RÉUNION entre la DGT, l’association et le SYSOCO : compte-rendu

Le 19 mars 2021, des représentants de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires (CCCS) et du Syndicat Solidarité Cordistes (SYSOCO) se sont réunis avec des membres de la DGT (Direction Générale du travail, service du Ministère du travail).

Plusieurs problématiques concernant la profession de cordiste ont été abordé.

Ci-dessous une synthèse des éléments clés qui en sont ressortis :

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Procès des cordistes ensevelis : le déni assumé des prévenus

Le 13 mars 2012, Arthur Bertelli, 23 ans et Vincent Dequin, 33 ans, cordistes, meurent ensevelis sous des tonnes de sucre au fond d’un silo appartenant au géant du sucre Cristal Union (marques Daddy, Erstein) à Bazancourt, dans la Marne.
Le 1er mars 2019, la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Reims rendait son jugement.
Cristal Union et Carrard Services, son prestataire, sont condamnés chacun à 100 000 euros d’amende et deux ans de mise sous surveillance judiciaire. Ainsi que l’affichage et la publication de la sanction.
Michel Mangion et David Duval, les chefs d’établissement au moment du drame, écopent de 6 mois de prison avec sursis et de 15 000 euros d’amende.

Les 4 prévenus feront appel de ce jugement, appel donnant lieu à une nouvelle audience ce 21 septembre 2021.

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11 heures. Il y a du monde devant la cour d’appel de Reims ce 21 septembre 2021. Même si l’audience ne commence qu’à 14 heures, c’est l’effervescence.

Une large banderole se déploie sur les grilles attenantes au bâtiment : « Pour ARTHUR, VINCENT et QUENTIN. TUÉS AU TRAVAIL CHEZ CRISTAL-UNION pour tous les collègues aux vies détruites par leur profits. PLUS JAMAIS CA! »

La même qu’à l’occasion de l’audience en première instance, en janvier 2019, devant le tribunal judiciaire en centre-ville. LIRE LA SUITE

Chez Cristal Union, la mort qui rôde dans les silos est une salope

CORDISTES MORTS ÉTOUFFÉS SOUS LE SUCRE :
Comment le respect d’une réglementation en vigueur depuis 1956 (!) et «un minimum d’anticipation» auraient pu éviter un drame, puis neuf ans de cauchemars aux proches des victimes.

Crédit photo :  Arakné Travaux d’accès difficiles

13 mars 2012. À Bazancourt, dans la Marne, quatre cordistes descendent au fond d’un silo de cinquante-quatre mètres de haut. Sous leurs pieds, dix à quinze mètres de sucre. Deux hommes seulement remonteront vivants. La formation d’un cratère dans la masse de matière instable sur laquelle ils travaillaient ensevelira leurs deux collègues, inexorablement, sous des milliers de tonnes de sucre. Arthur Bertelli et Vincent Dequin, 23 et 33 ans, ne reverront jamais le jour.

21 septembre 2021. Le géant sucrier Cristal Union (Daddy, Erstein…) et Carrard Services, son prestataire de nettoyage, seront de nouveau jugés à la cour d’appel du tribunal de Reims après avoir fait appel au terme d’une première audience en janvier 2019. Pour les proches, pour les collègues de ces deux cordistes, le cauchemar se poursuit neuf ans et demi après les faits.

Éric Louis, qui verra son collègue de 21 ans, Quentin, périr dans les mêmes circonstances, dans un silo voisin du même site de Cristal Union cinq ans plus tard, revient avec une précision glaçante sur ce drame qu’un treuil d’évacuation, une paire de talkies-walkies et « un minimum d’organisation et d’anticipation de la part des employeurs » auraient pu éviter.

 

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Un matin de printemps 2012, vers 8 heures, l’équipe de cordistes arrive sur le site de la sucrerie Cristal Union, à Bazancourt.

Il y a là Roger, le chef d’équipe. Mustapha, posté en tant que vigie. Eux resterons en haut. Abdelamid, salarié de Carrard Services, ainsi que Frédéric, Vincent et Arthur, intérimaires, descendront au fond.

