FICHE RÉGLEMENTATION – Cartouches pyrotechniques P2

Les cartouches pyrotechniques de catégorie P2 sont couramment utilisées sur les chantiers du BTP pour fragmenter des blocs de roche ou de béton. Contrairement aux idées reçues, ce matériel peut comporter de graves dangers. Bien que déflagrant et non détonnant, il s’agit d’explosif.

Heurtés par des éclats de roches, au moins deux travailleurs cordistes ont été victimes d’accident dans le cadre de l’utilisation de ces cartouches. Le premier a coûté la vie à Régis en août 2018. Le deuxième a gravement blessé Kévin en septembre 2021.

Réagissant en urgence au vu de ces graves accident, tout deux visiblement causés par des lacunes en termes de formation, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires a publié en octobre dernier une première alerte sécurité pour rappeler les principales obligations réglementaires encadrant l’utilisation de ce matériel pyrotechnique.

Dont notamment, l’obligation de formation par un centre agréé par le ministère de la transition écologique.

Après un travail de recherche plus poussé, et des relectures faites par l’INERIS et les centres de formation agréés, nous publions la fiche ci-dessous, plus complète et détaillée sur la réglementation encadrant les articles pyrotechniques de catégorie P2.

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𝗕𝗘𝗟𝗚𝗜𝗤𝗨𝗘 – 𝗚𝗿𝗮𝘃𝗲 𝗮𝗰𝗰𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻 𝘀𝗶𝗹𝗼

Un cordiste perd la vie
enseveli sous de la matière toxique

C’est un triste air de déjà vu que l’on découvre aujourd’hui dans la presse belge. Un jeune cordiste de 26 ans est décédé enseveli dans un silo d’hydroxyde de zinc de l’usine Hydrométal à Engis.

Selon la presse, Il travaillait pour une société externe de cordistes basée à Chaudfontaine et spécialisée dans les exercices de nettoyage.

Les explications diffusées dans la presse ne permettent pas encore de comprendre précisément les circonstances de l’accident.

Toutes nos pensées vont ce soir à sa famille et ses collègues. . .

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Lire les deux articles parus aujourd’hui :

> lacapitale.sudinfo.be
> www.rtl.be

PARIS – CORDISTES, RENCONTRE ET DISCUSSIONS

Quoi de mieux qu’une réunion cordistes pour bien démarrer l’année ?
Tu habites dans la région Parisienne, tu y bosses le temps d’un chantier, ou tu y es juste de passage, viens faire un tour !
Ce sera l’occasion d’échanger sur les éventuels problèmes qu’on rencontre les uns, les autres sur les chantiers.
On en profitera aussi pour échanger sur les dernières actions de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires. Faire le bilan de ce qui a fonctionné, ce qui est encore en cours, ce qui pose débat… Mais surtout, ce sera l’occasion d’imaginer la suite ensemble !

Et pourquoi pas un groupe local de cordistes ?
L’Île de France c’est LE coin en France où se concentrent le plus de chantiers sur cordes à l’année. Certains d’entre nous y vivent, et beaucoup d’autres viennent de loin pour y travailler le temps d’un chantier, d’une mission ou d’une saison. Parfois on s’y croise, mais souvent on reste paradoxalement presque autant isolé que n’importe où ailleurs.

Pourtant, un tel nombre de cordistes au mètre carré est une force.
Pourquoi rester seul en cas de conflit avec notre employeur alors que de nombreux collègues se trouvent souvent à peine à deux ou trois stations métro ?

Créer un groupe local de travailleurs cordistes, permettrait de tisser un réseau de solidarité au plus près de là où l’on bosse, de nous filer des conseils, de nous serrer les coudes en cas de besoin… Un groupe qui permettrait de réagir collectivement en cas de litige avec un employeur. Un groupe que permettrait de faire valoir les droits et intérêts des cordistes salariés, intérimaires et indépendants.

RDV donc JEUDI 13 JANVIER à 19h ! 

Avec au programme, projection du reportage sur l’accident de Régis à la CAN, rencontres, débat, stand de l’association avec notamment des livres d’Éric Louis.

