ENQUÊTE CONDITIONS DE TRAVAIL : Nord Access et autres filiales du groupe NA

En juin 2024, nous recevions le texte de plusieurs collègues travaillant pour la société Nord Access. Au travers de leurs lignes, ces collègues souhaitaient alerter sur de nombreuses difficultés rencontrées.

Afin de recouper ces informations et les compléter d’éventuelles autres expériences (positives comme négatives), nous lançons une enquête conditions de travail à destination des salariés de la société Nord Access. Mais éventuellement aussi des autres sociétés membres du groupe NA investissement : NAD – Nord Accès Difficile, BTH, Services Voltige et OCO Technical.

Les résultats de cette enquête n’ont pas vocation à être rendus publics.
L’objectif est de dresser un état des lieux qui permettra, nous l’espérons, de contribuer à une amélioration des conditions de travail et de sécurité au sein de ces sociétés.
L’ensemble de ces remontées de terrain seront synthétisées et anonymisées (aucune identité de salarié ne sera transmise) afin de poursuivre des échanges déjà engagés avec la direction du groupe.

Évidement, l’association ne sera que porte parole de ces remontées de terrain.
Nous invitons en priorité les salariés de ces sociétés à se regrouper et à définir eux mêmes et elles mêmes les modalités pour faire valoir leurs éventuelles revendications.

Nous vous invitons donc à nous faire part de votre expériences dans l’une ou l’autre de ces sociétés, notamment sur ces sujets :

● Sécurité
● Préparation des chantiers
● Formation
● Dialogue social et questions RH
● Rémunération
● Indemnisation du travail en déplacement
● Partage des retours incidents et accidents
● Ou tout autre sujet qui vous semblerez important de partager

POUR TRANSMETTRE VOS REMONTÉES DE TERRAINS
ou pour toutes questions relatives à cette enquête, merci d’utiliser ces contacts :

contact@cordistesencolere.fr
ou
06 14 70 89 32

SEXISME ET VIRILISME : Les femmes cordistes ne l’acceptent plus

Cordistes, collègues, camarades,

Sont autant de mots qui s’accordent pareil au féminin et au masculin. Cependant, sur le terrain, nous, cordistes meufs, subissons des inégalités de traitement. À l’instar de nos collègues hommes nous avons une voix à élever et des revendications à faire entendre.

Si nous représentons 2% de la profession, chacune est consciente de l’environnement essentiellement masculin dans lequel elle évolue. Parce que nous sommes doublement exploitées, nous sommes en première ligne dans la lutte pour nos conditions de travail. Soyons uni.es sur les sujets qui touchent tou.te.s les cordistes mais aussi sur nos revendications spécifiques.

Nous soulevons quatre points qui touchent particulièrement les meufs de la corde :

• Les vêtements de travail et les EPI. Cet aspect concerne d’ailleurs toutes les morphologies hors norme. L’équipement c’est la base, notre efficacité et notre sécu en dépendent. Les gants en taille 7 existent, les baudriers taille 0 ou les chaussures en 36 existent. Pourquoi faut-il batailler pour en obtenir, que ce soit auprès des boîtes de corde ou d’intérim, voire les acheter de sa poche ?

Continuer la lecture de « SEXISME ET VIRILISME : Les femmes cordistes ne l’acceptent plus »

GRILLES DE SALAIRES CORDISTES : quels salaire négocier ?

Il y a un minimum fixé par les conventions collectives régionales. Si ton patron te paye moins, tu peux l’attaquer aux prud’hommes et il sera condamné à te payer les rappels de salaire. Mais ce n’est pas parce qu’il y a un minimum légal qu’il faut s’en contenter !
Dans la dernière colonne, on présente les montant qu’on revendique.
À nous de créer un rapport de force collectif en refusant de bosser sous ces montants !
Des équivalences existent aussi pour les CQP TPRN et OTC, nous les publierons prochainement.

—————————————————-
TEXTE PARU DANS LA GAZETTE diffusée au championnat de France des cordistes 2024 à Marseille : https://cordistesencolere.fr/2024/07/03/la-gazette-des-prolos-au-championnat-des-patrons-marseille-2024/

LA GAZETTE DES PROLOS AU CHAMPIONNAT DES PATRONS – Marseille 2024

Jeudi 27 et vendredi 28 juin, s’est tenu le championnat de France cordistes 2024 à Marseille. Même sans stand officiel autorisé, l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires était présente. L’occasion de rencontrer les collègues cordistes présents. L’occasion aussi d’y diffuser les dernières actualités du métier et des luttes en cours. L’occasion encore et toujours de revendiquer le respect de nos droits et de meilleures conditions de travail.