Passées les formalités d’accueil en usage, ils se dirigent vers le silo n°4. Commencent à décharger leur matériel, et l’entreposent au rez de chaussée du silo. Les cordes impeccablement lovées, les lourds sacs contenant les harnais, les mousquetons, descendeurs, anti-chutes, anneaux de sangle… Également les pelles, les pioches, les griffes. Ils entassent le tout dans le monte-charge exigu qui transportera aussi les hommes au sommet du cylindre de béton, 54 mètres plus haut. LIRE LA SUITE

DÉLIBÉRÉ – Accident de Quentin : jugement du pôle social de St Brieuc

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Quentin Zaraoui-Bruat est décédé le 21 juin 2017, à Bazancourt, enseveli dans un silo de drêches. Il travaillait comme cordiste au sein d’une des usines du géant du sucre CRISTAL UNION.

Le 26 novembre 2020, le Pôle Social de Saint Brieuc (ancien TASS, Tribunal des Affaires de la Sécurité Sociale), a rendu son jugement visant à déterminer la faute inexcusable de la chaîne d’employeurs dans les circonstances de l’accident de travail ayant coûté la vie à Quentin : agence d’intérim (Cordial / PROMAN), entreprise utilisatrice (ETH) et donneur d’ordre (CRISTAL UNION).

Avant de communiquer sur ce jugement, nous attendions que le délai au cours duquel les employeurs auraient pu faire appel soit écoulé. C’est chose faite. Aucun appel n’a été déposé. La décision de justice est aujourd’hui définitive.

En voici les points essentiels : LIRE LA SUITE

Liste des accidents mortels depuis 2006

Accéder à la liste

Depuis sa création, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, s’est notamment donné pour mission de recenser les accidents mortels qui endeuillent notre profession.

Comme nous l’avons déjà expliqué, l’absence de code APE propre à notre activité implique que les données des accidents dont nous sommes victimes se retrouvent noyées au milieu des différentes branches professionnelle du bâtiment, des travaux publics,… mais aussi du spectacle, du nettoyage, etc.
Ainsi, il n’existe aujourd’hui aucune base de donnée capable de recenser nos accidents, des plus bénins aux plus graves. LIRE LA SUITE

ACCIDENTOLOGIE du SFETH – RÉACTION


Récemment, le SFETH publiait sa restitution des données d’accidentologie des travaux sur cordes pour les années 2018 et 2019.

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Dans cette restitution on découvre une liste des accidents mortels ayant endeuillé notre profession de 2015 à aujourd’hui.
Cette liste est très incomplète.
Trois collègues ayant perdu la vie manquent à l’appel :
……– Farid en 2016
……– Pascal en 2017
……– Régis en 2018
Pourtant, au moins deux d’entre eux sont morts au sein des plus grosses entreprises membres du SFETH.

Au travers du courrier ci-dessous, nous alertons le SFETH sur ces graves oublis.

Lire ici notre LETTRE OUVERTE en réaction à ces données tronquées 

FOURNITURE DES EPI – De l’inertie mais quelques avancées tout de même.

DES AVANCÉES :


Courant août, nous avons appris que la CAN venait de passer commande d’une soixantaine de kits EPI pour équiper ses cordistes intérimaires dès le mois de septembre.

Dans un même temps, des collègues en poste chez SAM-HYDRO (filiale de la société Hydrokarst) ont appris qu’une dizaine de kits seraient bientôt mis à leur dispositions.

La CAN et Hydrokarst (1), deux entreprises historiques. Deux des plus grosses entreprises de travaux sur cordes en France. Deux entreprises membres du SFETH et signataires de la convention des bonnes pratiques de 2018. Hydrokarst dont le PDG est aussi le président du SFETH…
Mais deux entreprises qui persistaient jusqu’alors à nier ouvertement leur obligation en terme de fourniture des EPI pour leur salariés intérimaires.

Même si plus tôt aurait été mieux, nous saluons l’avancée de ces deux entreprises qui font ainsi un pas de plus vers le respect des droits de leur salariés.
Les choses changent et les derniers récalcitrants vont devoir faire des choix…

DES RÉCALCITRANTS :

Ailleurs, nombre de cordistes intérimaires continuent encore aujourd’hui de travailler avec leur propres EPI et en supportent ainsi la charge financière.
Et pour cause, une large majorité d’EU continuent de s’asseoir sur leur obligations…

Cet été, certaines agences d’intérim sont allées jusqu’à conditionner ouvertement leurs offres d’emploi à la fourniture des EPI par les intérimaires ! Lire la suite