LETTRE OUVERTE au syndicat patronal

Malgré le désistement de France Travaux sur Cordes, la demande de création d’un code APE/NAF propre aux travaux sur cordes sera déposée fin mai 2022 auprès de l’INSEE. Cette demande est portée par deux organisations de salariés (l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires et le syndicat Solidarité cordistes) et deux organisations d’employeurs (le SETAD Rhône-Alpes Auvergne et la CAPEB Grand Paris).
Actuellement, 55% des entreprises exerçant dans les travaux sur cordes sont enregistrées sous le code 4399D – Autres travaux spécialisés de la construction. Au total, ce sont près de 80% des entreprises qui relèvent des différents codes de la section F – Construction.
Cette nouvelle classification permettra de rassembler ces 80% d’entreprises, qu’elles exercent dans le bâtiment ou les travaux publics.

Un tel code permettra :

    • une connaissance des causes principales exposant les travailleurs cordistes aux accidents du travail ;

    • la possibilité d’entreprendre des actions de prévention ciblées ;

    • la reconnaissance institutionnelle de notre activité comme une profession en tant que telle ;

    • une vision réelle sur l’évolution des indicateurs économiques de l’activité des travaux sur cordes (chiffre

    • d’affaires global, nombre de salariés, nombre d’entreprises, répartition dans les différents secteurs d’activité…).

 


Nous adressons aujourd’hui le courrier ci-dessous à France Travaux sur Cordes. Un courrier en guise d’ultime sollicitation. Un courrier pour insister sur l’enjeu que représente la création d’un code APE propre au travaux sur cordes.

MARSEILLE – une soirée ouvrière riche en débat et rencontres

Ce samedi 14 mai, Cordistes en colère cordistes solidaires était à Marseille, au local Manifesten, pour une rencontre débat autour du travail et les luttes qui y ont trait.
Les camarades du Collectif Autonome du Bâtiment de Marseille étaient là aussi. C’était l’occasion d’élargir la réflexion à d’autres corps de métier que le nôtre.
Les conversations ont creusé divers sujets. Le sexisme sur les chantiers, la gestion souvent viriliste du travail, les accidents, la sécurité…
Et surtout les moyens de lutte pour faire valoir nos droits.

Ce collectif assure une permanence un mercredi sur 2, à 18 h 30, au local Solidaires 13, 29 boulevard Longchamp 13001 Marseille.
Vous pouvez les contacter au 07 51 47 21 56 et là : btp13@riseup.net

Nous avons laissé quelques bouquins en dépôt-vente chez Manifesten.
N’hésitez pas à aller y faire un tour, c’est au 59 rue Thiers.

De nombreux cordistes marseillais étaient aussi présents, ce qui a donné l’envie de bientôt se revoir.
Une prochaine réunion du groupe cordistes marseillais sera bientôt annoncée.

Restez attentifs 😉

𝗟𝗔 𝗚𝗔𝗭𝗘𝗧𝗧𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗟𝗢𝗦 𝗔𝗨 𝗖𝗛𝗔𝗠𝗣𝗜𝗢𝗡𝗡𝗔𝗧 𝗗𝗘𝗦 𝗣𝗔𝗧𝗥𝗢𝗡𝗦

Jeudi 19 et vendredi 20 mai, se tiendra le championnat de France cordistes à Lyon. L’association Cordistes en colère, cordistes solidaires sera présente. L’occasion de rencontrer les cordistes qui seront également présents. L’occasion aussi d’y faire valoir les problématiques des travailleurs et travailleuses. L’occasion encore et toujours de revendiquer le respect de nos droits et de meilleures conditions de travail.

Ci-dessous la Gazette qui sera diffusée par l’association au cours de ces deux jours.

Télécharger la gazette en PDF

MARSEILLE – Cordistes et ouvriers du BTP, quelles luttes, quelles solidarités ?

SAMEDI 14 MAI 2022 à 19h

« 𝐸𝑛 ℎ𝑎𝑢𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑟𝑠, 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑟𝑟𝑎𝑔𝑒𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑒́𝑜𝑙𝑖𝑒𝑛𝑛𝑒𝑠, 𝑎𝑢 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑜𝑢𝑟 𝐸𝑖𝑓𝑓𝑒𝑙 𝑜𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑎𝑙𝑎𝑖𝑠𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑟𝑑𝑖𝑠𝑡𝑒𝑠 𝑣𝑜𝑛𝑡 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑜𝑢𝑡. 𝐼𝑙 𝑠𝑜𝑛𝑡 8500 𝑒𝑛 𝐹𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒, 𝑎𝑢𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑐𝑒𝑢𝑥 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡… »

𝗖𝗼𝗿𝗱𝗶𝘀𝘁𝗲 : 𝗨𝗻 𝗺𝗲́𝘁𝗶𝗲𝗿 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻𝗻𝗮𝗻𝘁 𝗲𝘁 𝗵𝗼𝗿𝘀 𝗻𝗼𝗿𝗺𝗲𝘀 ?
C’est en tout cas l’image que tentent de nous vendre les patrons de ce secteur.
C’est aussi le côté carte postale que l’on retrouve encore dans bien des médias.
Et c’est surtout cette illusion qui attire un nombre toujours plus important de nouveaux cordistes chaque année.

