RETEX – Quels risques liés au décolmatage d’un silo de ciment ?

Après un chantier de plusieurs semaines dans un silo de ciment, un collègue a rédigé un retour d’expérience pour analyser et alerter sur certains risques mal maîtrisés. Un focus particulier y est donné aux risques d’enlisement et d’ensevelissement.
Le document propose également des mesures correctives qui ont été complétées après échanges dans son entreprise.

Avec l’accord du collègue, nous avons anonymisé ce RETEX afin de pouvoir le partager et faire bénéficier tous les cordistes de ces points d’alerte importants.
Ci-dessous, vous trouverez également d’autres documents de référence sur le risque d’enlisement / ensevelissement, sur la réglementation applicable, et notamment une illustration originale de Greg MISSUD présentant un exemple de procédure de travail en espace confiné.

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NOUVELLE PARUTION: Un jour j’irai là-haut

Un jour, j’irai là-haut !
Éric Louis, éditions le Cordiste en colère, 2023, 80 p.

« L’association Cordistes en colère cordistes solidaires, c’est la lutte au quotidien. La lutte pour de meilleures conditions de travail. La lutte pour ne pas y perdre sa santé, encore moins sa vie.
Depuis cinq ans, des dizaines de travailleuses et travailleurs cordistes nous sollicitent.
Ensemble, nous nous battons pour leurs droits.
Pour nos droits. Peut-être davantage pour la dignité. Et la justice.
Au-delà, nous menons également une lutte de classes. Une confrontation permanente avec nos patrons, étonnés de voir se dresser une poignée de prolos sur la voie royale de la rentabilité, dans ce métier en pleine expansion.
Plutôt qu’un bilan exhaustif et fastidieux, nous livrons ici quelques histoires, celles des combats de Vincent, Karine, Xavier, Jules.
Cordistes floués, blessés.
Des récits de chair et d’espoir. »

Commander le livre ici (pré-vente)
7€ en soutien à l’association
Cordistes en colère, cordistes solidaires

Un deuxième bouquin édité par l’association :

En 2019, paraissait Chroniques sur cordes. Le bouquin 100 % prolo.
Il s’est écoulé à plus de 1500 exemplaires.

On se promettait de réitérer l’expérience. Et puis, le covid, les luttes, nos innombrables actions, les morts qui malheureusement succèdent les unes aux autres… Continuer la lecture de « NOUVELLE PARUTION: Un jour j’irai là-haut »

𝗗𝗲𝘀 𝘁𝗲́𝗺𝗼𝗶𝗴𝗻𝗮𝗴𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗳𝗼𝗻𝘁 𝗲́𝗰𝗵𝗼𝘀
𝗟𝗘 𝗧𝗥𝗔𝗩𝗔𝗜𝗟 𝗙𝗘́𝗠𝗜𝗡𝗜𝗡 𝗦𝗜𝗡𝗚𝗨𝗟𝗜𝗘𝗥
𝗱𝗲 𝗟𝗶𝗹𝘆 𝗙𝗿𝗮𝗻𝗲𝘆


« […] La force de caractère, la personnalité, la détermination des femmes que j’ai suivies dans leur métier me laissent penser que la marche vers l’égalité, ne va pas de soi. J’ai constaté, tout au long de mon travail, que ces femmes qui ont choisi de faire un métier, jadis réservé aux hommes, ne sont pas au bout de leurs peines. Les lois, les comportements sont encore en retard.

En passant de la chirurgienne à la mécanicienne j’ai été témoin d’une vraie bataille de tous les jours. Les mêmes propos reviennent constamment : « Être sans faille – Pas le droit à l’erreur – Faire toujours deux fois mieux – Être toujours présentable – Encore et encore prouver que l’on est capable de… »

La réalité est là. Les droits des femmes ne sont pas le fruit du hasard. C’est par leur action quotidienne, leurs luttes que les femmes ont obtenu des changements dans les mentalités et les lois. […] »

Extrait du récit de Lily Franey, dans la revue Fragments #6, revue de littérature prolétarienne, à propos de ses multiples reportages photographiques sur le travail féminin dans le monde ouvrier, dont son exposition « Le travail féminin singulier » réalisée en 2005.

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> Le récit de Lily Franey dans le revue Fragments : https://cordistesencolere.noblogs.org/files/2023/08/Fragments_-_Lily_Franey.pdf

> Découvrir le travail de Lily Franey :
https://lilyfraney.fr/

RÉSULTATS – sondage fourniture EPI (2022-2023)

Fin mai, un nouveau sondage était lancé pour connaître l’évolution de la fourniture des EPI pour les cordistes intérimaires.
Le sondage concerne la période de janvier 2022 à mai 2023.
Soit depuis l’entrée en application de la Convention Inter-ETT.
129 cordistes y ont répondu.

LA NON-FOURNITURE DES EPI :
BIENTÔT UNE EXCEPTION ?

