Le lundi 29 avril 2024, plusieurs dizaines de cordistes intérimaires sur le chantier naval de St Nazaire apprennent que leurs Indemnités de Grand Déplacement (IGD) du mardi 30 avril ainsi que du mercredi 1 er mai risquent de ne pas être payées, sous prétexte que le mercredi férié n’est pas travaillé. Tous travaillent pour l’ancienne entité Altitude 44 du nouveau groupe Altitude Services.
Après avoir pris connaissance de cela, plusieurs collègues se réunissent à la pause de midi pour discuter et savoir ce qu’il est possible de faire pour obtenir ce qui leur est dû de droit. Au retour de la pause, une vingtaine d’intérimaires (aucun CDI n’a pris part à la discussion) décident de ne pas retourner travailler (sans dire le mot grève) avant de savoir ce qu’il en est des IGD. Un des intérimaires appelle le responsable technique et chef de chantier d’Altitude 44 aux Chantiers de l’Atlantique, et l’informe que les cordistes intérimaires ne reprendrons pas le travail tant que la situation ne sera pas claire et réglée.
Malgré la réponse floue du responsable, l’ensemble de l’équipe décide de reprendre le travail à 14h dans l’attente d’une réponse. Ils font cependant comprendre qu’en cas de réponse négative, ils refuseront de travailler le lendemain, mardi 30 avril.
Au moment de la débauche, à 16h30, victoire !
Le responsable vient devant le conteneur pour confirmer le paiement des IGD pour les journées des 30 avril et 1er mai. Plusieurs cordistes en profitent alors pour rappeler différentes défaillances en terme de sécurité au travail, de manque de matériel, ainsi que tous les risques liés à la co-activité qui sont très présents sur les Chantiers de l’Atlantique.
Dans la soirée plusieurs intérimaires cordistes, avec l’aide de l’association « Cordistes en colère, Cordistes Solidaires », rédigent un mail pour acter par écrit l’accord oral du responsable au sujet des IGD. Ce mail est transmis à Altitude Services ainsi qu’aux agences d’intérim concernées à 13h le lendemain. (Lire ici le mail en question)
Le mardi 30 avril, à l’embauche, aucun représentant de la direction n’est présent, comme très souvent. Après une journée de travail qui se déroule normalement, l’ensemble des cordistes sont convoqués par un autre responsable de la société Altitude Services au moment de la débauche…
S’il est un enseignement à retenir de l’expérience de ces collègues, c’est bien le fait que l’action collective reste notre arme la plus efficace pour faire valoir nos droits et défendre de meilleures conditions de travail. Aux Chantiers de l’Atlantique ce lundi 29 avril, quelques minutes d’arrêt collectif du travail et la menace d’une grève le lendemain auront suffit à quelques dizaines de cordistes unis pour faire plier leur direction.
Un grand merci à elles et eux pour ce bel exemple de lutte collective.
La suite aux prochains épisodes.
L’union fait la force, très bonne léçon pour nos employeurs.
Bonjour,
Merci d’avoir masquer mon nom dans votre mail.
Toutefois une petite erreur s’est glissée, je ne me suis aucunement engagé sur le paiement des IGD. Je n’ai fait que transmettre l’accord de la direction pour qui c’était une évidence. Il me semblait naturel que les IGD soient dues. Si personne ne m’avait posé la question sur leurs éventuels paiements, le doute ne se serait jamais installé, les IGD auraient été payées et il n’y aurait pas eu lieu de polémiquer. De plus si vous n’aviez pas envoyé de mail erroné, il n’y aurait pas eu de réunion le lendemain.
Vous êtes, par la suite, venu à St Nazaire, pourquoi le faire en cachette et ne pas avoir chercher à me rencontrer? C’est avec plaisir que je vous l’aurais fait. Je suis un « jeune » cordiste (3 ans) et chef de chantier depuis 1 an, et malheureusement je ne sais pas tout. Je pense sincèrement que vous pourriez m’aider dans ma façon de diriger une équipe et dans la façon de gérer certains risques notamment ceux liés à l’alcoolisme et la prise de stupéfiant.
Il y a beaucoup de choses à faire pour aider la profession, pour cela il faut travailler en bonne intelligence.
Peut-être que vous lirez mon commentaire et que accepterez de me rencontrer.
Amicalement