En réalité, les cordistes n’échappent en rien aux conditions de travail des près de 2 millions d’ouvriers et d’ouvrières du BTP. Un secteur qui année après année, reste tristement le plus accidentogène. Alors qu’ils représentent moins de 10 % des salariés en France, celles et ceux qui œuvrent quotidiennement sur les chantiers sont victimes de 18 % des accidents graves et de plus de 20 % des morts au travail chaque année.
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𝗖𝗵𝗲𝘇 𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗿𝗱𝗶𝘀𝘁𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗺𝗲́𝘁𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗱𝘂 𝗕𝗧𝗣, derrière les images d’Épinal se cachent des statuts précaires avec une forte proportion d’intérimaires (la plupart en contrat à la semaine), et un auto-entreprenariat en fort développement. C’est aussi des rémunérations composées majoritairement de primes et d’indemnités, avec des salaires qui peinent à décoller du SMIC. C’est des manques récurrents sur les fiches de paye. C’est l’exploitation massive de personnes sans papiers, dans le mépris total du droit du travail. C’est des corps mis à rudes épreuves et souvent brisés après quelques années seulement. C’est une précarité de l’emploi qui empêche tout réel suivi médical, alors que se renouvellent quotidiennement les expositions à l’amiante, au plomb, et à tous les sublimes produits dits « CMR » (Cancérigènes, mutagènes et repro-toxiques). Expositions face auxquelles peu, voire aucune protection n’est mise en place, et qui patiemment, silencieusement, mais sûrement, rongent de l’intérieur. C’est des chantiers dispersés qui obligent à être quotidiennement sur les routes et leurs innombrables dangers quand se cumulent stress, rendement et fatigue des longues journées éreintantes.
Et c’est aussi un nombre important d’accidents graves, et trop souvent, mortels…
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𝗣𝗼𝘂𝗿 𝘁𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗼𝘂𝘃𝗿𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗲𝘁 𝗼𝘂𝘃𝗿𝗶𝗲̀𝗿𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗕𝗧𝗣, la galère c’est aussi l’isolement et l’absence d’outils pour réussir à se défendre. Avec une dispersion dans plein de petites boîtes, une multiplicité de statuts différents et beaucoup de travail au black, c’est la solidarité qui en prend un coup et le chacun pour soi que le patronat cherche à imposer.

Face à ce constat, faisons bloc et organisons nous pour imposer le respect de nos droits et pour de meilleures conditions de travail !

Rencontre et débat avec l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires et le nouveau Collectif BTP Autonome – Solidaires Construction13.
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𝗥𝗗𝗩 𝘀𝗮𝗺𝗲𝗱𝗶 𝟭𝟰 𝗺𝗮𝗶 𝗱𝗲̀𝘀 𝟭𝟵𝗵 𝗮̀ 𝗠𝗮𝗻𝗶𝗳𝗲𝘀𝘁𝗲𝗻
(59 Rue Adolphe Thiers, 13001 Marseille)

PARIS – Réunion du groupe local de cordistes – vendredi 29 avril dès 19h

Quand on aime, on ne compte pas!
Bientôt la prochaine réunion cordistes sur Paris !

Au programme de cette prochaine réunion :

    • 19h – Réforme de l’assurance chômage :
      Qu’est qui change pour les intérimaires et tous les contrats précaires ?
      Comment y faire face?

    • 20h30 – Groupe cordistes Île-de-France :
      Quoi faire ensemble ? Quelles idées d’actions à mener ?

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Retour sur le procès en appel de l’accident de Mickaël

JT 19/20, France 3 Pays-gardois, 14/04/2022


Ne pas condamner EIFFAGE reviendrait à ouvrir une brèche dans le principe de priorité des moyens de protection collective sur les chantiers.

Jeudi 14 avril à Nîmes, s’est tenu le procès en appel de l’accident qui avait coûté la vie à Mickaël BECCAVIN en mars 2018 (lire ici le rappel des faits et de la procédure).

Finalement, seule l’entreprise EIFFAGE Construction Gard y aura été rejugée ce jour-là.