Ça se passera au :
EL ZOKALO Bar
( 49 rue Pixérécourt, PARIS 20ème)

CONVENTION D’ASSISTANCE JURIDIQUE pour la défense de nos droits 


L’association Cordistes en colère, cordistes solidaires existe depuis maintenant trois ans. Trois années au cours desquelles des cordistes et des proches de cordistes se sont regroupés pour, entre autres :

      • venir en aide à celles et ceux qui sont confrontés aux démarches et procédures qui suivent des accidents du travail ;
      • renseigner au quotidien les collègues qui nous sollicitent sur des questions de droit du travail ;
      • s’épauler en cas de conflit avec un employeur (des tractations à chaud jusqu’aux contestations devant les prud’hommes) ;
      • décrypter nos droits, sujet par sujet, en publiant des fiches thématiques (fourniture des EPI, IGD, temps de trajet, droit de retrait, intempéries, heures de nuit…).

Depuis trois ans, l’association le fait, partie de rien, sans formation ou compétence particulière, en fouillant pendant des heures et des heures dans la réglementation, en trouvant ponctuellement des coups de main plus expérimentés à gauche à droite.
Mais, face aux nombreux besoins que l’on rencontre tous au quotidien, nos vaillantes mais maigres compétences juridiques s’avèrent souvent insuffisantes.

Depuis début septembre, on a donc fait le choix de se doter d’un service de conseil juridique auprès d’un cabinet d’avocats spécialisé en droit du travail. C’est donc une convention annuelle d’assistance juridique qui a été souscrite avec le cabinet JDS avocats.

Cette convention donne droit à :

      • des conseils illimités sur des points généraux de droit du travail ou sur des problématiques spécifiques rencontrées par des membres de l’association ;
      • la relecture des fiches pratiques publiées par l’association sur tel ou tel point de droit ;
      • la gratuité d’un premier RDV d’orientation pour les membres de l’asso qui envisagent d’engager une procédure aux prud’hommes, ou autre ;
      • des honoraires préférentiels pour les membres de l’asso qui font appel au cabinet pour les représenter devant un tribunal ;
      • l’accès à une veille juridique, économique, sociale et en santé au travail à travers des newsletters et des conférences du cabinet JDS.

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Une dizaine de membres de l’association sont disponibles et désignés comme référents pour poser vos questions au cabinet.

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La souscription à cette convention représente un investissement financier important pour l’association.
Nous sommes persuadés que cette arme supplémentaire nous renforcera toutes et tous dans la défense de nos droits et viendra en soutien de nombreux travailleurs.

Déjà, depuis septembre, plusieurs points complexes de droit ont été éclaircis grâce aux conseils du cabinet JDS (majoration des heures de nuit, confort et décence minimale pour un logement de fonction…). Plusieurs collègues ont aussi bénéficié de RDV d’orientation et ont fait appel au cabinet pour être défendus devant le conseil des prud’hommes.
Cette assistance juridique nous apparaît aujourd’hui indispensable pour faire face au grand nombre de conflits qui sont soumis à notre examen.

Pour autant, le renouvellement de cet engagement pour les années futures reste lié à l’état de notre trésorerie. Trésorerie qui ne doit en aucun cas être entièrement destinée à cette convention, pour pouvoir continuer à jouer son rôle de caisse de solidarité en cas de coup dur pour l’un ou l’une d’entre nous (frais de justice, soutien en cas d’accident…). Et trésorerie elle-même en grande partie dépendante du nombre de nos adhérents.

Vous l’aurez compris, plus nous serons nombreux, plus nous serons à même de renouveler cette convention et de pérenniser cet outil de défense des travailleurs cordistes.

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Alors, si vous hésitiez encore à adhérer, n’hésitez plus !

ADHÉRER à l’association

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Et, à la place ou en plus de votre adhésion, vous pouvez aussi faire un simple don :

FAIRE UN DON à l’association

ARTHUR et VINCENT – Pas de pourvoi en cassation : Cristal Union et Carrard Services définitivement condamnées

Le 30 novembre, nous apprenons que ni Cristal Union, ni Carrard Services ne se sont pourvus en cassation.
Les peines prononcées par la Cour d’appel de Reims mercredi dernier sont donc officiellement définitives !
Voilà enfin le volet pénal de cette affaire qui se clôture, près de 10 ans après le drame…

Reste maintenant les audiences devant le pôle social pour la reconnaissance de la faute inexcusable des entreprises devant les juridictions civiles.
Pour ces échéances encore, nous seront aux côtés de Frédéric et des proches d’Arthur et Vincent.

