𝗗𝗲𝘀 𝘁𝗲́𝗺𝗼𝗶𝗴𝗻𝗮𝗴𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗳𝗼𝗻𝘁 𝗲́𝗰𝗵𝗼𝘀
𝗟𝗘 𝗧𝗥𝗔𝗩𝗔𝗜𝗟 𝗙𝗘́𝗠𝗜𝗡𝗜𝗡 𝗦𝗜𝗡𝗚𝗨𝗟𝗜𝗘𝗥
𝗱𝗲 𝗟𝗶𝗹𝘆 𝗙𝗿𝗮𝗻𝗲𝘆


« […] La force de caractère, la personnalité, la détermination des femmes que j’ai suivies dans leur métier me laissent penser que la marche vers l’égalité, ne va pas de soi. J’ai constaté, tout au long de mon travail, que ces femmes qui ont choisi de faire un métier, jadis réservé aux hommes, ne sont pas au bout de leurs peines. Les lois, les comportements sont encore en retard.

En passant de la chirurgienne à la mécanicienne j’ai été témoin d’une vraie bataille de tous les jours. Les mêmes propos reviennent constamment : « Être sans faille – Pas le droit à l’erreur – Faire toujours deux fois mieux – Être toujours présentable – Encore et encore prouver que l’on est capable de… »

La réalité est là. Les droits des femmes ne sont pas le fruit du hasard. C’est par leur action quotidienne, leurs luttes que les femmes ont obtenu des changements dans les mentalités et les lois. […] »

Extrait du récit de Lily Franey, dans la revue Fragments #6, revue de littérature prolétarienne, à propos de ses multiples reportages photographiques sur le travail féminin dans le monde ouvrier, dont son exposition « Le travail féminin singulier » réalisée en 2005.

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> Le récit de Lily Franey dans le revue Fragments : https://cordistesencolere.noblogs.org/files/2023/08/Fragments_-_Lily_Franey.pdf

> Découvrir le travail de Lily Franey :
https://lilyfraney.fr/

RÉSULTATS – sondage fourniture EPI (2022-2023)

Fin mai, un nouveau sondage était lancé pour connaître l’évolution de la fourniture des EPI pour les cordistes intérimaires.
Le sondage concerne la période de janvier 2022 à mai 2023.
Soit depuis l’entrée en application de la Convention Inter-ETT.
129 cordistes y ont répondu.

LA NON-FOURNITURE DES EPI :
BIENTÔT UNE EXCEPTION ?

En comparaison du sondage de mai 2021, ces résultats montrent une nette évolution. Si en 2019 et même encore en 2021, la fourniture des EPI par les entreprises utilisatrices était une pratique marginale, aujourd’hui ce sont 58,3 % des cordistes ayant répondu au sondage qui disent avoir eu les EPI fournis lors de chacune de leurs missions. À l’inverse et en 2019, 42,9 % des cordistes indiquaient ne jamais travailler avec des EPI fournis par l’EU. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 7,1 % dans cette situation. Continuer la lecture de « RÉSULTATS – sondage fourniture EPI (2022-2023) »

PRESSE – Les conditions de travail chez JARNIAS passées au crible de Médiapart

Par Dan Israel
Paru le 8 juillet 2023 sur Médiapart

Notre-Dame, tour Eiffel… : le leader des travaux en hauteur accusé de négliger le sort de ses salariés

L’entreprise Jarnias est en passe de dominer la profession de cordiste en France. Elle intervient sur des chantiers emblématiques et ambitionne de participer « à la montée en professionnalisme » du métier. Mais les reproches de travailleurs se multiplient sur sa manière de les traiter.

Vu depuis le formulaire de déclaration, l’accident du travail qu’a subi le jeune homme de 29 ans, le 3 mai dernier, dans les environs de Concarneau (Finistère), est relativement banal. Il est tombé d’un toit, et les chutes sont l’une des principales causes d’accidents professionnels chaque année. Mais la profession de ce travailleur, la mission qui lui avait été confiée et la manière dont il a été traité par son employeur retiennent l’attention. Continuer la lecture de « PRESSE – Les conditions de travail chez JARNIAS passées au crible de Médiapart »

Festival des DERNIERS DE CORDÉE – Une rencontre de métiers en lutte !

En exclusivité mondiale :

l’affiche provisoire du Festival des Derniers de cordée
Le détail du programme sera mis à jour progressivement dans le courant de l’été.

OYEZ, OYEZ,
TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS
QUI NE SE LAISSENT PAS FAIRE !

Fin septembre aura lieu la première édition du festival des DERNIERS DE CORDÉE.
Ça se passera les 23 et 24 septembre sur la commune de Taxat-Senat.
Un mini village du fin fond de l’Auvergne.
LE centre de la France. Géographique tout du moins.

MAIS QU’EST CE QUE C’EST QUE CETTE HISTOIRE ?

