémunération.
La suite au prochain épisode.