Ci-dessous la Gazette qui y a été diffusé au cours de ces deux jours.

Au sommaire :
– Notre présence pourquoi? Encore et toujours!
– Données sur les accidents
– Évolutions à venir dans les travaux sur cordes
– Sexisme et virilisme dans la corde, les femmes cordistes ne l’acceptent plus
– Vague de révolte sur les chantiers de l’Atlantique
– Deux grèves à Profil, fraîchement racheté par le groupe Jarnias
– Les dernières publications
– Grilles de salaires 2024, quel salaire négocier ?
– Accidents de trajet : des droits à faire valoir

Un championnat de France cordistes sans la parole des cordistes?

« L’objectif, c’est de rassembler l’ensemble des parties prenantes des métiers des travaux sur cordes pour pouvoir parler d’une seule voix dans le cadre de l’évolution réglementaire des travaux sur cordes et que chacun puisse apporter se pierre à l’édifice vers ce que j’appelle « l’hyper-professionnalisation » des métiers sur cordes. »

Luc Boisnard, vice président de France Travaux sur Cordes à l’occasion du Championnat de France cordistes de 2022 à Lyon.

Déjà après le championnat de 2019, l’association s’était vu refuser un stand au motif que « les actions de communication et interventions médiatiques de votre Association visant négativement la profession ainsi que certaines de nos entreprises adhérentes ne cessent de se multiplier ».

Au championnat de 2022, le syndicat solidarité cordistes, seul invité, (et l’association accueillie sur son stand), se voyaient reprocher de « gâcher la fête des cordistes » à cause d’affiches de sensibilisation sur les accidents du travail. Dont un tableau inédit présentant les principales causes des accidents mortels ayant impacté les cordistes. Tirer enseignement des accidents, serait-il contraire à la voie vers « l’hyper-professionnalisme » ?

Pour 2024, c’est désormais le syndicat SYSOCO et l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires qui se voient tous deux refuser un stand.
Pas de table ronde non plus.
Uniquement des conférences.
Pas de débat.

Pourtant en 2022, FTC écrivait « Par respect pour le débat paritaire, nous continuerons de solliciter l’intervention du SYSOCO sur les sujets en lien avec la prévention, la sécurité et les droits des travailleurs dans la profession des travaux sur cordes. »
Désormais, le paritarisme semble aussi avoir quitté les attentions portées par le Championnat de France cordistes.
Les cordistes compétiteurs seront attendus.
Les cordistes s’exprimant sur leurs conditions de travail seront tenus de ne pas s’exprimer.

Bonne fête des cordistes 2024 !

BROCHURE – Exposition non maîtrisée des cordistes sur les chantiers en risques naturels

Exposition non maîtrisée des cordistes sur les chantiers en risques naturels – Radiographie d’une activité hautement accidentogène

Brochure A4,
24 pages, juin 2024


« On connaît les cordistes pour les innombrables images sensationnelles en haut de la tour Eiffel, à la rescousse de la cathédrale Notre-Dame, sur une cheminée industrielle ou au fond d’un silo.
Mais ils peuvent aussi être accrochés à même la roche pour sécuriser des flancs de falaises abruptes.
Aujourd’hui et de plus en plus, on sait que ces images cartes postales cachent un nombre particulièrement élevé d’accidents.
Pour beaucoup, graves, et parfois même mortels…
Mais sait-on que les chantiers de sécurisation de talus et falaises sont ceux qui tuent le plus nos collègues ?
Face aux enjeux économiques et/ou d’accès pour les populations, on peut supposer que tous les moyens sont convoqués pour rouvrir une route ou une voie ferrée fermée à la suite d’un éboulement rocheux.
Mais imagine-t-on que, très souvent, aucune étude, aucun moyen adapté n’ont été mise œuvre pour assurer la sécurité de celles et ceux qui sont envoyés au cœur du danger pour sécuriser ces falaises menaçantes ?

Quand, en 2022, deux de nos collègues (Benjamin et Jérôme) perdaient la vie, emportés par des éboulements rocheux, et que d’autres s’en sortaient gravement blessés, les premières réactions patronales et médiatiques évoquaient alors, par des tournures fatalistes, des accidents « imprévisibles ».