Tout part d’une rencontre inattendue entre une association de cordistes (Cordistes en colère, cordistes solidaires) et les membres auvergnats d’un syndicat de travailleuses et travailleurs du spectacle (STUCS CNT-SO).
Ces deux collectifs voulaient chacun organiser un événement festif, un prétexte pour créer un moment de rencontre et de débat dans leurs métiers respectifs. Mais seuls dans leur coin et face à l’ampleur de la tâche ça semblait compromis. L’idée est alors venue de mutualiser leurs énergies et d’organiser un événement commun.
Tout part de là.

Là-dessus, des collègues de collègues ont eu vent de l’histoire et se sont dit : nous aussi on veut y être ! Des scaff’holders (Scaff de France), des gardiens de troupeaux (SGT), des routiers (SUD Route), des travailleurs du nettoyage (CNT-SO), des travailleurs du jeu vidéo (STJV), des libraires (Book Bloc), des artistes-auteurs (STAA), … et des inspecteurs du travail (CNT et SUD).

Mais aussi un collectif de familles : Stop à la mort au travail.

Et probablement d’autres surprises encore…

DERNIERS DE CORDÉE :
UNE RENCONTRE DE MÉTIERS EN LUTTE

De là, le festival des Derniers de cordées a pris forme, s’est étoffé.
Le nom du festival semble causer. Les derniers de cordée se reconnaissent en ce qu’ils sont surtout les premiers de corvées…
L’envie d’échanger, de se rencontrer est partagée.

Ce week-end là, ce sera donc un festival multi-professionnel que nous proposerons. Avec une série de débats pour partager nos luttes. Nous raconter ce qui marche. Ce qui ne marche pas. Tisser des solidarités au-delà de nos métiers propres. Construire des amitiés à la faveur de moments conviviaux. Mettre en commun nos expériences.
Pour en faire naître une vigueur nouvelle.

De son côté, Anthony Pouliquen nous invitera à prendre du recul et à élargir nos réflexions avec sa conférence gesticulée « Une autre histoire des classes sociales ».

Évidemment, des temps seront aussi réservés aux débats intra-professionnels. Pour nous fédérer au sein de nos métiers. Faire avancer nos problématiques respectives. Délier les possibles.

AUSSI UN FESTOCH POUR TOUTES ET TOUS

Mais en plus de nos histoires de prolos en lutte, des animations auront lieu tout au long du week-end. L’occasion de ramener ses potes, sa famille. Un week-end aussi pour les habitants du coin.
Avec des démos/spectacles présentant les facettes cachées de certains de nos métiers. Un escape game. Tout un espace pour (re)découvrir les jeux d’arcades. Une performance de magicien, jongleur et dompteur de bulles …
Et évidement, un méga top concert le samedi soir avec du punk auvergnat, du ska stéphanois endiablé, et une fin de soirée DJ éclectique.

Alors n’hésitez pas, viendez !
On en sortira peut-être un vidés, mais plus forts. Forts de nouveaux alliés. Pressés de remettre ça l’année suivante. Impatients de partager encore nos victoires.
Regonflés à bloc.
Heureux, en somme.

SONDAGE (2022-2023) – L’employeur vous fournit-il vos EPI ?

Depuis janvier 2022, une vingtaine d’entreprises de travail temporaire (ETT) spécialisées dans les travaux sur cordes ont pris l’engagement de ne plus envoyer aucun intérimaire dans une entreprise utilisatrice (EU) qui ne fournirait pas l’ensemble des EPI nécessaires aux tâches à réaliser.

Lire ici le termes de la convention inter-ETT :
https://cordistesencolere.fr/convention-inter-ett-_-fourniture-des-epi-cordistes/

Car il faut se le rappeler, en 2019, un premier sondage parmi les cordistes avait mis à jour un état assez accablant du respect de la fourniture des EPI par les EU. Seuls 9 % des cordistes déclaraient avoir eu un kit EPI fourni par l’EU pour chacune de leurs missions. 42,9 % déclaraient n’en avoir jamais eu !

Pourtant, le code du travail a toujours été clair : les EPI doivent être sélectionnés, fournis et entretenus par l’employeur. Et en aucune manière, les salariés doivent en supporter la charge financière.

En 2021, et quelques coups de pressions après, un deuxième sondage indiquait un début d’amélioration de cette situation :
https://cordistesencolere.fr/2021/07/22/resultats-sondage-fourniture-epi-2020-2021/

Aujourd’hui, et un an et demi après l’entrée en application de la convention signée par ces 19 ETT, il nous semble important de dresser un nouveau bilan de ce qu’il se passe réellement sur les chantiers.

Dans quelle proportion des missions les EPI vous sont-ils fournis ?
Sont-ils adaptés, en bon état ?