En comparaison du sondage de mai 2021, ces résultats montrent une nette évolution. Si en 2019 et même encore en 2021, la fourniture des EPI par les entreprises utilisatrices était une pratique marginale, aujourd’hui ce sont 58,3 % des cordistes ayant répondu au sondage qui disent avoir eu les EPI fournis lors de chacune de leurs missions. À l’inverse et en 2019, 42,9 % des cordistes indiquaient ne jamais travailler avec des EPI fournis par l’EU. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 7,1 % dans cette situation. Continuer la lecture de « RÉSULTATS – sondage fourniture EPI (2022-2023) »

PRESSE – Les conditions de travail chez JARNIAS passées au crible de Médiapart

Par Dan Israel
Paru le 8 juillet 2023 sur Médiapart

Notre-Dame, tour Eiffel… : le leader des travaux en hauteur accusé de négliger le sort de ses salariés

L’entreprise Jarnias est en passe de dominer la profession de cordiste en France. Elle intervient sur des chantiers emblématiques et ambitionne de participer « à la montée en professionnalisme » du métier. Mais les reproches de travailleurs se multiplient sur sa manière de les traiter.

Vu depuis le formulaire de déclaration, l’accident du travail qu’a subi le jeune homme de 29 ans, le 3 mai dernier, dans les environs de Concarneau (Finistère), est relativement banal. Il est tombé d’un toit, et les chutes sont l’une des principales causes d’accidents professionnels chaque année. Mais la profession de ce travailleur, la mission qui lui avait été confiée et la manière dont il a été traité par son employeur retiennent l’attention. Continuer la lecture de « PRESSE – Les conditions de travail chez JARNIAS passées au crible de Médiapart »

SONDAGE (2022-2023) – L’employeur vous fournit-il vos EPI ?

Depuis janvier 2022, une vingtaine d’entreprises de travail temporaire (ETT) spécialisées dans les travaux sur cordes ont pris l’engagement de ne plus envoyer aucun intérimaire dans une entreprise utilisatrice (EU) qui ne fournirait pas l’ensemble des EPI nécessaires aux tâches à réaliser.

Lire ici le termes de la convention inter-ETT :
https://cordistesencolere.fr/convention-inter-ett-_-fourniture-des-epi-cordistes/

Car il faut se le rappeler, en 2019, un premier sondage parmi les cordistes avait mis à jour un état assez accablant du respect de la fourniture des EPI par les EU. Seuls 9 % des cordistes déclaraient avoir eu un kit EPI fourni par l’EU pour chacune de leurs missions. 42,9 % déclaraient n’en avoir jamais eu !

Pourtant, le code du travail a toujours été clair : les EPI doivent être sélectionnés, fournis et entretenus par l’employeur. Et en aucune manière, les salariés doivent en supporter la charge financière.

En 2021, et quelques coups de pressions après, un deuxième sondage indiquait un début d’amélioration de cette situation :
https://cordistesencolere.fr/2021/07/22/resultats-sondage-fourniture-epi-2020-2021/

Aujourd’hui, et un an et demi après l’entrée en application de la convention signée par ces 19 ETT, il nous semble important de dresser un nouveau bilan de ce qu’il se passe réellement sur les chantiers.

Dans quelle proportion des missions les EPI vous sont-ils fournis ?
Sont-ils adaptés, en bon état ?

Afin d’avoir un état des lieux actualisé, nous souhaiterions donc avoir vos retours concernant la fourniture des EPI par les EU dans le cadre de vos missions d’intérim.
Afin de faciliter l’analyse, merci de répondre uniquement aux questions posées.

Les résultats seront publiés fin juin.

Merci.

L’équipe des cordistes en colère et solidaires.

PRESSE – Jarnias devant les prud’hommes

Paru sur Le Club Médiapart, 27 février 2023

Entreprise décomplexée versus ouvriers lésés : les dessous du chantier Notre-Dame


Contestation de licenciement, paiement des indemnités de grand déplacement… Le mardi 21 février 2023, au Conseil de Prud’hommes de Paris avait lieu l’audience qui traitait du conflit entre Jarnias, une entreprise phare dans le domaine des travaux sur cordes, et un de ses ouvriers venu réclamer le respect de ses droits. Retour sur les enjeux de ce procès pour l’ensemble de la profession.

Maître Géraldine Audinet entame sa plaidoirie.

Cascade de cheveux blonds tranchant sur le noir de sa robe d’avocate. Droite et sévère, elle fait face aux quatre conseillères des Prud’hommes.

Sa plaidoirie sera assez brève. Ne s’embarrassant pas à répondre sur les points dérangeants du dossier.

Ce qu’elle ne dit pas à l’aide d’arguments elle l’exprime par le dédain. Envers Jules, un ouvrier cordiste.

Qui ose attaquer son ancien employeur, l’entreprise de travaux sur cordes Jarnias. Dont aucun représentant légal n’est présent à l’audience.

Qui a l’outrecuidance de demander des comptes à la main qui l’a nourri. LIRE LA SUITE

PRESSE – L’action syndicale a t’elle sa place sur le chantier de la Tour Eiffel ?

