Récit de l’accident de travail d’un cordiste chez Carrard Services en 2010.
L’accident a eu lieu sur le site de la minoterie Rémoise Euromill.
Xavier finit de rouler posément sa cigarette. L’allume, et souffle la fumée l’air pensif.
Son regard tombe sur la petite boîte en plastique oblongue, posée sur la table basse du salon.
« Ça, c’est mes médocs. 5 le matin, 6 le midi, 4 le soir. Tous les jours. C’est pour ma psychose paranoïaque. J’ai des hallucinations visuelles et auditives… »
Le pilulier est le même que celui des personnes âgées, bourrées de médicaments. On le prépare d’avance, et le moment voulu, suffit d’ouvrir l’un des petits couvercles sur lequel est imprimé « matin », « midi », ou « soir », et d’avaler le contenu. Par automatisme.
Xavier a 43 ans.
Ça fait 10 ans pile-poil qu’il se gave de molécules. 10 ans qu’il ne travaille plus. Qu’il n’a plus d’activités sociales, ou physiques. LIRE la suite







Le 6 décembre, le verdict est tombé : 10 000 euros d’amende avec sursis pour l’entreprise de travaux en hauteur ETH. Elle employait Quentin Zaraoui-Bruat, un cordiste de 21 ans décédé,en juin 2017, dans un silo de la distillerie Cristanol dans la Marne. Un « mort du travail et de la précarité » pour Éric Louis et Grégory Molina. Entretien avec ces deux ex-cordistes, co-fondateurs de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires.