Mais la mort au travail peut-elle être une fatalité à accepter ? »


Au travers de la brochure que nous publions aujourd’hui, nous tentons d’analyser les multiples ressorts à l’origine des trop nombreux accidents de travail qui se produisent sur ces chantiers en milieux naturels.
À la fois activité de niche et secteur en développement, les travaux de sécurisation de falaises et de talus sont de plus en plus en courant dans les départements présentant des reliefs escarpés. Notamment du fait des conséquences du changement climatique.
Longtemps laissée à la charge quasi exclusive des entreprises chargées de la réalisation de ces travaux (travaux sur cordes pour la plupart), la gestion de la sécurité de ces chantiers nécessite pourtant des compétences et des moyens bien spécifiques. Les chutes de pierres et de masses rocheuses y constituant l’un des principaux risques, seuls des moyens et formations adaptés, ainsi que de réelles études géotechniques impliquant maître d’ouvrage, maître d’œuvre, bureaux d’étude, coordination SPS et entreprises de travaux pourraient permettre d’inverser cette lourde accidentologie.
Pourtant aujourd’hui, et sur bien des chantiers, tout repose sur le fragile et hypothétique « pied montagnard » des cordistes. Avoir ou non une connaissance empirique de la montagne devient alors le seul rempart face à la loterie des vies emportées par les éboulements rocheux.

Donneurs d’ordre et employeurs n’hésitant pas à parler de « risques non-maîtrisables » qu’il conviendrait d’accepter au regard du caractère spécifique de ce type de chantiers.
Mais alors, les dispositions du code du travail seraient-elle à géométrie variable selon le caractère d’exception ou non de tel ou tel chantier ?

La brochure qui suit à pour objectif de dresser un premier état de lieux de cette activité hautement accidentogène. Appelant d’autres études plus poussées. Appelant à une réelle prise de conscience et des mesures concrètes de la part des acteurs concernés.

Enfin, cette brochure est aussi pensée comme un outil de sensibilisation à destination de nos collègues cordistes. Notamment au travers des pages 13 à 15 listant les principaux risques en présence, avec des points d’alerte et de nombreuses références documentaires et réglementaires.

Car non, à notre question rhétorique posée plus haut, nous répondons avec force : jamais la mort au travail ne pourra être une fatalité à accepter !

Banderole vue sur une route entre Grenoble et le massif du Vercors, avril 2024

28 mai – Déroulé du procès en diffamation de l’association de cordistes : vers une nullité de la procédure intentée par Jarnias ?

Après un petit pique-nique sous la pluie, nous prenons soin de mettre gourdes, opinel, mousquetons… à la consigne, pour pouvoir entrer dans le tribunal.
Nous sommes 13 cordistes dans la salle d’audience, bien à l’heure pour soutenir notre camarade Éric Louis accusé de diffamation.

En effet, ce mardi 28 mai 2024, à la 17ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, avait lieu l’audience qui faisait suite à la citation directe du chef de diffamation publique envers particulier adressée par la société Jarnias à Éric Louis.
Pour rappel, Éric y était poursuivi (en tant que président de l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires) à la suite d’un article paru sur notre site internet le 23 décembre 2022.

Après quelques délibérés et des formalités sur d’autres dossiers, vient enfin le tour de notre affaire.
Avant d’aborder les questions de fond, nos avocats plaident la nullité de la citation délivrée par la société Jarnias et des poursuites subséquentes.
Maître Joséphine Sennelier fait alors une brillante démonstration des nombreux éléments constituant des atteintes majeures aux droits de la défense dans la citation directe établie par Jarnias et viciant la totalité de procédure. En effet, les règles encadrant le délit de diffamation sont très strictes en France, pour protéger la liberté d’expression. Aux yeux de l’avocate, la citation ne respecte pas ces règles dès lors que sa rédaction crée de nombreuses incertitudes qui ne permettent pas de comprendre précisément l’étendue de la poursuite.

Prenant la suite, la procureure se range à l’avis de notre avocate, et demande elle aussi que soit retenue une nullité totale de la procédure. Elle explique notamment que si en France les règles encadrant le délit de diffamation sont très strictes, c’est notamment pour défendre le droit de presse et la liberté d’expression.

Pour finir, et après les tentatives d’explications de l’avocat de Jarnias, c’est notre deuxième avocat, Maître Emmanuel Tordjman qui complète magistralement le propos de sa consœur.