Paru sur Le Club Médiapart, 22 décembre 2022

Discrimination à la Tour Eiffel

Fabien, lorsqu’on le sollicite pour revenir travailler sur la 20ème campagne de peinture de la Tour, n’hésite pas longtemps, à l’aune de son expérience passée. Pendant la formation plomb, un simple SMS met fin, avant même qu’elle ne commence, à une période de travail sûre de deux mois. Une éternité, dans le milieu des cordistes où la norme, c’est le contrat d’une semaine renouvelable à l’infini..

Ce lundi 14 novembre 2022, Fabien revient à la Tour Eiffel.

Revient, parce qu’il y a déjà bossé. En tant que cordiste. A l’occasion de la 20ème campagne de peinture.

Environ tous les 7 ans, la vieille dame métallique plus que centenaire reçoit sa petite cure de jouvence. D’autant que bientôt, les yeux et les caméras du monde entier seront braqués sur Paris. Hors de question de montrer un tas de ferraille bouffé de rouille à l’occasion des Jeux Olympiques d’été de 2024 !

Alors, depuis 2019, des équipes se succèdent, pinceau en main. Mais avant la caresse des pinceaux, c’est le fracas des marteaux. Les éléments se corrodent. Les anciennes peintures cloquent. Il faut assainir avant d’appliquer la peinture.

Et au cœur des couches de peintures les plus anciennes, du plomb. Que les ouvriers écaillent. Libérant ainsi de volatiles poussières de plomb sur la capitale. A 200 ou 300 mètres de haut, on n’ose imaginer la portée de ces particules poussées par un vent taquin…

Et que dire des sorties scolaires organisées sur la Tour, dont les gosses mangeaient leur pique-nique, assis par terre, les mains traînant sur le sol contaminé.

A tel point que les médias s’étaient déjà alarmés de ce scandale sanitaire.

Avec l’incendie de Notre Dame en 2019, les parisiens ont plus de chance de choper le saturnisme que de trouver un Vélib en état de rouler.

Les ouvriers sont évidemment en première ligne. Au moins eux portent des protections adéquates.

Ce n’a pas toujours été le cas. En 2020, Fabien, alors en poste sur le monument, avait listé, avec son équipe les carences en terme de protection :

● Cartouches filtrantes non conformes, et au surplus non renouvelées dans les temps.
● Combinaison de travail non-conformes.
● Absence de formation et d’information sur les tâches à accomplir.
● Mode opératoire d’évolution sur la structure non fourni.
● Absence de procédure claire en cas de survenance d’un accident.
● Absence d’encadrants détenteurs du CQP niveau 2.
●Différence de traitement salarial entre les salariés titulaires et les intérimaires.
● Non respect des temps de vacation régissant le port du masque.
● Manque d’équipements.
● Absence de fiches de suivi des EPI. (Équipement de protection individuelle)
● Non respect des règles conventionnelles pour tous les jours de repos en situation de grand déplacement (calendaire, voyage périodique).
● Modification très régulière des protocoles et des horaires des ouvriers

Une fronde avait été menée afin d’obtenir des conditions de travail conformes aux standards en vigueur.

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CAGNOTTE de soutien pour Karine

Participer à la cagnotte 

 



Tout part d’un appel poignant sur Facebook.

Cet appel poignant, c’est Karine qui le lance.
Un post Facebook en guise de bouteille à la mer.
« A ce moment-là, j’avais l’impression d’être seule sur un petit radeau, perdue au milieu de l’océan ».
L’image est juste. Un océan de solitude, d’abandon, de démarches administratives.
Néanmoins, du fond de son désarroi, Karine a le bon réflexe : se tourner vers les autres. Pour mille qui passent indifférents, un visage quelquefois se tourne.
Les réseaux sociaux ne sont pas qu’un déversoir de haine et de connerie. De temps en temps surnage ce genre de message. Il faut savoir en capter la lumière. En déceler la détresse. En apprécier les mots simples et directs, livrés sans auto-apitoiement.
Le témoignage de Karine met en relief la brutalité de la société. Son indifférence aux malheurs qu’elle engendre elle-même.
Mais la solidarité est passée par là. En retour, Karine a reçu de nombreux messages de soutien, d’encouragement. « Le jour où j’ai envoyé ce post, je me sentais très seule et désespérée et j’ai envoyé ce petit mot, vraiment comme une bouteille à la mer. Très vite, j’ai été surprise par le nombre de réactions et de réponses… »
D’anciens collègues et amis se sont manifestés. « Au passage, ça m’a permis de retrouver le contact avec deux amis, Sophie et aussi Pascal, avec qui je n’avais pas parlé depuis longtemps… Ce qui m’a fait beaucoup de bien aussi. »
Une bouffée d’air pour elle.
« J’étais vraiment loin d’imaginer tout ça, lorsque j’ai envoyé ma bouteille à la mer! Aujourd’hui, je me sens moins seule et je retrouve de l’espoir. »
Aujourd’hui elle n’est plus seule, c’est vrai.
« Et puis j’ai contacté l’association Cordistes en colère, cordistes solidaires. Et là, à ma grande surprise, j’ai trouvé des personnes, qui ont vraiment été à l’écoute. Il m’ont immédiatement apporté une aide précieuse et vont m’accompagner et me conseiller dans mes démarches. » LIRE LA SUITE