Le parquet n’a pas estimé opportun de ré-entendre la société SUD ACROBATIC qui avait choisi, de son côté, de ne pas faire appel de sa condamnation (4000 euros d’amende pour « réalisation de travaux sans remise d’un Plan particulier de sécurité et de protection de la santé » sans avoir à verser aucune indemnité aux proches de Mickaël).

Durant de longs débats empêtrés dans des considérations techniques, M Faure, le directeur d’EIFFAGE Construction Gard, a d’abord fait valoir, que son entreprise n’était pas responsable car le travail était réalisé par des sous-traitants. C’est eux qui seraient responsables. Il a ensuite tenté d’expliquer le bien fondé du recours aux travaux sur cordes plutôt que de mettre en place une nacelle ou un échafaudage. Une à une, sont égrainées les différentes possibilités de protection collective. De cet ensemble, ressort un point commun : il aurait fallu étayer les parkings qui devaient être livrés. Ce à quoi EIFFAGE s’est refusé.

L’association Cordistes en colère, cordistes solidaires, partie civile, questionne Mr Faure : « Y avait-il eu en amont une étude qui comparait, en nombre de jours-homme, l’exposition aux moyens de protection individuelle ? »

Pas à la connaissance de Mr Faure… LIRE LA SUITE

MICKAËL – Employeur et donneur d’ordre jugés en appel le 14 avril à Nîmes (Rassemblement le 14 avril dès 8h)

Le 6 mars 2018, Mickaël Beccavin, perdait la vie en faisant une chute de 15 mètres sur un chantier de construction près de la gare de Nîmes.
Mickaël travaillait comme cordiste.
Il avait 38 ans, et était père d’une petite fille, Chloé, âgée de 8 ans au moment de l’accident.

Le 7 mai 2021, le tribunal correctionnel de Nîmes jugeait les entreprises Sud Acrobatic, EIFFAGE Construction Gard, et Ciciarelli pour homicide involontaire dans le cadre de cet accident.

Le 4 juin 2021, le délibéré était rendu.

Lire ici le rappel des faits

L’UTILISATION D’UNE NACELLE ÉTAIT POSSIBLE
Finalement, seule l’entreprise EIFFAGE construction était reconnue coupable d’homicide involontaire. Dans son jugement, le tribunal reconnaissait qu’EIFFAGE « dans sa précipitation à devancer le planning et à livrer les parkings, n’a pas respecté son obligation première qui s’imposait à elle, de privilégier les protections collectives des travailleurs, préférant faire intervenir des cordistes en façade pour plusieurs semaine de travail. »
On apprenait au cours de l’audience, que l’utilisation d’une nacelle aurait été possible à condition d’étayer les parkings en niveaux inférieurs. Sauf qu’EIFFAGE aura préféré choisir le respect de son planning en livrant ces parkings plutôt qu’en permettant l’utilisation d’une nacelle…
À ce titre, et pour deux autres chefs d’inculpations, EIFFAGE était condamnée à une amende 100 000€ et à verser des dommages et intérêts aux proches de Mickaël.

L’entreprise Ciciarelli échappait elle à toute poursuite grâce à un rachat de sa structure par l’entreprise SIM Fermetures.

De son côté, l’entreprise Sud Acrobatic, l’employeur direct de Mickaël, était relaxée du chef d’homicide involontaire, le tribunal estimant qu’elle n’avait pas été en mesure d’intervenir dans le choix de faire réaliser les travaux aux moyens de cordes plutôt que par tout autres moyens de protections collectives (nacelle ou échafaudage).
Sud Acrobatic n’était condamnée à verser aucune indemnité aux proches de Mickaël.
En revanche cette entreprise était condamnée à 4000 € d’amende pour « réalisation de travaux sans remise d’un Plan particulier de sécurité et de protection de la santé ». À ce titre, le tribunal reconnaissait dans son jugement que le PPSPS fournit par Sud Acrobatic au lendemain de l’accident était « défaillant dans son contenu, ayant très bien pu être rédigé après l’accident ».

 


LA FAUTE ULTIME MISE SUR LE DOS DE MICKAËL
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SOUVENIR – Quentin aurait eu 26 ans aujourd’hui

Podcast à écouter :

Pour l’occasion, nous vous proposons de redécouvrir ce texte paru dans l’ouvrage édité collectivement par l’association en 2019.


QUENTIN, UN BON GAMIN

Texte issu du livre Chroniques sur cordes, Éric Louis, septembre 2019

Lecture : Sibylle Luperce
Réalisation : Dassou Territavou
Création musicale : France Timmermans
Enregistré dans le Studio Octave Tierce, à Amiens.