Les juges se retirent pour délibérer.
À leur retour, ils livrent leur décision. Ils décident qu’en l’état de la procédure, un jugement distinct doit être prononcé sur le moyen de nullité, de telle sorte que nous n’avons pas eu à nous expliquer sur les propos reprochés. Nous n’aurons à le faire que dans l’hypothèse où le Tribunal nous débouterait de notre demande.
Les jugent rendront leur décision le 3 juillet 2024.
Il leur appartient de décider si la nullité doit être prononcée et le cas échéant, si elle porte sur l’entièreté de la citation directe, ou si elle ne s’applique que partiellement, sur quelques points.

Le cœur léger par ce début de victoire, la petite équipe de cordistes sort soudée et déterminée à poursuivre l’indispensable combat pour de meilleures conditions de travail et toujours plus de sécurité sur les chantiers.

28/05 – Parler de nos conditions de travail : de la diffamation ?

Le 23 décembre 2022, nous avons publié un article intitulé «Discrimination à la Tour Eiffel. L’action syndicale a-t-elle sa place sur le chantier de la Tour Eiffel ?»
Un collègue s’était vu éconduire du chantier quelques minutes après avoir été reconnu pour son appartenance syndicale. On l’a raconté.

Trouvant ça diffamatoire, le soir même à 22h32, des avocats de Jarnias nous adressaient un mail de mise en demeure. Nous sommant de retirer notre publication. Nous n’avons évidemment pas cédé à cette injonction en raison de l’intérêt général du sujet traité.

Puis d’autres sujets sont venus enrichir notre actualité, d’autres luttes nous ont mobilisés.

Le 21 mars 2023, un huissier est venu apporter au domicile d’Eric Louis, président de l’association, une assignation en justice. Précisément une «Citation directe devant le tribunal correctionnel de Paris.»
Du lourd. Plus de 200 pages de pièces diverses, d’annexes, de constats d’huissier… D’aucuns auraient dit de vent. Nous ne nous ne le permettrons pas.

L’audience publique aura finalement lieu le mardi 28 mai 2024, à 13h30, devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal judiciaire de Paris.

Quoi qu’en pense Jarnias, de notre côté, on estime avoir exercé un indispensable rôle d’information du public sur un sujet d’intérêt général, à savoir la sécurité et les conditions de travail des cordistes. On ne lâchera rien.
Notre liberté d’expression ouvrière ne sera pas muselée par cette intimidation !

Dès 11 heures, nous partagerons un pique-nique solidaire devant le tribunal judiciaire, en signe de solidarité.

Avant ça, le 27 mai à partir de 18 heures, nous nous réunirons au El Zocalo, afin d’évoquer nos conditions de travail et d’envisager les moyens d’action et de sensibilisation pour renforcer notre protection.

  • LUNDI 27 MAI
    – dès 18h : discussion / rencontre au bar El Zokalo (49 r. Pixérécourt, Paris 20ème)
  • MARDI 28 MAI
    – dès 11h : pique-nique solidaire devant le tribunal judiciaire (Parvis du tribunal, Paris 17ème)
    – dès 13h30 : audience devant la 17ème chambre correctionnelle du tribunal

Ré-adhérer ou rejoindre l’association en 2024!

Salut à vous camarades cordistes !
Une annonce pour ré-adhérer en 2024 au mois de mai ?
Mais qu’est ce qui nous prend ?
D’habitude on fait ça dès le mois de janvier, au taquet pour bien débuter l’année.
Et bien si on a pris de retard, c’est que tout s’enchaîne sans nous laisser un moment de repos.
Pour aller vers plus de solidarité, plus de sécurité et de meilleures conditions de travail, la bataille est quotidienne. Entre les conseils et le soutien aux collègues qui nous sollicitent chaque semaine. Entre l’accompagnement des collègues accidentés et de leurs familles dans les interminables procédures judiciaires. Entre les procédures aux prud’hommes pour rétablir nos droits quand tous les autres moyens ont échoué. Entre les innombrables réunions qui se sont ouvertes depuis plus d’un an sous l’égide des services du ministère du travail.

 
Entre tout ça on ne s’ennuie pas.
Mais on ne lâche rien.
On ne lâchera rien.
Parce qu’il ne sera jamais acceptable d’apprendre la mort d’un collègue, ou de le retrouver esquinté par le taf.
Parce qu’on a des droits et qu’on les fait respecter.
Parce que c’est pas nos patrons qui nous « donnent du travail », mais que c’est bien nous qui suons par tous nos membres pour sortir leurs chantiers faire tourner leurs boites !

Continuer la lecture de « Ré-adhérer ou rejoindre l’association en 2024! »