Afin d’avoir un état des lieux actualisé, nous souhaiterions donc avoir vos retours concernant la fourniture des EPI par les EU dans le cadre de vos missions d’intérim.
Afin de faciliter l’analyse, merci de répondre uniquement aux questions posées.

Les résultats seront publiés fin juin.

Merci.

L’équipe des cordistes en colère et solidaires.

Accidents à répétition sur le chantier d’agrandissement de l’usine ST MICROELECTRONICS à Crolles (38)

Un camarade cordiste nous transmet le communiqué ci-dessous concernant les accidents à répétition qui se produisent sur un chantier où il travaille.
Il s’agit d’un chantier titanesque employant 1500 ouvriers jours et nuits et dans une co-activité intense, pour l’agrandissement de l’usine ST Microelectronics à Crolles (38).
En juillet dernier Macron, était venu venu sur ce chantier pour offrir plusieurs milliards à l’industrie des semi-conducteurs.
La veille un ouvrier était gravement blessé suite à une chute sur ce même chantier. Évidement, pas un mot dans la presse, pas un mot de la direction, et pas un mot de Macron…

Plus largement, la CGT de l’usine dénonce une obstruction de la part de la direction les empêchant d’avoir accès aux informations concernant le chantier.

TOTAL SOUTIEN À EUX !


LIRE AUSSI les infos complémentaires en annexes de ce communiqué de presse : https://cordistesencolere.fr/wp-content/uploads/2023/04/Annexe-CP-20230427.pdf

RADIO – Les accidents du travail en question

Merci à radio Cause Commune pour cette émission au long cours sur les accidents du travail.
Du temps pour s’exprimer, une liberté de parole totale.
Bravo à Fabienne, Johanna, Aurélie pour leurs témoignages édifiants.

PRESSE – L’action syndicale a t’elle sa place sur le chantier de la Tour Eiffel ?

Paru sur Le Club Médiapart, 22 décembre 2022

Discrimination à la Tour Eiffel

Fabien, lorsqu’on le sollicite pour revenir travailler sur la 20ème campagne de peinture de la Tour, n’hésite pas longtemps, à l’aune de son expérience passée. Pendant la formation plomb, un simple SMS met fin, avant même qu’elle ne commence, à une période de travail sûre de deux mois. Une éternité, dans le milieu des cordistes où la norme, c’est le contrat d’une semaine renouvelable à l’infini..

Ce lundi 14 novembre 2022, Fabien revient à la Tour Eiffel.

Revient, parce qu’il y a déjà bossé. En tant que cordiste. A l’occasion de la 20ème campagne de peinture.

Environ tous les 7 ans, la vieille dame métallique plus que centenaire reçoit sa petite cure de jouvence. D’autant que bientôt, les yeux et les caméras du monde entier seront braqués sur Paris. Hors de question de montrer un tas de ferraille bouffé de rouille à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de 2024 !

Alors, depuis 2019, des équipes se succèdent, pinceau en main. Mais avant la caresse des pinceaux, c’est le fracas des marteaux. Les éléments se corrodent. Les anciennes peintures cloquent. Il faut assainir avant d’appliquer la peinture.

Et au cœur des couches de peintures les plus anciennes, du plomb. Que les ouvriers écaillent. Libérant ainsi de volatiles poussières de plomb sur la capitale. A 200 ou 300 mètres de haut, on n’ose imaginer la portée de ces particules poussées par un vent taquin…

Et que dire des sorties scolaires organisées sur la Tour, dont les gosses mangeaient leur pique-nique, assis par terre, les mains traînant sur le sol contaminé.

A tel point que les médias s’étaient déjà alarmés de ce scandale sanitaire.

Avec l’incendie de Notre Dame en 2019, les parisiens ont plus de chance de choper le saturnisme que de trouver un Vélib en état de rouler.

Les ouvriers sont évidemment en première ligne. Au moins eux portent des protections adéquates.

Ce n’a pas toujours été le cas. En 2020, Fabien, alors en poste sur le monument, avait listé, avec son équipe les carences en terme de protection :

● Cartouches filtrantes non conformes, et au surplus non renouvelées dans les temps.
● Combinaison de travail non-conformes.
● Absence de formation et d’information sur les tâches à accomplir.
● Mode opératoire d’évolution sur la structure non fourni.
● Absence de procédure claire en cas de survenance d’un accident.
● Absence d’encadrants détenteurs du CQP niveau 2.
●Différence de traitement salarial entre les salariés titulaires et les intérimaires.
● Non respect des temps de vacation régissant le port du masque.
● Manque d’équipements.
● Absence de fiches de suivi des EPI. (Équipement de protection individuelle)
● Non respect des règles conventionnelles pour tous les jours de repos en situation de grand déplacement (calendaire, voyage périodique).
● Modification très régulière des protocoles et des horaires des ouvriers

Une fronde avait été menée afin d’obtenir des conditions de travail conformes aux standards en vigueur.

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