Toutes nos pensées vont vers elles et eux, après tant d’années d’attente, de combats, de douleur et de déceptions avec un jugement final en demie teinte.

Que leurs combats tracent la route d’une profession unie, solidaire et combative, pour faire obstacle aux logiques de rendement et pour que plus personne ne puisse perdre sa vie en tentant de la gagner…


Ci-dessous un article paru dans Le Monde, le 1er décembre 2021
par Aline Leclerc

DÉLIBÉRÉ – Décès d’Arthur et Vincent : Cristal Union et Carrard condamnés en appel

Le 21 septembre 2021, s’était tenu à Reims le procès en appel de l’accident du travail qui avait coûté la vie en mars 2012 à Arthur Bertelli et Vincent Dequin. Tous deux ensevelis sous des tonnes de sucre dans un silo de l’usine Cristal Union à Bazancourt.
Cet après-midi (mercredi 24 novembre), le délibéré a été rendu.

Peines en partie confirmées :
Cristal Union et Carrard Services sont de nouveau reconnues coupables d’homicide involontaire et chacune condamnées à 100 000€ d’amende.
Les peines sont confirmés pour Michel Mangion, le chef d’établissement de Cristal Union, avec 6 mois de prison avec sursis et 15 000€ d’amende.

Une partie des peines amoindries :
Contrairement au jugement de première instance,
David Duval, chef d’établissement de Carrard est relaxé.
La mise sous surveillance judiciaire des deux sociétés pendant 2 ans, et l’obligation de d’affichage et de publication des peines prononcées par le tribunal correctionnel en mars 2019 sont abandonnées.

L’abandon de la mise sous surveillance judiciaire des entreprises est donc la grande déception de ce rendu. Il s’agissait de la peine qui aurait eu le plus de sens pour assurer la protection de la santé et de la sécurité des ouvriers travaillant sur les sites de ces sociétés. D’autant plus au regard des nombreux accidents graves et mortels qui continuent de se produire au sein des usines Cristal Union .

Reste donc, presque uniquement les amendes pénales de 100 000€ .
Que signifie une telle somme pour des groupes comme Cristal Union et Atalian (à qui appartient Carrard Services) qui pèsent chacun plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel ?

Les condamnés ont 5 jours pour se pourvoir en cassation…


REVUE DE PRESSE

Accident du travail : Cristal Union et Carrard Services condamnés
Le Monde, 01/12/2021

Cordistes décédés dans un silo :
Cristal Union et Carrard Services condamnées

L’Union, 24/11/2021

Reims : Cristal Union et Carrard services condamnés à 100 000€ d’amende suite à la mort de deux cordistes dans un silo en 2012
France 3 Champagne, 24/11/2021

 » La vie ne tient qu’à un fil quand on est accroché à une corde »
Radio Parleur, Twiter, 24/11/2021

La colère est dans la rue / Contre matinale #41
Le Média,  24/11/2021

PRESSE : Le dernier chantier de Régis, cordiste, mort sur le coup

DOCUMENTAIRE VIDÉO

« Régis, mort au travail : la situation dramatique des cordistes« ,
le documentaire de France Timmermans et Franck Dépretz,
19 min., Blast, le 17/11/2021


ARTICLE / ENQUÊTE

Le dernier chantier de Régis, cordiste, mort sur le coup
Par Franck Dépretz, journaliste indépendant,
publié le 17/11/2021 sur BLAST

Régis Brugière de Barante était un cordiste chevronné, mais la mission qui lui a coûté la vie le 27 août 2018 n’avait rien à voir avec les travaux sur cordes. « Pionnière » dans ce domaine, son entreprise l’avait envoyé fragmenter des roches avec des cartouches pyrotechniques sans qu’il n’ait reçu la formation obligatoire pour les manipuler. Pas suffisamment à distance de l’explosion, un éclat de roche fatal l’a frappé à la tête. Ce jeune papa de 38 ans a rejoint la longue liste – pour une si petite profession – des 26 cordistes morts au travail, recensés depuis 2006 par l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires. Troisième volet de notre enquête sur les cordistes, une profession hautement mortelle.

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VIDÉO – Émission ARRÊT SUR IMAGES

« Un gamin qui meurt au fond d’un silo, personne n’en parle »

L’invisibilité des accidents du travail dans les médias
Arrêt sur Images, 27 octobre 2021

Un livreur Uber circulant à scooter meurt percuté par un conducteur qui a pris la fuite, lundi 25 octobre à Lille, rapporte « La Voix du Nord ». La même journée, c’est un intérimaire de 18 ans qui décède dans un abattoir à Lanfains, dans les Côtes-d’Armor : il s’est retrouvé coincé sous une cuve contenant des centaines de kilos de poulets, selon « Ouest France ». Samedi 23 octobre, un ouvrier de 28 ans meurt sur le chantier d’un immeuble en construction à Pleurtuit, en Ille-et-Vilaine : la dalle en béton d’un balcon s’est effondrée sur lui, selon France Bleu Armorique. En l’espace de trois jours seulement, ces travailleurs sont morts dans l’exercice de leur activité professionnelle. Mais il y a de grandes chances que vous n’en ayez pas entendu parler. Les accidents du travail sont ignorés dans les médias, ou alors abordés en quelques lignes, souvent dans la seule presse locale. Pourquoi une telle invisibilité ? Pour y répondre, trois invités : Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), ancien ouvrier chez Ford à Blanquefort, candidat NPA à l’élection présidentielle de 2022 ; Véronique Daubas-Letourneux, sociologue du travail, enseignante à l’École des Hautes études en santé publique et spécialiste des questions de santé au travail ; et Éric Louis, ancien cordiste, cofondateur de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, fondée à la suite de la mort d’un de ses collègues, Quentin Zaraoui-Bruat, en juin 2017, enseveli dans un silo de céréales. […]

Lire la suite sur le site d’Arrêt sur Images

Source : Arrêt sur Images


À lire aussi : «Le sujet des accidents du travail est invisibilisé», Interview de Véronique Daubas-Letourneux autrice du livre « Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles », Médiapart, le 27/10/2021

 

PRESSE – Interview de l’autrice du livre « Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles »

Article paru sur Médiapart le 27 octobre 2021

La sociologue Véronique Daubas-Letourneux : «Le sujet des accidents du travail est invisibilisé»

Alors que quatorze décès surviennent chaque semaine rien que dans le privé, la chercheuse Véronique Daubas-Letourneux interroge l’absence de données complètes sur les accidents du travail en France.

Le lundi 25 octobre, un intérimaire est mort dans un abattoir de Lanfains, dans les Côtes d’Armor, écrasé sous 500 kilos de volaille. Il avait 18 ans. Trois semaines plus tôt, c’est Harouna Samaté, un apprenti de 17 ans, tout juste engagé dans un CAP plomberie, qui a perdu la vie après une chute sur un chantier de BTP où il travaillait, à Villefranche-de-Lonchat (Dordogne).

Un observateur distrait qui se fierait à l’écho médiatique – presque inexistant – de tels drames conclurait facilement que mourir au travail est très rare en France. Il se tromperait lourdement.

Chaque semaine, dans le seul secteur privé, qui couvre environ 85 % de la population, on dénombre en moyenne pas moins de quatorze accidents du travail mortels. Et plus de 12 500 accidents nécessitant au moins un jour d’arrêt. Tous les huit jours, plus de 650 personnes subissent des blessures dont ils garderont des séquelles.

Ces accidents sont passés presque totalement sous silence, mis à part des initiatives personnelles, comme le décompte effectué par le professeur d’histoire-géographie Matthieu Lépine, et de rares articles de presse (par exemple sur Mediapart, ici ou ).

La sociologue Véronique Daubas-Letourneux, enseignante-chercheuse à l’École des hautes études en santé publique, questionne les ressorts de cette invisibilité dans un livre passionnant pubié en septembre dernier, Accidents du travail – Des morts et des blessés invisibles (Bayard).

Tout son mérite est d’aller au-delà des chiffres et de scruter ce que révèlent ces événements : inégalités, rapports d’exploitation, travail qui s’intensifie en continu… « Les accidents du travail sont dus au travail », résume la chercheuse dans une formule limpide.

Mediapart : Comment expliquer que les accidents du travail restent largement invisibles, dans le débat public mais aussi dans les statistiques ? LIRE LA SUITE